« Je ne cherche pas à faire du beau ou de la «déco» mais il faut que mes toiles touchent »

Nantaise de 30 ans, Mary-loup est artiste-peintre, illustratrice et graphiste. Après une formation dans les arts appliqués, la communication visuelle ou encore l’histoire de l’art, c’est en 2003 qu’elle a connu son premier succès lors d’une exposition au festival d’art de la Haye-Fouassière. A cet instant, l’artiste s’est décidée à consacrer son temps exclusivement à la peinture et a organisé des expositions dans des bars et restaurants de Nantes ou encore dans certaines galeries de la région. Son talent est reconnu avec ses toiles et ses produits dérivés (cartes postales, badges, etc.). Mary-loup a aussi illustré un conte pour enfant « La sorcière dans le congélateur » aux éditions « Petit à petit » d’après un texte de Dorothée Piatek. Elle a réalisé de nombreuses pochettes d’albums notamment pour Julian Sakata, le groupe « Le Bruit qui pense » ainsi que celle du groupe Morphée, « les beaux corps aux corbeaux ».

Son succès ? C’est à ses personnages qu’elle le doit ! Ils sont venus au monde dans le but de susciter l’émotion. « Avec mes toiles j’aime provoquer quelque chose, que ce soit du rejet ou un bien-être ». Il faut que les personnages parlent aux spectateurs. « Je ne cherche pas à faire du beau ou de la « déco » mais il faut que mes toiles touchent ». C’est principalement le regard des personnages qui provoque une réaction.

Influences d’artistes et de rêves

« Je fais un peu d’illustration colorisée sur ordinateur, mais je suis complètement maladroite avec le numérique »

Pourquoi ces grands yeux ronds ? « C’est Tim Burton ! ». Les personnages sont inspirés de cet univers très décalé et marqué par l’humour noir du réalisateur, scénariste et producteur. Mais il y a aussi d’autres artistes pour qui Mary-loup éprouve une certaine admiration : Jérôme Bosch (peintre), David Lynch (cinéaste, photographe, musicien et peintre) ou encore Terry Gilliam. Le baroque et le surréalisme sont également des mouvements qui l’attirent. D’où lui viennent ces inspirations ? En partie de ses rêves !

Elle est fascinée par le sommeil et très intéressée par la philosophie et la psychanalyse des rêves. « Il m’est difficile de me rappeler de tous ces rêves mais j’ai une bonne mémoire et arrive parfois à les visualiser de nouveau, une fois éveillée. » Il faut rajouter que la musique est très présente lors du processus de création : de la musique folk et rock essentiellement. Pour se mettre dans l’ambiance. Mary-loup adore les Sixteen Horsepower, groupe de rock américain. Elle m’a avoué qu’elle adorerait faire des pochettes d’albums pour des groupes folks.

Des personnages sur toiles et sur la toile

Mary-loup utilise l’acrylique, ainsi que le crayon pour la création de ses œuvres. Elle adore le rouge. Ces personnages logent sur une toile sous châssis, avec une particularité : la toile est recouverte d’un drap. Elle achète les toiles toutes faites et colle par-dessus un vieux drap, en lin si possible. Il faut également parler du « pinceau magique » : le premier pinceau de Mary-loup, offert par sa marraine à l’âge de 12 ans. Aujourd’hui, ce pinceau est celui avec lequel elle arrive à faire ses meilleurs effets. Un peu rongé par la peinture, il tient encore le coup.

Mary-loup ne retouche pas ses toiles. « Je fais un peu d’illustration colorisée sur ordinateur, mais je suis complètement maladroite avec le numérique. » Elle a un peu de mal avec la palette graphique et trouve ça assez froid. Elle préfère le contact avec la peinture. Néanmoins, ses petits personnages sont visibles sur Internet. Vous pouvez retrouver ses toiles sur son site artistemaryloup.free.fr, sur son blog mary-loup.over-blog.com, et sur son book mary-loup.ultra-book.com. Internet est un bon moyen pour faire connaître. Elle commence tout juste avec Facebook et a déjà eu des commandes de dessins via ce réseau social.

Mary-loup a des projets d’édition et d’illustrations de livres pour enfants. Elle souhaite aussi continuer ses peintures et ses dessins originaux. Sa petite tribu n’a pas fini de s’agrandir !

Marion Juhel, M1 Information et Communication, Université de Nantes

Crédit photos : Cath. An. - www.leregardlumineux.com

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