
Gérald Genty : pour l’instant, il n’est pas trop connu, ça va, mais après…
Rencontre avec un chanteur atypique
Gérald est Genty. Gérald est méchamment drôle. Surtout Gérald est le roi du calembour et du jeu de mots alors on ne va pas pouvoir rivaliser. Rencontre avec le chanteur qui sort bientôt son quatrième album.
En 2004, un humble héros sortait son premier album en scandant dès la chanson d’ouverture : « Tu peux me serrer la main / Les gardes du corps sont encore loin / Je m’souviens que j’ai / Des copains / (…) / Pour l’instant, j’suis pas encore connu, ça va, mais après, j’sais pas… » Et d’ajouter : « On peut prendre ensemble un diabolo… à la noix de coco ».
Rendez-vous est donc pris à la terrasse d’un café. 18 heures, Gérald n’est pas encore là, je voulais commander un diabolo, mon effet est donc raté, ce sera un Monaco. Un texto et quelques minutes plus tard, Gérald arrive et commande… un diabolo ! Un-Zéro !
Le plus grand chanteur de tout l’étang sort son quatrième album courant 2012 et en présente actuellement une partie en concert. « D’habitude, je fais mes chansons, l’album sort et je le présente en concert. Là, on est revenu à un système à l’ancienne parce que je recherche un label. Avec Wagram, on n’arrivait pas à trouver un terrain d’entente pour ce quatrième album alors j’ai préféré arrêter. » Accompagné du contrebassiste Sylvestre Perusson, il écume les salles pour se mettre en bouche les mots qu’il a écrit depuis trois ans : « Actuellement, on a neuf chansons qui nous plaisent et qui seront à coup sûr sur l’album. Pour le reste, on réarrange des anciennes chansons. Avant, nous étions à trois avec un batteur, là, on a une boîte à rythme pour pouvoir faire des sons un peu électro et que ça pulse à certains moments. » Gérald est notamment à l’affiche du festival Chant’Apart qui se déroule entre Vendée et Loire-Atlantique. Le principe ? Des chanteurs investissent le salon de particuliers pour un spectacle en toute intimité. « C’est la première fois que j’y participe alors que j’habite dans le coin. On s’est longtemps croisé avec le programmateur de ce festival et ça ne se faisait pas. Récemment, j’ai vendu une de mes guitares à un musicien qui allait jouer à Chant’Appart. Je suis allé à la soirée, j’ai laissé un CD et voilà, ça s’est enfin concrétisé ».
Pierre Sangra, Colotis Zoé, Benjamin Lebeau...
Gérald Genty habite La Roche-sur-Yon, lui, le Vosgiens de naissance, qui est passé par Bordeaux, Tours, Paris. Un peu compliqué pour un artiste d’être hors des sphères parisiennes ? « Oui, forcément, je passe à côté de certaines opportunités et collaborations. Il y a un désavantage à habiter en province mais je ne suis pas ici pour toute la vie. » Il passe peut-être à côté de certaines collaborations mais en décroche de bien belles : le musicien Pierre Sangra (acolyte notamment de Thomas Fersen) qu’il a rencontré au Studio Garage (où le label Tôt ou Tard enregistre et où les Pixies ont travaillé, excusez du peu !) ; la chanteuse Colotis Zoé (Caravan Palace) qui fait des chœurs sur l’album « Nul si pas découvert » et qu’il a rencontrée à Tours par l’entremise de son contrebassiste ; Benjamin Lebeau (The Shoes) qui a collaboré sur son premier album. Gérald a également fait plusieurs prestigieuses premières parties et, là, ça donne le tournis : Bénabar, Tryo, Jean-Louis Murat, Olivia Ruiz, Ayo, Aldebert, les Ogres de Barback, Yves Jamait… « Tryo c’était sur la tournée des Zénith. 8000 personnes chaque soir. C’est flippant. Le public de Tryo en plus, c’est pas du genre tranquille, à écouter calmement et à attendre que ça passe s’il n’aime pas. C’était pas facile au début et puis on s’est amélioré au fur et à mesure ».
Gérald Genty : l'humour d'un Raymond Devos et la sensibilité musicale d'un Mathieu Boogaerts.
Et quand il n’est pas en scène, il écoute quoi Gérald ? « BabX que j’aime beaucoup, Holden aussi, Les Wriggles, Nicolas Jules j’aime bien ce qu’il fait sur scène et Philippe Katerine, surtout son album Les Créatures parce que c’est un vrai concept. En fait, je n’écoute pas forcément de la chanson française. Je suis ouvert à pas mal de choses ». En attendant la sortie de son album (dont un des titres provisoires est intéressant quoique un peu long : Quand on entend toutes les merdes qui passent à la radio, on se demande comment ça s’fait qu’on t’entend pas plus), Gérald court les magasins de musique pour faire réparer ou s’acheter une pédale Wah-Wah et écume les scènes de la région et d’ailleurs pour faire découvrir ses chansons au plus grand nombre. Parce que, je vous le rappelle, Gérald est Nul si pas découvert alors courez voir ce personnage haut en couleurs et vous verrez, avec lui, le ticket est toujours gagnant.
Delphine Blanchard
Photo bannière : studio MyQua
Plus d’infos sur www.geraldgenty.com
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