Orientales 2012
Yoga au mont Glonne
Sri Venudas propose une initiation au Yoga à 9h du matin aux Orientales. Pendant une heure et demie, 20 personnes parcourent leurs chakras par des étirements et un travail sur la respiration.
Si les Orientales proposent chaque année une sélection artistique qui fait la renommée du festival, les ateliers de découverte sont relativement moins visibles. Plutôt placés en début de matinée (9 heures), il faut dire que seuls les braves s’y engagent et arrivent au sommet du Mont Glonne pour recevoir l’enseignement de Sri Venudas, pratiquant le yoga depuis l’âge de trois ans et demi (il en a approximativement quarante). Ce spécialiste du Hatha Yoga (souffler le h pour une bonne prononciation) a suivi l’enseignement de son guru et grand-père. Sri Venudas habite maintenant à Paris.
Le tapis de sol
Signe de reconnaissance, entre connaisseurs, le tapis de sol. Individuel, il est tant la marque d'appartenance aux puristes qu'un moyen de se distinguer du groupe, par la couleur, la texture, la matière
Face à lui, une vingtaine de personnes est prête à recevoir l’initiation au yoga, avec une vue sur les paysages ligériens par la fenêtre de la salle Aragon. A priori, autant de monde dehors ou quasiment, signe d’un engouement réel pour ces ateliers particuliers qui proposent au spectateur un moment privilégié d’échange et de découverte avec la culture indienne. Les personnes se massent dans la petite salle Aragon aux tommettes orangées. Signe de reconnaissance, entre connaisseurs, le tapis de sol. Individuel, il est tant la marque d’appartenance aux puristes qu’un moyen de se distinguer du groupe, par la couleur, la texture, la matière. On observera donc un déroulé bien ordonné de tapis ; seul regret : assez peu de motifs orientaux, la majorité restant concentré sur des unis de couleurs vives rappelant davantage les têtes de gondoles des enseignes de vente de matériel sportif.
On l’aura compris, l’ambiance est minimaliste. Seule la voix et l’immense sourire de Sri Venuras convoque la culture indienne, ici et maintenant, salle Aragon à 9 heures du matin.
Le geste et le souffle
Et pourtant, l’immersion est irrésistible ; et tellement agréable. Un à un, nos sept chakras, nœuds énergétiques du corps humain, sont analysés et stimulés par des exercices simples. Le geste et le souffle se répondent dans des enchaînements en lien avec le sacré. Entre chaque dhāraṇā, une méditation de quelques secondes permet de ressentir les effets quasi-immédiats de la torsion des corps. La voix de Sri Venuras ponctue ces moments de relaxation. « I am nothing, but I am everything » insiste le yogi, pour mieux signifier la relation du corps à l’univers. En étant un être vivant, tout l’univers est en quelque sorte condensé dans l’homme et son corps en est le médium. Les participants hochent tranquillement la tête, et semblent aspirés par les mots de Venuras.
Chacun peut ainsi analyser ce que la contraction ou la détente d’une partie du corps provoque sur tout l’organisme. Et là, on tient quelque chose. L’énergie file le long du cou avant d’atteindre le pied gauche, dans un mouvement rapide et contrôlé. Le pied est en excitation. C’est à ce moment que le yogi propose de ressentir l’énergie concentrée avant qu’elle puisse à nouveau se diffuser au corps grâce aux nâdis, les canaux reliant les chakras.
Une fois le travail sur le corps terminé, l’atelier continue par une demi-heure de chant carnatique. Tourné vers la méditation, ce chant est particulièrement ardu à aborder pour un non-initié. Il demande de moduler la tonalité de sa voix sur des gammes peu ou pas utilisées à l’oral. D’une manière un peu plus gauche, les participants réciteront une prière à Ganesh, divinité de la sagesse et de l’éducation notamment, en écoutant virevolter la voix de leur maître yogi, sourire béant et tenue blanche immaculée. Le voyage commence tôt aux Orientales.
Romain Ledroit
Crédits photos :
Bannière : photos du site de Sri Venudas (rubrique galerie)
Colonne : Wikimedia Commons
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