
Semaine de la solidarité internationale
Etre solidaire mais garder l’esprit clair
Coïncidence médiatique, collusion événementielle : la semaine de la solidarité internationale qui se déroulait du 17 au 25 novembre s’est fait voler la vedette par les grèves. Pourtant, sous la catégorie « mouvements sociaux  », on pourrait rassembler défense des droits sociaux et coopération avec les pays du sud. Mêmes élans, mêmes énergies positives mais aussi parfois même absence d’autocritique.
A l’occasion d’une conférence dans l’Espace Ishtar, Bernard Dréano, du centre d’études et d’initiatives de solidarités internationales (Cedetim), est venu définir la solidarité et rappeler que "quand on a des combats communs, on est forcément solidaires les uns des autres". Action globale ou locale, la dimension géographique importe moins que la convergence des esprits, l’envie d’améliorer ensemble les conditions de vie. "L’égalité est une valeur que l’on peut considérer comme universelle. La solidarité internationale suppose donc que la personne avec laquelle on coopère soit traitée en égale".
Cette solidarité commence à travers de petits gestes quotidiens comme le respect de la diversité culturelle en France et, par exemple, du droit de chaque enfant d’apprendre sa langue maternelle. La question de l’intégration se mêle de manière ambiguë à ce problème. Entre respect des minorités et méfiance envers le communautarisme, l’enjeu se situe dans le rapport aux autres et à la place laissée à chacun pour exprimer sa différence culturelle.
Nous sommes profondément convaincus qu’un peuple qui en domine un autre n’est pas un peuple libre
De la théorie à la pratique, Bernard Dréano enrichit son discours par un appel à l’esprit critique sur l’action des O.N.G et de certains acteurs de la solidarité internationale. Quelques uns provoquent à leur arrivée un « choc culturel » et « déstructurent » l’environnement dans lequel elles doivent agir. Ces maladresses, conscientes ou non, viennent souvent d’une méconnaissance des cultures ou tout simplement d’un complexe de supériorité encore présent même dans les actions humanitaires. Le Cedetim nous avertit de ce danger : "Nous sommes profondément convaincus qu’un peuple qui en domine un autre n’est pas un peuple libre". Bernard Dréano apporte sa pierre dans cet édifice pénible à construire qu’est l’autocritique. Il montre qu’être militant suppose l’aide concrète et la réflexion, les mains dans l’action, l’esprit dans la critique et le regard…tourné vers l’avenir.
Le site du Cedetim
Autre article sur la semaine de la solidarité internationale :Edward Saïd : un intellectuel à contrevoie
Chloé Vigneau
Photo Aurélia Blanc
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