
Rencontres
Dans les coulisses des Vieilles Charrues
Pour leur 18e édition, les Vieilles Charrues nous offrent une balade des plus éclectiques, de Moby à Charlie Winston en passant par le jeune trio parisien Naïve New Beaters, les folkloriques Coming Soon et les anglais de The Rakes. Poussons la porte de leur univers, pour des rencontres croisées.
J'ai joué la carte mégalo et les gens ont trouvé ça rigolo.
Faisons les présentations : tout d’abord, nos petits Français de Coming Soon, du rock-folk à l’état pur, des chansons écrites en anglais pour “la rime” et six membres aussi différents que complémentaires. Puis arrivent les Naïve New Beaters, nouveaux venus sur la scène pop-électro. Ils ont de l’énergie à revendre, des tenues qui brillent et des chansons qui font danser les jeunes… bref, tout pour réussir ! Nous allons découvrir leurs mentors et leurs coups de cœur du moment.
La touche made in Vieilles Charrues, ce sont aussi des artistes internationaux. Nous avons rencontré l’indétrônable Moby, en virée à Carhaix pour présenter son nouvel album, plus rock que jamais, le beau Charlie Winston, tel un vagabond [1]), et le quatuor de The Rakes, nos anti-Coldplay à l’accent so british et à l’univers rock indé.
Quelles sont vos influences musicales ?
Charlie winston : J’écoute de tout, du classique au jazz, de la musique asiatique, du minimalisme, du hip-hop grunge, un peu de tout, comme tout le monde, en fait ! (sourire)
Naive New Beaters : Iron Maiden ! Je rêvais d’avoir les cheveux longs, comme lui. Et David Boring [2] lui, écoutait MTV sur le Câble ! (rires)
Coming soon : Le Velvet, Bob Dylan, Cohen et puis, petit à petit, on a enrichi cela de choses plus contemporaines, avec des groupes comme Smog, Pavement, Bill Callahan, toute la scène américaine de Drag City, Will Oldam, The Strokes… et aussi un nouveau groupe américain qu’on vient de découvrir, Why ?
Justement, The Rakes, nous pouvons reconnaître une certaine musicalité allant dans la continuité de The Strokes, qu’en pensez vous ?
The Rakes : C’est en effet un point à soulever. Les Strokes nous on fait réaliser qu’il pouvait y avoir un nouveau son de guitare. Plus calme, plus sexy contrairement, aux beats de Snowpatrol ou de Starsailor. Nous n’avons pas “copié” les Strokes, nous avons plutôt pris un peu de leur façon de jouer.
Quand avez-vous commencé la musique et comment s’est passée votre rencontre ?
Moby : À neuf ans, j’ai commencé la musique classique ; après, j’ai joué dans un groupe de pop-rock !
Naive New Beaters : On est des vieux potes du lycée, on ne s’aimait pas trop… Maintenant, on s’aime bien. (rires)
The Rakes : Nous nous sommes rencontrés il y a sept ans et demi et nous étions influencés par les groupes auxquels on ne voulait pas ressembler. Il y avait beaucoup de groupes anglais comme Coldplay ou Starsailor… On détestait ces groupes car on ne voulait pas faire de chansons d’amour ou plein de sentiments, alors on s’est dit : faisons l’inverse, faisons des chansons courtes et incisives !
Coming Soon : À la base, on était trois musiciens : Billy Jet Pilot, qui est bassiste et frère d’Howard Hughes, Ben Lupus, mon frère, qui est guitariste, et moi. J’étais le seul batteur qu’ils connaissaient, c’est pour ça que j’ai été introduit dans le groupe et, peu à peu, les autres membres se sont rajoutés : il y a eu Alex Banjo, Howard Hughes, et puis Mary Salomé.
Pourquoi ces surnoms, les Coming Soon ?
Coming Soon : On n’avait pas envie de s’appeler comme dans le civil et on s’est tous inventé, au fur et à mesure, des noms. Moi, Howard Hughes, j’étais allé aux Etats-Unis et j’avais envie de ne pas passer pour un Français, car j’écrivais mes chansons en anglais, alors j’ai joué la carte mégalo, et les gens ont trouvé ça rigolo. Du coup, je l’ai gardé en France.
Charlie winston, votre album est un mélange entre vos anciennes chansons et vos nouvelles. Comment les avez-vous choisies ? Il y en t-il une qui vous tient à cœur ?
Charlie Winston : Ces chansons sont comme mes enfants, donc je n’en préfère aucunes. Elles sont justes différentes. Par exemple, Calling me, je l’ai écrite il y a six ans. Like a Hobo, je l’ai écrite il y a cinq ans, je l’ai beaucoup, beaucoup jouée en France. Puis, nous avons convenu d’un arrangement avec le label de Peter Gabriel [3] il y a maintenant trois ans. Je devais écrire le plus de chansons possibles pour pouvoir choisir les meilleures. Nous avons pris les trente chansons que j’avais, et nous avons essayé de faire le meilleur choix possible pour que l’album soit fluide.
Votre coup de cœur du moment ?
The Rakes : On écoute l’album de Justice ; c’est tellement électrifiant, ça sonne beaucoup plus punk que ce qui passe habituellement pour de la guitare électrique punk. Nous écoutons aussi pas mal le duo parisien Zombie-Zombie.
Naïve New Beaters : Mikachu ! Et on a racheté ensemble un album de Police qui s’appelle Reggatta de Blanc.
Moby, que pensez-vous des nouveaux jeunes talents, des nouveaux DJ’s ?
Moby : Une des bonnes choses du business actuel de la musique est que tout le monde peut tenter sa chance. Il y a eu une période, dans les années 90, où les gros labels avaient la mainmise sur tout le monde de la musique. Aujourd’hui, grâce aux innombrables réseaux sociaux, il est de plus en plus facile pour les musiciens de conquérir directement un public. Je pense que cela rend la musique plus intéressante, ainsi que les groupes. Nous entrons dans un créneau fabuleux pour la musique, à l’inverse de ce qu’il se passait il y a dix ans !
Anne-Line Crochet
Photos : Patrice Molle
[1] Like a Hobo est le titre de son premier single.
[2] Le chanteur du groupe.
[3] Dont il a fait la première partie.
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