
PORTRAIT KREATIV
Collectif Bellavieza, l’oeil neuf
Rencontre avec les photographes de Bellavieza
Fruit d’une rencontre, le collectif Bellavieza casse le cliché du photographe seul derrière son reflex. Partageant les mêmes références, les trois photographes Benoît Arridiaux, Jérôme Blin et Gaë tan Chevrier ont décidé de monter ensemble leur propre projet, histoire de voir un peu plus loin que le bout de leur objectif.
« Ce qu’on cherche, c’est apporter un œil neuf, une sensibilité personnelle sur des paysages ordinaires. »
Même si Bellavieza est une base commune, chacun travaille en parallèle sur ses propres créations. Le collectif est là pour générer de l’échange, partager des compétences et des réseaux. « C’est vrai qu’on voit le travail d’un photographe comme assez solitaire. Mais avec Bellavieza, on vient chercher la confrontation des points de vue. C’est une manière de soumettre ses travaux à un autre regard. » Face aux difficultés qu’ils rencontrent, aux doutes, aux questions, être ensemble est un moteur et permet une forme d’énergie. En constante évolution, le jeune collectif trace sa route. Pour l’instant, Bellavieza n’a pas encore de statut juridique et financier, mais le collectif compte bien gagner cette crédibilité qui leur permettra aussi d’être plus visible.
Un projet commun ancré dans Nantes
Malgré la diversité de leurs approches et de leurs influences, les trois photographes de Bellavieza ont un état d’esprit commun basé sur le voyage et l’errance, un leitmotiv présent dans la majeure partie de leurs travaux. « Ce qu’on cherche, c’est apporter un œil neuf, une sensibilité personnelle sur des paysages ordinaires, sur des territoires proches pour leur redonner une forme d’exotisme. » A travers Mix City, leur premier projet commun, c’est Nantes qu’ils ont cherché à explorer à travers trois lieux de passage (la gare, l’axe Place Royale / Place du Pilori et le parc de Procé) à trois moments différents de la journée. Le résultat : un regard personnel sur les flux humains dans le territoire, mais aussi sur les habitants dans leur environnement. Bellavieza est également sollicité pour couvrir des événements culturels allant de Scopitone à la Biennale de danse contemporaine.
Question d’éthique
Accepter ou non une commande doit être un choix mûrement réfléchi où interviennent les notions de temps et d’argent. En effet, si Gaëtan et Benoît ont un travail en dehors du collectif, Jérôme, lui, vit de la photographie : « On ne considère pas ça comme de la prétention, mais on tient à garder une certaine rigueur dans notre démarche, alors forcément, on doit refuser des commandes si elles ne correspondent pas à certains impératifs. » La ligne de conduite du collectif se construit en accord avec leur sensibilité, leur regard d’auteur et leur philosophie.
Argentique vs Numérique
Côté technique, Bellavieza s’autorise une certaine diversité dans le choix des outils : « On n’est pas du tout dans cette guéguerre qui oppose toujours l’argentique au numérique. Nous, on se sert des deux. La question est plutôt de savoir quel outil on doit utiliser en fonction du sujet. » Si le numérique est de mise pour couvrir certaines commandes, comme les concerts de l’Olympic ou certains spectacles du TU, l’argentique est davantage utilisé pour leurs projets personnels : « L’argentique, ça permet de digérer son travail. Il faut prendre le temps de développer, d’aller chercher l’image. ». Concernant la retouche d’images, Bellavieza se permet un travail de correction en réajustant la luminosité, les contrastes : « Mais on ne cherche pas à recréer une nouvelle image. L’important, c’est de garder son essence. »
Maëlle Le Corre et Clémentine Jurvilliers, M1 Département Information Communication
Crédits photos : Bellavieza
Retrouvez les photos du collectif sur leur site
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