FOCUS
Absurde Séance : Un feux d’arti-fesse
Soirée « Gore-Nichon  »
Prenons la Delorean et partons en 2012 et plus exactement le 14 juin dernier. Une soirée « gore-nichon  » au Katorza, un prélude au festival de l’Absurde Séance à découvrir du 4 au 6 octobre prochain à Nantes. Mais pour l’instant, retour sur la clôture.
En effet elle était très attendue une salle comble et le plaisir de se retrouver entre amateurs de films totalement absurdes, mais pas que... pour le coup on peut encore dire (d’un point de vu spatio-temporel) que cette fin de saison s’est clôturée en beauté et pas comme cet article qui s’est perdu dans les abîmes de Fragil. Pourquoi ? cela reste un mystère pour notre rédaction comme pour la science qui en reste encore bouche bée.
Deux films et une ambiance unique : du gore avec Yakuza Weapon un film de Tak Sakaguchi, créateur entre autre de Machine Girl et Tokyo Gore Police. Pour finir (sur le thème « nichon ») avec le cultissime, Le sexe qui parle, classique vintage pornographique de Fredéric Lansac (Claude Mulot). N’ai pas peur, nous t’emmenons maintenant dans le coté obscure du Katorza.
L'objectif « gaufre » étant atteint, nous étions fin prêts pour ce dernier acte de cette saison
Il est 20h35 quand j’arrivais et pas sans mal en courant au Katorza (5 minutes de retard et grosse compétition pour se garer), je retrouvais enfin mon partenaire de soirée, légèrement irrité par mon retard. Je garderais l’anonymat de cette personne pour des raisons professionnelles. On pouvait déjà voir l’excitation sur nos visages à l’idée de visionner le premier film. Après un rapide passage aux toilettes nous sommes arrivés dans la salle obscure équipée de notre traditionnel sac de survie. Nos sens nous ont guidé vers le flanc droit dans la partie haute de salle, il ne restait plus qu’a se mettre à l’aise. L’objectif « gaufre » étant atteint, nous étions fin prêts pour ce dernier acte de cette saison, yipaaaaaa (petit cris de joie primaire).
Un cocktail de clichés explosifs
Yakuza Weapon film japonais où le réalisateur nous dévoile l’histoire de Shozo, ancien yakuza prêt à tout pour venger l’assassinat de son père, jusque là, rien de surprenant. Il faut quand même savoir que les créateurs de ce film ont l’art et la manière de mélanger tous les clichés et les genres, tout en gardant une certaine cohérence. De Rambo, en passant par le Jeu de la mort, pour se retrouver avec des gags dignes d’un bon manga, il n’y a aucune limite dans cette grande cour de récréation : mon dieu que c’est bon. Une trame classique un peu comme un jeu de plateaux avec des idées complètement délirantes. Comme d’habitude on retrouve des mutations d’humains comme Shozo qui se voit transformé en machine de guerre un Cobra .V2, armé d’une sulfateuse au bras droit et d’un bazooka à la jambe. Le gore s’invite dans toutes les scènes de combat, même si l’on peut déplorer la qualité de l’image et certains effets spéciaux. Yakuza Weapon est largement à la hauteur des espérances, une heure quarante six de délire total.
Entracte, le moment de sortir s’intoxiquer d’une cigarette et faire le point sur le film. Connaissant les autres films du réalisateur Tak Sakaguchi, nous étions comme des petits fans et Yakuza Weapon est aussi bon si ce n’est plus efficace encore. Un must de voir ce film au cinéma, on se quitte alors avec Monsieur X, partenaire anonyme de cette soirée peu branché par à l’idée de partager le Sexe qui parle de plus dans ce genre de film un droit de réserve est légitime, on comprend tout à fait la peur d’une mauvaise interprétation lorsque cette personne par exemple est votre collègue de travail et le lendemain les discussions qui vont bon train, « oui-eeeee Monsieur X-eeeee est allé au cinoche voir un film de cul avec qui vous savez-eeeee et patati patata », bref me voilà donc seul... mais cela n’altère en rien ma motivation et je m’empresse de reprendre ma place pour entendre le discours d’ouverture, chut ça commence.
