J’ai évolué musicalement dans différents groupes. J’ai la chance d’en vivre depuis 8 ans. A 30 ans, j’ai fait ma place dans le monde de la musique et ma situation professionnelle est stable. Je suis heureux et enfin serein pour l’avenir.

Jouer dans le garage

La musique a toujours été présente dans ma vie. Elle a accompagné mon enfance. Mes parents, mélomanes, écoutaient beaucoup de musique.

Ils ont tous les deux pratiqué un instrument mais ne m’ont pas poussé à en faire. J’ai commencé tout bêtement. Un jour, à l’adolescence, j’ai pris spontanément la place derrière la batterie du frère d’un pote pendant qu’il jouait de la guitare. J’ai pris quelques cours et c’est devenu une habitude de se retrouver entre amis, le samedi après-midi, pour jouer dans le garage. J’ai tout de suite aimé l’instrument, les sensations ressenties. Je me suis découvert une passion qui allait devenir avec le temps mon métier.

Je n’imaginais pas une seconde gagner ma vie en faisant de la musique. Ça s’est fait naturellement. Ce « loisir » a pris une place tellement importante que j’ai délaissé la fac pour travailler sur des projets musicaux. Je savais alors que je voulais travailler dans la musique. Au fil du temps, mon objectif plus « pragmatique » d’être ingénieur du son s’est transformé en une carrière de musicien batteur.

J'étais sur scène, je réalisais un rêve d'ado

Avec mon premier groupe, j’ai vécu une expérience musicale forte. J’ai beaucoup appris. Je me rappelle la première fois où j’ai démarché les bars avec notre maquette sous le bras. Ça m’a pris toute la journée. Ce n’était pas du tout professionnel mais à l’époque, Internet n’existait pas et je pensais que ça se passait comme ça.

Ces efforts ont porté leurs fruits. Avec le temps, on a commencé à parler de nous et des portes se sont ouvertes.

Lors de la nuit du blues au Zenith de Caen, devant 1500 personnes, j’ai vraiment pris conscience que j’avais atteint un objectif. J’étais sur scène, je réalisais un rêve d’ado.

Sur Nantes, on remet les pendules à l’heure...

Une envie de bouger et une proposition m’ont amené sur Nantes. Mon groupe bénéficie d’une équipe de pros qui travaillent pour nous faire connaître. C’est nouveau pour moi. Cela me dégage enfin du temps pour faire d’autres activités.

Le métier de musicien prend vite beaucoup de place. Il y a les déplacements, les répets... Au début, pour faire sa place et se faire connaître, il faut s’impliquer en énergie et en temps. A une période sur Caen, j’étais complétement mono-maniaque. Je ne m’intéressais à rien d’autre. Je ne prenais pas de vacances, je ne pensais qu’à travailler pour réussir dans ce métier.

J’aime plus que tout mon métier mais c’est dur d’être en décalage permanent avec les autres. Je rate beaucoup d’événements familiaux, de soirées entre amis, des mariages, des anniversaires… La musique occupe quasiment tout mon temps.

En arrivant sur Nantes, pour préserver mon équilibre, j’ai opté pour la collocation. J’appréhendais un peu mais j’avais une réelle envie de découvrir ce mode de vie. Je me suis vite rendu compte que c’était positif. Je reste connecté, via mes collocs, à la vie « normale ».

A 30 ans, mon statut m’apporte une stabilité qui me permet de souffler. Je vais en profiter pour voyager... en musique !

Le bel âge

Je suis content d’avoir 30 ans. J’ai même toujours rêvé avoir 30 ans. Je ne me sens pas vieux. C’est le bel âge. Un moment de la vie où on a les moyens et le temps. On est pleinement conscient de soi et de ses actes. Les années après 25 ans sont pleines et riches en moments importants.

L’avenir, je l’envisage avec Malted Milk. Un album sort bientôt. C’est mon premier album complet avec ce groupe. J’ai également envie de m’investir dans des associations pour y faire des rencontres, voir ce que je pourrais faire pour aider d’autres musiciens à avancer, à se faire connaître.

Propos recueillis par Lucie Bouchereau