
PORTRAIT KREATIV
Calligraphier le vivant
Le graffiti rencontre la calligraphie...
Du gribouillage sur une feuille de cours à la calligraphie sur peau, Clément Luzeau est un artiste émergent qui se forge petit à petit un style bien à lui. Trois ans d’étude d’art, des stages, une expo, un projet... le jeune artiste a déjà un pied dans le monde de l’art.
Petit, alors qu’il s’éclatait déjà à recopier des livres, son caractère artistique se forgeait autour de l’écriture. A l’école Pivaut, il a appris les outils et techniques dans les règles de l’art, du dessin à l’esquisse, en passant par la peinture et le design. Une fois les techniques acquises, son inspiration lui a permis d’innover dans son domaine et de s’intéresser aux arts plastiques et picturaux. Curieux ? On s’en doutait. Très influencé par les travaux de Marko 93 et Julien Breton, graffeurs experts en calligraphie de toutes sortes (light-painting, graphisme, etc.), Clément entre dans le monde du graff. Il découvre l’art de rue tout en restant proche de la calligraphie. Écrire sur les murs c’est cool, mais son concept à lui c’est l’art vivant.
Le projet : We Fight
Lors d’une soirée, il s’amuse à calligraphier sur les visages, son concept est né. Une collaboration avec la photographe Ana Teixeira, le Posca (crayon marqueur), et le projet We Fight est lancé. Les photos de body-painting sont rangées bien au chaud dans un livre, mais le manque de matière et de moyens l’empêche d’éditer de façon plus conséquente son ouvrage. « C’est un projet qui mérite d’être creusé, mais nous avons manqué de temps. » We Fight est en suspens, mais certainement pas terminé.
- We Fight
La peau est une matière
Le travail à plusieurs il connaît, mais son truc c’est d’être seul. « Créer c’est comme lire un livre, on a besoin de personne ». Face à ses sujets, il prend son temps, réfléchit sur leur physionomie, ce qui provoque parfois des rires, des gênes, des crispations. Chaque visage est particulier, chaque création est unique. Le résultat : des œuvres vivantes et… éphémères, « Le corps humain est un support comme un autre, la peau est une matière qui peut être utilisée à l’infini. »
La calligraphie prend une place importante dans ses créations. Utilisée de façon inhabituelle, du body-painting au graff, elle fait toute l’originalité de ses travaux. La plume devient Posca, le papier devient peau, la bombe devient pinceau. Tout un panel d’outils qui font de la calligraphie, une technique vieille de plusieurs siècles, un art expérimental et moderne.
« Le corps humain est un support comme un autre , la peau est une matière qui peut être utilisée à l’infini. »
- Eagle
L’avenir : l’art à temps plein
Aujourd’hui Clément a encore du mal à se considérer comme un artiste à part entière. A la recherche de sa voie, il cumule les petits boulots mais manque de temps pour se consacrer entièrement à ses travaux. Modeste ? Pour sûr ! Mais à 22 ans, ce jeune artiste a du potentiel. Ses expériences au sein du collectif 100 Pression, son stage chez Eye, une marque de streetwear, et sa première exposition à Pol’N autour du projet Tonk’Art lui donnent un bagage professionnel prometteur. Bientôt, Clément va lâcher son job pour s’immerger totalement dans le monde de l’art. « Si je veux produire quelque chose de concret, il faut que j’y consacre tout mon temps. » Un risque à prendre pour accéder à la reconnaissance d’artiste.
Clémentine Jurvilliers et Maëlle Le Corre
M1 Département Information Communication
Crédits photos : Ana Teixeira
Retrouvez les créations de Clément Luzeau sur son blog.
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