
FRANCOFOLIES DE LA ROCHELLE
BigFlo & Oli : du rap à la sauce Conservatoire
Des rappeurs qui ont fait le Conservatoire et qui se jouent des codes du rap traditionnel. Voici LA pépite musicale découverte sur la scène révélation aux Francos : BigFlo & Oli.
Voilà un des petits bonheurs des Francofolies à La Rochelle : se balader sur le village Francofou et tomber sur la scène de l’Horloge rouge sur un groupe qui vous happe. Sur le papier, juste un groupe de rap. Rien qui attire l’attention. Puis la curiosité aidant, on se poste devant la scène pour écouter. Un morceau. Puis deux. Du rap, ça ? Et oui, faisons fi des clichés et découvrons du rap, du vrai. Fait par de vrais musiciens, des p’tits gars qui ont fait le Conservatoire (trompette pour l’un, batterie pour l’autre), qui intègrent du violoncelle dans leurs compositions. Du rap comme on aimerait en entendre plus souvent.
Ces p’tits gars sont frères, Toulousains, encore étudiants mais déjà de vrais musiciens. Dès les premiers notes, on réalise qu’on a devant nous des pros. Alors que les « grands frères » Disiz et Orelsan se produisaient sur la scène de Saint-Jean-d’Acre le soir même, BigFlo & Oli et leurs acolytes se retrouvaient à l’heure de l’apéro pour une mise en bouche musicale sur la scène ouverte aux révélations. Et la révélation a bien eu lieu. Pour le public notamment. En un petit set, ils ont réussi l’exploit de mettre le feu dans le square Valin, de réconcilier les férus de chanson française et les fans de rap de la première heure.
Ils ont la casquette mais elle n'est pas à l'envers. Ils ont le sweat-shirt trop large mais pas les attitudes de rappeur. Et de ça, ils en jouent
Ils ont la casquette mais elle n’est pas à l’envers. Ils ont le sweat-shirt trop large mais pas les attitudes de rappeur. Et de ça, ils en jouent. Mimant des airs de « caillera » sur du « gangsta » qui déchire, les frères font illusion deux minutes et lancent, rigolards, face au public… « Vous savez ce qu’on fait nous ? Du rap ? Non, on fait de la musique. On n’est pas des rappeurs, on est des chanteurs. » Ça c’est dit ! Et quels chanteurs. Un flow incroyable. Leur musique métissée mélange les sonorités : un bain multiculturel cher à ces métis issus d’un père d’origine argentine, musicien de salsa et d’une mère, fille d’Algériens, amoureuse de musique classique et de chansons françaises.
Et le plus surprenant, c’est quand ils sortent violoncelle et trompette ! On a pourtant l’habitude ces dernières années avec des groupes comme Hocus Pocus mais la surprise est toujours agréable. Des rappeurs qui s’affranchissent des carcans. Qui assument leur expérience du Conservatoire. Et qui osent les instruments à corde et à vent dans leurs compositions. Car, oui, le rap peut concilier beatbox et composition classique. Ces fils de bonne famille, qui ne sont pas issus de la banlieue, le prouvent. Big up à BigFlo & Oli.
Delphine Blanchard
Bloc-Notes
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