Nominée prix Constantin 2007
Keny Arkana, le missile
La revolución se pone en marcha
Quand certaines rappeuses recherchent un mec mortel, Keny Arkana esquisse un rap engageant entre ciment et belle étoile.
17h05 arrivée des journalistes, "quelqu’un aurait du feu ?" lance Keny tout en se préparant une roulée. Le ton est donné, Keny, loin des strass et du showbiz parisien mène sa vie comme elle l’entend ; rappeuse contestataire ou contestataire rappeuse, "on ne m’a pas encore tapé dessus !", sourit elle. De toute façon on se doute bien que Keny ne se laisserait pas faire... Mais elle, se sent plutôt "citoyenne du monde". Si Keny se bat, c’est pour redonner à l’humanité un visage humain, "aujourd’hui on est des robots, le changement serait de libérer notre cœur". On passera sur l’enfance difficile passée dans les foyers et les nuits chaudes dans les rues de Marseille. Keny, loin du discours moraliste bateau devient la nouvelle représentation artistique d’une jeunesse qui veut se mobiliser.
24 ans, des idées apolitiques sous des engagements à portée altermondialistes, keny, au délà des partis politiques se rapproche du mouvement zapatiste (por encima de los partidos politicos Keny se acerca del movimiento de Zapata).
"Ma sœur impose toi, révolte toi"
Il n'y a pas de liberté sans responsabilité
Son leitmotiv ? "On a plus le temps !" La révolution institutionelle, elle n’y croit pas. Dans son album entre ciment et belle étoile Keny affiche son besoin de liberté, son désir de se désaliener, "d’aller respirer autre part" reprend en chœur le public pendant ses concerts. Mais "il n’y a pas de liberté sans responsabilité, aujourd’hui la plupart des gens se déresponsabilisent. Pour être responsable, humain, il y a un travail à faire sur nous même", avertit elle. La France, "c’est une cage d’or", jolie métaphore dans un pays ou "tout se barre en couille, ou le côté facho est devenu banal".
Rabia en la escena
Sur scène, Keny court, s’amuse avec son backeur, jumpe et toute la salle par mimétisme la suit. Derrière elle ambiance groovy, ska, influences indéfinissables où guitare électrique joue avec un public éclectique. Ici, on ne regarde pas d’où tu viens mais on lève le poing ensemble, acquiesçant le "nettoyage au karcher". A l’Olympic de Nantes, le 14 novembre 2007, l’Ouest l’a accueilli comme à l’accoutumée, à bras ouverts.
Keny Arkana, plus que des revendications abstraites, une manière d’être. Sous son bandeau, Keny : humaine, humaniste et déterminée.
Article et interview : Anne-Line Crochet
Photos : Régis Hémon
Voir le diaporama du concert à l’Olympic de Nantes.
"N’oublie pas ta mission, dernière génération à pouvoir tout changer[...] c’est toi qui fait tourner la roue[...] il nous manque du bonheur de la magie de la vie..." Extrait de septième soleil - Keny Arkana
Bloc-Notes
-
«  Chasse fermée  » remporte le prix du public au palmarès d’Univerciné 2013
-
Hellfest 2013 : Fragil prend refuge dans le nid des enfers
-
La 7ème Vague ouvre le bal des festivals
-
Le sculpteur Yonnais Pierre Augustin Marboeuf expose à Nantes pour la première fois
-
Edito du 12 avril 2013 : du fond des abysses