
Le collectif du 30.11
S’écouter et se comprendre pour améliorer la vie des quartiers
« Grâce au Collectif du 30.11, nous avons ouvert une fenêtre !  » explique Ali Rebouh, Président de l’association. Donner la parole, écouter, aider les habitants des quartiers nantais à prendre leur place dans les décisions qui les concernent : voilà les enjeux du Collectif du 30.11.
C’est à la suite des violences urbaines de 2005 qu’Ali, éducateur sportif, décide d’organiser un débat pour que les habitants des quartiers nantais puissent s’exprimer sur le sujet. 400 personnes feront le déplacement le 30 novembre 2005. Face au succès de cette première action, Ali, aidé par d’autres acteurs de terrain, crée le collectif du 30 .11, une association pour aider toute une population à s’exprimer et à prendre sa place dans la société.
Créer des espaces de paroles
« Il était capital de créer des espaces de parole. Le succès du premier débat nous avait confirmé cette attente dans les quartiers », souligne Ali. Depuis sa création en 2005, le collectif du 30.11 a déjà organisé pas moins de 5 débats dans les quartiers nantais. L’occasion pour toute une population de venir prendre la parole sur des thèmes qui la concernent directement : la discrimination, la participation à la vie de la cité ou encore la situation des travailleurs pauvres. « Nous avons constaté que les habitants avaient besoin de parler d’eux-mêmes, de leur parcours. Exprimer leur précarité, les difficultés qu’ils rencontrent, les soulagent. Ils ont besoin d’être écouté, cela leur permet d’évacuer. »
Nous avons constaté que les habitants avaient besoin de parler d’eux-mêmes et de leur parcours. Exprimer leur précarité, les difficultés qu’ils rencontrent, les soulagent.
Une passerelle entre les élus et les habitants
Avec l’aide des acteurs de terrain, le collectif a pu gagner la confiance des habitants. Le conseil d’administration de l’association est composé de 15 membres souvent issus des milieux associatifs qui étaient déjà implantés dans le tissu local. « Ce réseau a facilité notre action », confie Ali.
Les élus politiques et les partenaires institutionnels ont également compris l’intérêt d’un tel collectif. C’est l’opportunité, pour eux, de comprendre les attentes des habitants des cités. « Le collectif est une passerelle. On ne se rend pas compte du fossé qui existe entre les habitants et les institutions. Il est indispensable d’encourager les échanges et la compréhension entre tous. »
Depuis le début de son action, Le collectif a constaté que les jeunes se sentaient de plus en plus concernés par la vie de la cité. Pour preuve, la campagne d’inscription sur les listes électorales pour l’élection présidentielle a été un véritable succès. Un taux de 80 % de participation dans les quartiers nantais a été enregistré. « C’est un taux record », souligne Ali. La dynamique est lancée et doit être maintenue tant du côté des politiques que des habitants. Donner la parole est une première étape. Il faut s’écouter et se comprendre pour faire bouger les choses. »
Benoît Balthy
Photographie : Aurélia Blanc
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