Depuis 2000, le festival Couvre Feu permet aux habitants de la région d'avoir accès à la culture près de chez eux.

Une motivation, des engagements !

Dix ans ont passés depuis la création de l’association Rue Tabaga et Couvre Feu, mais la motivation des bénévoles est toujours aussi grande : on retrouve toute la bande dans la salle socio-culturelle de Corspet, pour trois jours de “festival surprise”. Le principe : on achète des billets, mais on ne sait pas qui est à l’affiche. Et ça marche : le public fait confiance et, très vite, les soirées sont complètes. C’est que l’association est loin d’être inconnue dans la région. Depuis 2000, le festival Couvre Feu permet aux habitants de la région d’avoir accès à la culture près de chez eux. La région est valorisée, et les heures de routes sont supprimées. Une formule gagnante pour le public comme pour les bénévoles : “l’ambiance n’est pas du tout la même”, constate Manu, membre de l’association depuis 2001, mais l’“envie de faire bouger” est tout aussi grande.

Une diversité salvatrice dans le monde de la globalisation culturelle

Sur le parking, la diversité est clairement visible. Les plaques d’immatriculation ne trompent pas. Loire Atlantique, Vendée, Morbihan, mais aussi Haute Garonne et Hérault. Clochette, Tchos et Kesdcha, originaires de La Tranche sur Mer, en Vendée, témoignent : “on vient spécialement pour le festoche depuis des années. [...] Pour le son, les expos et aussi tout ce qu’il y a autour, loin de la Sarkozysation des festivals !”

Il est difficile de ne pas faire confiance à une association habituée à travailler avec des groupes comme Manu Chao, Les Ogres de Barback et La Phaze, mais aussi Archive, Asian Dub Foundation, Mano Solo et Le Peuple de l’Herbe. Présentant une palette extrêmement large des différentes “couleurs musicales”, allant de The Skatalites à Mass Hysteria en passant par Gogol Bordello, l’association Rue Tabaga et Couvre Feu promeut aussi des nuances moins connues telles que celles des Semtazons, d’Erza ou encore de Rue d’la Gouaille. Damny, du groupe La Phaze, habitué du festival, résume bien l’esprit des bénévoles : “ils évoluent constamment mais ne laissent pas les gens sur le bas côté”. Et d’ajouter : “ce n’est pas juste un parc à bestiaux.”

Le festival ne s’arrête pas à la diffusion musicale, une dimension théâtrale s’est depuis peu greffée au projet. COUAC anime entre les scènes musicales des séances d’improvisations théâtrales mettant le public à contribution, mais aussi un espace vidéo, où est diffusé le making off du festival Couvre Feu de l’été 2008. Tout cela est présenté dans un village reconstitué autour de la légende de “L’Arbre à Tagada”, ou se mêlent visuels des anciennes éditions de Couvre Feu (photo et affiches), ballons colorés et lumières tamisées. Un engagement de plus qui permet aux “Couvre Feuillains” d’obtenir une confiance non négligeable de la part de leur public et de la municipalité.

Prochains rendez-vous

Une association à suivre, donc. Inutile d’attendre pour cela le festival de l’été prochain : une soirée aura lieu le vendredi 3 avril 2009 à la Halle de la Trocadière, à Rezé (44). À l’affiche, les très populaires Ogres De Barback, amis de longue date de l’association. Le prix de la soirée est un peu plus élevé que d’habitude (25€, alors que les événements habituels de l’association excèdent rarement les 10€), mais le DVD du concert des Ogres à l’Olympia est offert avec le billet. Envie d’en savoir un peu plus ? Rendez-vous sur le site de l’association !

Chloé MacKie

Photos : Patrice Molle

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter notre portfolio de l’événement.