EXPOSITION À LA HAB GALERIE
« Si j’avais un marteau  » : attention chantier !
Jusqu’au 6 janvier 2013, la Hab Galerie présente l’exposition Si j’avais un marteau. Rien à voir avec Claude François. Plutôt le thème de la destruction/reconstruction, en écho aux travaux que connaît actuellement le musée des Beaux-Arts du centre ville.
« Si j’avais un marteau / Je bâtirais une ferme / Une grange et une barrière / (…) Oh oh, ce serait le bonheur… » chantait Claude François en 1963. À la Hab Galerie aussi c’est le bonheur, même si on est plus dans la destruction que dans la construction. À travers une quarantaine d’œuvres provenant des collections publiques françaises ou spécialement produites pour l’occasion, l’exposition permet de mettre en perspective l’idée du chantier comme source d’inspiration pour les artistes.
Détruire pour mieux reconstruire
De tout temps, à travers toutes les périodes de l’histoire de l’art, l’artiste détruit pour mieux construire son œuvre comme les fameuses Colères d’Arman, les ready-made de Duchamp ou, plus récemment, la voiture crashée de Bertrand Lavier. Ainsi, dès l’entrée de l’exposition, nous voici devant les palissades de chantier de Raymond Hains. On le connaît pour ses décollages d’affiches lacérées, un peu moins pour son travail sur les palissades en bois prélevées sur des chantiers urbains. Ici, il combine les deux avec cette œuvre (Palissade Sainte Radégonde, 1974/88), inspirée d’un lieu : le musée Sainte-Croix à Poitiers où il découvre la vie de Sainte Radégonde, reine franque du VIe siècle. À partir d’une palissade taguée, dérobée en 1973 à Paris, il fait apparaître par un jeu de sélection et de réorganisation des planches, le nom de la Sainte. Ou comment la destruction et la récupération peut engendrer une nouvelle construction. CQFD.
Un peu plus loin, le fascinant Musée Enchantier de Régis Perray. Une œuvre perpétuellement en cours puisque l’artiste l’alimente régulièrement avec les gravas du musée des Beaux-Arts en cours de rénovation. Ici, un bout d’escalier en bois, là, des briques bien alignées… On y retrouve de l’ardoise, du marbre, de la céramique, du métal… et un petit train qui se balade entre tous ces débris. Parce que la vie continue, tout est en marche pour reconstruire.
L’œuvre qui remporte tous les suffrages auprès des petits comme des grands c’est certainement cette vidéo du rennais Vincent Mauger. Debout sur une table, l’artiste se met en scène en la tronçonnant. Avec méthode et application. En équilibre instable. Le bruit de la tronçonneuse emplit la Hab Galerie. Ou comment scier la branche sur laquelle on se trouve, au sens propre. Son concept ? Travailler des matériaux pauvres en jouant avec le volume et l’espace pour redéfinir ce dernier et lui donner une nouvelle dimension.
La vie continue, tout est en marche pour reconstruire
Tous les artistes présents à la Hab Galerie nous disent la même chose : la vie n’est faite que de destructions qui permettent d’avancer et de reconstruire une nouvelle voie. Détruire et parfois détourner les œuvres passées pour mieux innover et créer une nouvelle histoire de l’art, plus contemporaine, plus en connexion avec son temps. De la même manière que l’ancien musée des Beaux-Arts de Nantes s’offre un nouvel écrin afin d’insuffler une nouvelle vie aux collections permanentes.
Delphine Blanchard
La Hab Galerie est ouverte du mercredi au dimanche de 13h30 à 19h. Nocturnes le jeudi jusqu’à 20h.
Pour aller plus loin : Bertrand Lavier expose actuellement sa voiture crashée au Centre Pompidou à Paris (jusqu’au 7 janvier). Vincent Mauger expose au musée des Beaux Arts d’Angers dans le cadre de l’exposition Corrélation (jusqu’au 17 mars).
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