
Après Nantes, les Machines débarquent à La Roche/Yon
« Les animaux de la place  » par François Delarozière
Napoléon perché sur son cheval au milieu de la célèbre place yonnaise, risque de passer des nuits agitées dans les prochains mois. À partir de septembre 2012 avec le premier coup de pelleteuse et jusqu’en janvier 2014 pour l’inauguration officielle, la Place Napoléon se fait chantier, mais chantier artistique s’il-vous-plaît !
À Paris, il y a la fontaine Stravinsky de Beaubourg avec les sculptures de Niki de Saint Phalle et les mobiles de Jean Tinguely. À La Roche-sur-Yon, il va y avoir le bestiaire mécanique de François Delarozière. Le directeur artistique de la compagnie La Machine (à qui l’on doit, entre autres, l’éléphant de l’Ile de Nantes) était dans la cité napoléonienne il y a quelques jours pour la présentation officielle du projet intitulé « Les animaux de la place ».
Fidèle à lui-même, l’artiste Delarozière n’expose pas un projet classique mais raconte une véritable épopée fantastique. La légende voudrait donc que « à la création de la ville, des scientifiques de retour de la campagne d’Égypte aient choisi sous les ordres de Napoléon de conserver à La Roche-sur-Yon un bestiaire mécanique créé à l’issue de la rédaction de la Description de l’Égypte. Ces collections secrètes enrichies d’objets d’études issus de la faune locale ont disparu peu après l’édification de la Cité… Ainsi commence l’histoire… » nous conte François Delarozière façon Mille et une nuits. Parce que le rêve fait partie du projet, peu importe la véracité de cette histoire égyptienne ; le directeur artistique fait vivre au public un rêve éveillé et c’est bien là le principal. Faire entrer dans la ville yonnaise endormie un projet artistique d’envergure qui permettra d’insuffler un renouveau à un cœur de ville empêtré dans son histoire militaire et sans grande fantaisie. « Grâce aux machines, on ne regardera plus les rues qui nous entourent de la même manière » explique François Delarozière. À l’instar de l’Ile de Nantes qui a su tirer profit de l’installation des machines en son antre.
Insuffler un renouveau à un cœur de ville empêtré dans son histoire militaire et sans grande fantaisie
Un hippopotame, une perche du Nil, un ibis sacré…
Concrètement, qu’est-ce que ce projet ? Quatre bassins avec végétaux et faune naturelle au milieu desquels seront installés des animaux mécaniques : un hippopotame de 3 mètres de haut, une perche du Nil de 5 mètres de large mais aussi un ibis sacré, des grenouilles, une loutre, un dromadaire, des flamands roses, un crocodile du Nil… Ce bestiaire géant sera actionné par le public via des commandes le long des berges. Et l’hippopotame de souffler, l’ibis sacré de crier… la ménagerie entre en action, se lève puis se couche… Petits et grands de s’émerveiller pour un spectacle gratuit et visible 7 jours sur 7.
« Ce que je souhaite, c’est créer un patrimoine moderne qui s’intègrera parfaitement à l’architecture historique de la ville » confie François Delarozière. L’objectif premier étant évidemment de créer du passage dans le centre de la ville, que La Roche-sur-Yon devienne un lieu incontournable dans lequel le touriste s’arrête avant de filer vers la côte. Pour cela l’inventif directeur artistique n’attend pas 2014 mais compte bien miser sur un chantier original à la façon d’une performance artistique avec un événement surprise dès le premier coup de pelleteuse en septembre, une « expédition végétale » vers mai-juin 2013 pour l’arrivée des végétaux dans les bassins, des événements lors de la mise à l’eau des poissons… « Le chantier en lui-même sera un vrai spectacle avec des palissades tout autour où on exposera des photos et des belvédères à certains endroits pour avoir une vue plongeante sur ce qui se passe derrière… » explique le directeur de La Machine.
Avec tout cela, si Napoléon et son célèbre canasson ne deviennent pas « the place to be », c’est à n’y rien comprendre ! Le projet, bien que controversé, a au moins le mérite de réveiller une ville artistiquement endormie et de proposer une expérience culturelle singulière.
Delphine Blanchard
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