Un sexe qui a beaucoup fait parler
C’est à 34 ans que je fais mon baptême « ma première expérience de porno au cinéma » et quel film ! Force est de constater que la salle s’est partiellement vidée. Je connaissais ce film de réputation et de nom, j’avoue que après la projection un certain air de nostalgie m’a envahi. Monument de « l’âge d’or » du porno, c’est Gorge profonde qui donna l’étincelle au réalisateur pour ce film de 1975 ovni du genre réalisé par Claude Mulot (agissant sous son pseudonyme Frédéric Lansac).
Joëlle et Eric mariés, vivant une vie des plus banales, voient un beau jour cette tranquillité dérailler. Leur couple est mis en péril par le sexe de Joëlle. En effet il prend le contrôle et la parole de façon vulgaire et direct d’une voie agressive et nasillarde, poussant l’héroïne à multiplier les partenaires ainsi que les aventures sordides. Après une tentative de suicide Joëlle se voit de justesse sauvée par Eric déterminé à libérer sa femme de l’emprise de ce sexe pervers et destructeur. Pour se faire, l’homme devra d’abord tendre l’oreille aux revendications vaginales et en apprendre davantage sur le passé tourmenté de son épouse.
- Vue intérieur de Joë lle
Vous comprenez peut être un peu plus le sentiment de nostalgie quand on voit de nos jours ce qu'est devenue l'industrie du porno et l'image qu'il renvoi de la femme tenant plus du phénomène de foire
Le sexe qui parle est contre toute attente un film féministe. Il évoque avec humour et dérision les sujets de liberté sexuelle, de frustration où le non-épanouissement et surtout le droit des femmes à vivre leur intimité comme elles l’entendent sans être jugées.
Vous comprenez peut être un peu plus le sentiment de nostalgie quand on voit de nos jours ce qu’est devenue l’industrie du porno et l’image qu’il renvoi de la femme tenant plus du phénomène de foire, évoluant dans une surenchère permanente de la performance. C’est vrai que penser qu’un porno peut être porteur d’un message revendicatif prête malheureusement à la rigolade. Si les années 70 était l’âge d’or du porno, comment nommé notre âge ? Sachant que l’industrie du sexe est l’une des plus prolifique, il est curieux de voir que l’image qu’elle nous renvoi est la facilité, cantonnant le genre au gonzo offrant à l’internaute 20 minutes d’extrême pornographie et rien d’autre. A la fois c’est gratuit donc on fait au plus juste. Adieu tendresse, adieu sensualité et adieu la passion, enfin, pour une première expérience on peut encore une fois avouer être comblé, même si on n’est pas forcément très a l’aise de se retrouver dans un cinéma avec 500 personnes devant une scène de fellation. La place du cinéma X dans les salles se fait rare, finalement on avait fait encore une fois un bond dans le temps. Cette époque où le film Emmanuelle se retrouvait à l’affiche de nombreux mois sur la plus belle avenue du monde.
Ils nous restent plus qu’a faire front à la nouvelle saison 2012 – 2013 et du tant attendu Absurde festival qui se déroulera le 4,5 et 6 octobre prochain avec une affiche remarquable et un jury à la hauteur de l’événement car, ladies and gentlemen, le président de cette événement hors du commun n’est autre ... que... monsieur Ruggero Deodato. Grand gourou du found footage, Deodato réalise en 1979 Cannibal Holocaust reportage sur une contrée en Amazonie qui virant sans prévenir en Snuff movie avec une violence à couper le souffle. Une œuvre puissante à ne pas laisser entre n’importe quelle main !
P.S : n’oublions pas la petite page FaceBook le parfait guide de l’actu de leurs projections .
Bloc-Notes
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