
Soirées Balkanbeats
Bankable Balkans
Une musique d’ailleurs diffusée par "Ailleurs t’es à l’ouest"
Quand la nouvelle musique balkanique s’invite, elle est accueillie par des oreilles grandes ouvertes et des jambes fébriles. Présentes depuis plusieurs années à Berlin et depuis peu à Paris, ces soirées "Balkanbeats" débarquent chaque mois au Live Factory de Nantes, lors de soirées à inscrire dans son agenda.
La musique Balkanique, autrefois réservée en exclusivité aux minorités tzigane, connaît aujourd’hui un regain inespéré. Après s’être mâtiné du ragga de Brooklyn avec Balkan Beat Box simultanément que de l’accent de Berlin, elle envahit les scènes Françaises.
En Europe, les soirées Balkanbeats furent, au départ, conçues par un jeune Bosniaque : Robert Soko, réfugié à Berlin. Dans les années 90, il organisa des fêtes avec d’autres immigrés, pour oublier les atrocités de la guerre et conjurer le mal du pays.
Les beats balkaniques de Berlin à Nantes
Petit à petit, ces soirées se firent récurrentes, multipliant le nombre d’adeptes et fascinant de plus en plus. Puis, cet événement prit place dans des manifestations et festivals de plus en plus grands et s’installa en 2001 à Berlin, qui vit naître la première soirée Balkanbeats du nom. Depuis, deux fois par mois, DJ Soko fait voyager son public avec des fanfares tsiganes. Le concept a atteint de nombreuses villes, dont Paris, qui s’est joint au mouvement en 2006.
Après avoir chaviré aux accents nostalgiques du jazz manouche, le public plonge maintenant à pieds joints dans un beat tzigane moderne
Nantes ne fait plus exception et passe elle aussi dans la vague balkanique. En réalité, elle pointait depuis plus d’un an dans la cale du club Le Remorqueur qui programme toutes les semaines un authentique orchestre tzigane traditionnel. Désormais tous les mois, et pour une durée qu’on espère indéterminée, l’association : Ailleurs t’es à l’ouest propose une soirée Balkanbeats durant laquelle plusieurs artistes acoustiques ou électroniques se succèdent pour le plus grand plaisir du public.
Pour la première, cette musique mêlant tradition et modernisme a soulevé l’enthousiasme du public, certes peu nombreux mais qui a accepté de se laisser dérouter ! Malheureusement, avec Culture Bar Bar et le Festival des trois Continents la soirée est passée trop inaperçue. DJ Tagada, qui assure la deuxième partie de toutes les fêtes nantaises du genre, le regrette un peu. [1] Pour Margo, organisatrice de cet événement, “l’énergie, la culture et les couleurs” de cette musique étaient bien présentes. “Pas beaucoup de monde, mais très bonne première !”
Des orchestres qui en valent la peine
La soirée inaugurale a vu se succéder Ziveli Orkestar et Dj Tagada. Pour celui-ci, le groupe Ziveli [2] est “une des meilleurs fanfares au niveau national !” Les membres de Ziveli se sont lancé dans la carrière musicale en 2006 après avoir déjà joué pour la plupart dans un groupe non professionnel : Tzislav. Leurs débuts ont été difficiles, mais la reconnaissance commence à poindre. Armés d’une motivation sans faille, ils gagnent en notoriété et jouent désormais au delà des frontières Française, en Suisse et en Allemagne. Dj Tagada tourne quant à lui depuis 2004, après une rencontre décisive avec Frédérique Berni, fondatrice du label Baba Yaga Records et du festival Klezmopolitan. Il est le père d’un son allant de l’electro tzigane au balkan ragga, croisement entre tradition et modernisme, qui ne laisse pas le public indifférent.
Après avoir chaviré quelques années aux accents nostalgiques du jazz manouche, le public plonge maintenant à pieds joints dans un authentique beat tzigane moderne initié par les métissages de chanteuse comme Rona Hartner. A se renouveller de la sorte, la musique tzigane n’est pas prête de s’éteindre !
Chloé Mackie
Photo : Rémi Goulet
Prochaines Balkanbeats nantaises au Hangar à Bananes, quai des Antilles :
le 18 décembre 21h30. 7 euros : Santa Macairo orkestar, orchestre ethno-alternatif dont l’album vient tout juste de sortir, et Dj Tagada.
le 16 janvier, 21h , 5 et 7 euros : Freylekh Trio & Goulash System aux compositions qui métissent l’esprit yiddish avec le style gitan, en passant par l’Europe et l’Orient, et Erika Serre auteur de la bande originale du film Transylvania .
les suivantes : 27 mars, 24 avril, 29 mai, 26 juin.
[1] DJ Tagada alias Ignace Corso est le co-fondateur de l’asso Ailleurs t’es a l’ouest.
[2] Ziveli se prononce « Jivéli »
Bloc-Notes
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