
New York fait son cinéma !
Festival Ville et Cinéma
Pour la seconde année consécutive, Aldo Bearzatto et Hervé Bougon s’associent pour le festival Ville et Cinéma à Nantes. Après une première édition autour des grandes mégalopoles, notamment Téhéran, Shanghai ou Los Angeles, c’est New York qui est à l’honneur cette année. Pendant trois jours, douze films s’enchaîneront autour de la Grosse Pomme, entrecoupés de rencontres avec des professionnels du milieu tels que des réalisateurs et des spécialistes du cinéma américain.
Même sans y être allé, on a tous une image de New York.
R. Nadjari a un regard étranger sur la ville, ce n’est pas un new-yorkais qui parle de New York
Le projet de lier urbanisme et cinéma est né en 2009 avec la création d’un cycle cinématographique d’un an au cinéma Bonne Garde à Nantes. Aldo Bearzatto, urbaniste à Nantes et Hervé Bougon, chargé de communication à Paris, tous deux passionnés de cinéma, constituent alors un duo qui se complète pour apporter une réflexion autour du thème de la ville au cinéma avec leur association l’Urbanographe. L’année dernière, souhaitant aller plus loin dans leur démarche, ils organisent la 1ère édition du festival Ville et Cinéma, en partenariat avec le Katorza qui projetta leur sélection de films pendant trois jours. Le précèdent thème ayant été jugé trop diffus et peu lisible, le festival se concentre cette année sur la ville de New York.
New York, au cœur du cinéma
« New York est le symbole de la ville cinématographique », nous dit Hervé Bougon. En effet, de grands réalisateurs se sont servis de la ville comme thème, décor ou même personnage principal de leurs films. Certains se sont même approprié des quartiers : Woody Allen avec Manhattan ou Martin Scorsese avec Chinatown et Little Italy. Aldo Bearzatto nous explique aussi que New York est une ville que tout le monde connaît : « même sans y être allé, on a tous une image de New York à travers les films, les séries ou les photos ». En regardant la programmation, on découvre une sélection de films aux allures plutôt sombres, est-ce parce que New York donne une image noire d’elle-même ? « Non pas qu’on ait cette vision-là de New York, mais on voulait des films d’auteurs et ils ne sont pas souvent très drôles » répond Hervé. Il y a bien quelques comédies et des comédies musicales, mais les thématiques sombres sont assez omniprésentes. Pourtant, le côté ténébreux des films à l’affiche n’était pas un critère de sélection, ces films sont surtout des coup de cœur qu’ils ont voulu partager.
Croiser les regards
L’objectif du festival Ville et Cinéma n’est pas uniquement de montrer des films qui tournent autour d’une ville : Aldo nous le présente avant tout comme un lieu de rencontres et d’échanges entre les professionnels et le public, c’est pourquoi de nombreux débats et interventions sont au programme. Ces trois jours sont aussi l’occasion de faire découvrir deux jeunes réalisateurs au grand public, Raphaël Nadjari et Jonathan Nossiter, qui présenteront tous deux trois films. Pour Nadjari, les trois films forment une trilogie, alors « on ne pouvait pas en montrer qu’un seul » précise Aldo. Aux yeux des deux organisateurs, ce réalisateur franco-israélien s’avère très intéressant car « il a un regard étranger sur la ville, ce n’est pas un new yorkais qui parle de New York » , ce qui permet de donner à voir une vision nouvelle de New York. En ce qui concerne Jonathan Nossiter, cinéaste américain qui a pris aujourd’hui la nationalité brésilienne, il était déjà venu à Nantes et était connu du Katorza. Il présentera à son tour deux films sur New York, ainsi qu’un troisième film, Rio Sex Comedy, qui quitte New York pour Rio de Janeiro et sortira le 23 février prochain.
Ce festival se propose de nous faire découvrir la ville de New York à travers un regard inhabituel. Les organisateurs auraient pu montrer des classiques du cinéma mais ils ne voulaient pas « tomber dans la rétrospective ». Les films montrent alors la ville sous différents aspects comme par exemple dans Cleveland contre Wall Street où l’on aborde le thème de la crise des subprimes. Le documentaire est d’ailleurs suivi d’un débat avec un philosophe et un économiste : « Nous ne nous fermons pas qu’à l’architecture et l’urbanisme ». C’est donc un véritable portrait de New York que l’on voit se dresser devant nous à travers douze films, tous très différents les uns des autres.
Marine Toux
Plus d’informations sur le site de Ville et Cinéma
Et sur le site du Katorza
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