Portrait
Xavier Liébard, un regard différent
Rencontre avec un réalisateur nantais
Réalisateur nantais éclectique, Xavier Liébard est un homme passionné par les rencontres humaines qui se cachent derrière chaque documentaire. Portrait d’un réalisateur à la curiosité insatiable.
Il paraît que toutes les rencontres se font par hasard, mais aussi que " quand on possède le goût des gens exceptionnels, on finit toujours par en rencontrer partout " (Pierre Mac Orlan). C’est ce qui m’est arrivé ce matin de mars, où j’avais rendez-vous avec un réalisateur nantais hors pair.
Un homme, et des yeux toujours grands ouverts
Xavier Liébard est un homme pour qui " il faudrait vivre dix vies pour tout explorer ". Son principal moteur ? Les rencontres, moments particuliers dont il tire une source d’inspiration inépuisable. Pour lui, les dialogues ouvrent " comme des petites portes "... pas besoin d’en rajouter pour traduire l’incroyable ouverture d’esprit de cet homme.
Réalisateur aux productions éclectiques, Xavier Liébard tourne d’abord en 1993 Saïd et Misbah ou l’enfance partagée, un film documentaire au sujet avant-gardiste traitant du problème d’identité des enfants d’immigrés. Dans leur besoin d’identité, les deux protagonistes du film sont tiraillés entre leurs différentes appartenances : la France où ils sont élevés, et leur pays d’origine. Une fiction suivra en 1995 : Promesse d’automne , format définitivement abandonné quelques années plus tard.
Son principal moteur? Les rencontres, moments particuliers dont il tire une source d'inspiration inépuisable.
Son court- métrage de fin d’étude, Trompe l’œil, critique pertinente de la manipulation par l’image, sera quant à lui un véritable succès. Largement plébiscité dans de nombreux festivals français et étrangers, ce film recevra notamment le Prix de la presse au Festival de Clermont-Ferrand , le Prix du public dans de nombreuses villes, le célèbre Lutin du meilleur scénario, et le Prix du meilleur court- métrage à Saint-Petersbourg. Cette reconnaissance lui permettra dès le départ d’être assuré d’un certain avenir dans la profession.
Naissance d’une carrière, parcours et décisions
Fort de cette expérience, il produit de nombreux courts- métrages par la suite, notamment Zen, qui réinvente avec humour la création divine en 7 jours, ou encore Banlieue Bleue, un documentaire sur une chorale de gospel dans un collège sensible.
Le chemin des Brumes marquera un nouveau tournant dans la carrière de Xavier Liébard. Achevé en 2003, c’est son premier long film documentaire. Il abandonne alors de façon sûre et définitive la fiction pour se consacrer au documentaire.
Ainsi, les thèmes abordés collent toujours au plus près de la réalité et la diversités reste de mise. En 2005, Les Joyeux compagnons ou la corde sensible aborde le thème du combat contre la vieillesse à travers un groupe de personnes âgées qui chantent dans des maisons de retraite. A l’opposé, Xavier Liébard réalise en 2008 un court-métrage documentaire : Jeunes pousses qui explore la vie mouvementée de jeunes de 13 ans qui rêvent de devenir footballers professionnels.
Un réalisateur, qu’est ce que c’est ?
Pour Xavier, impossible de faire autrement que d’utiliser ses productions comme autre chose que " du poil à gratter qui titille et qui peut rester longtemps ". Il s’agit de soulever des questions et de faire réagir. " Être réalisateur c’est aussi passer successivement par la construction, l’échec, l’obstination, ainsi de suite et après tu peux te déclarer réalisateur ". En gros, le modèle complètement opposé à celui proposé par les shows télévisuels comme la Star Académie. Le processus artistique y est "complètement inversé", c’est un " mensonge lamentable "qui nuit à l’artiste plus qu’il ne le construit !
impossible de faire autrement que d'utiliser ses productions comme autre chose que "du poil à gratter qui titille et qui peut rester longtemps"
Mais être professionnel, c’est aussi s’intéresser à la formation ! Xavier Liébard est effectivement réalisateur, scénariste, cadreur et monteur, mais aussi intervenant dans de nombreux organismes de formation. La FEMIS bien sûr, mais aussi l’INA, et différentes universités, autant à Nantes qu’en Tunisie ou au Burkina Faso. Notre artiste y encadre et forme aux pratiques audiovisuelles.
On l’aura compris, Xavier Liébard fait partie de ces hommes qui marquent, que l’on écoute avec plaisir et que l’on visionne avec enthousiasme.
Chloé Mackie
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