Au programme 4 films : Torrente 4 (3D) de Santiago Segura (2011), Intruders de Juan Carlos Fresnadillo (2011),Juan de los muertos de Alejandro Burgués (2011), Action mutante (Acción mutante) d’Álex de la Iglesia (1992) et en Bonus un petit court, La maison du lac (La casa del lago) de Galder Gaztelu-Urrutia (1992).

Il faut reconnaitre que c’était ma première expérience de Marathon cinéma. J’avais de sérieux doute sur mes capacités à résister face à la fatigue et curieusement j’ai passé l’épreuve sans trop de difficulté. Dans la salle, un public averti. Avide de sensation forte et déterminé à exprimer tout haut ce que l’on pense tout bas. Avant tout pour réussir à passer ce genre d’expérience, un kit de survie est nécessaire. Pour ma part mon sac comportais 3 bières, de la brioche au chocolat et des vitamines, ma coéquipière étant plus expérimentée que moi avait prévu le Kit XXL, avec l’option couverture intégrée. La soirée commence avec l’intervention du responsable des soirées « Nuits de l’absurde » pour nous mettre en appétit sur la nature de notre menu de la nuit. Nous voila donc fin prêts à consommer notre cocktail explosif.

Du gras

Nous attaquons avec Torrente 4 (3D) de Santiago Segura, un film politiquement plus qu’incorrect pour un budget plus que correct. Ce film fait suite à une série de blockbusters burlesques qui cartonnent en Espagne avec des moyens colossaux. Le pitch tourne autour du personnage principal Torrente, qui pourrait très bien être le cousin de Francis Kuntz célèbre journaliste Grolandais. Notre héros est un ancien flic jouissant d’une pseudo célébrité pour une pseudo enquête. Il est gras, raciste, dégueu, menteur, voleur... on pourrait y passer la nuit. Cet homme se retrouve accusé à tort dans une affaire de meurtre. En prison, il devra planifier son évasion afin d’accomplir avec l’aide de son équipe de bras cassés sa vengeance. Une production délirante et Rock and Roll qui est comme pour beaucoup de films espagnols, malheureusement, mal distribuée en France à moins d’y mettre le prix. Torrente 4, c’est comme un bon menu XL Hamburger-coca-frites, c’est bon mais c’est gras et pour le coup à consommer sans modération.

Du fantastique

Le film le plus attendu de cette soirée Intruders de Juan Carlos Fresnadillo, célèbre grâce à son film 28 jours plus tard. Deux enfants, une fille et un garçon, vivants dans des lieux différents subissent l’intrusion d’un troublant individu dont l’intention est de s’emparer de leur visage. Un film d’ambiance, dans le genre seul, dans le noir et au calme. Après le passage du détective Torrente, j’avoue que la transition n’a pas été facile pour le public. Ce qui eut pour conséquence de casser un peu l’ambiance du film. De plus, il faut dire qu’Intruders nous donne une lecture trop détaillée du scénario, des scènes parfois inutiles cassent la part de mystère de l’histoire. Cependant le traitement de l’image et les effets spéciaux sont d’excellente qualité. Intruders reste un bon film dans son ensemble, mais Fresnadillo n’a pas emporté ces fans, ce soir-là. Il mérite certainement une deuxième lecture.

Du zombie

Après une pause petit déjeuner on reprend avec Juan de los muertos » d’Alejandro Burgués. Un film avec plein de zombies et pour les amateurs du genre c’est un régal. Si vous avez aimé Shaun of Dead, vous vous prosternerez devant celui-ci. La différence entre ces deux films, c’est le contexte politique autour de l’impérialisme américain sur l’île de Cuba qui intervient en masse par les médias, quoi qu’il arrive. Juan, modeste Cubain, se retrouve du jour au lendemain dans une ville contaminé par un virus transformant la population en zombies. Juan étant capable de survivre à toutes les situations, développe une entreprise de nettoyage de morts-vivants, en variant naturellement les tarifs en fonction de la commande. Le voilà parti à l’aide de ses compagnons, pour une opération « Monsieur Propre ». Teinté d’un humour redoutablement délirant, ce film est un chef-d’œuvre du genre. Certaines scènes entrent directement dans le panthéon des scènes les plus mémorables du cinéma d’horreur, notamment la séquence où les héros se retrouvent condamnés et encerclés par une horde de zombies. Un 4x4 déboule et lance un harpon encâblé, projeté sur un poteau au milieu de la foule. Le 4x4 entame le tour de la horde à grande vitesse, transformant le câble en une arme particulièrement efficace, décapitant par dizaines les zombies, détruisant la horde en deux minutes. Coup de cœur de la soirée.

Du trash

Nous terminons cette soirée avec Action Mutante film du réalisateur à l’honneur de ce festival, Alex de la Iglesia. Les frères Almodóvar participent à la production de ce premier long métrage en 1992. Un film explosif qui ne respecte rien : 2012, les personnes mal-formés ou à mobilité réduite sont totalement exclus de la société. Un groupe d’handicapés terroristes nommé « Action Mutante » combat cette marginalisation. Porté par le chef Yarritu fraichement sorti de prison et possédant un super plan. Le plus gros coup de leur organisation : kidnapper la fille d’un des plus fortunés de la ville afin d’empocher un gros magot. Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Leur voyage sur la planète Axturia va se transformer en un joli massacre. Un final à la Western Spaghetti où le richissime papa décide de faire parler la poudre, en costume nazi. Action Mutante n’épargne rien ni personne et c’est juste une Bombe.

On ne peut que recommander aux amateurs de cinéma ce genre d’expérience. Cette soirée est un véritable succès : une programmation de qualité et une ambiance délirante. Je rappelle que le Katorza diffuse l’Absurde Séance un jeudi sur deux. Vamos al Festival du Cinéma Espagnol !

Electrikmoon