
« Donnez moi un point d’appui et je soulèverai le monde  » Archimède
Le groupe de Laval est la révélation pop de 2009
Eurekâ ! A n’en point douter, le point d’appui d’Archimède c’est le rock ! Nouvelle scène française révélée depuis juin 2009, si elle ne la soulève pas encore, c’est avec ferveur et force scénique qu’Archimède fait bouger la foule. Leur passage à l’émission Taratata le 20 janvier sur France 4, et leur venue à la BaraKason de Rezé le 6 février 2010 sont l’occasion de revenir sur un concert donné à La Puce à l’Oreille.
C’est à La Puce à l’Oreille, à côté de Clermont Ferrand, une petite scène qui ne paye pas de mine au regard de ces deux ans d’existence, qu’Archimède a choisi de présenter son premier album. Un lieu atypique, ancienne ferme devenue entrepôt avant de devenir aujourd’hui un des lieux de promotion des nouvelles scènes françaises en Auvergne.
Scènes de chansons françaises avant tout, jazz et acoustiques, scène de théâtre, c’est en chinant avec un esprit de découverte que Jean, le responsable de La Puce à l’Oreille, a déjà reçu des talents comme Tram des Balkans, La Rue Kétanou ou encore le collectif des Touffes Chrétiennes... En novembre dernier, La Puce a fait le pari de recevoir Archimède, groupe que l’on peut situer au carrefour du rock français et de la pop anglo saxonne. Voilà pour les grandes lignes.
Archimède c’est cinq musiciens. A l’origine du groupe Nicolas Boisnard (écriture) et Frédéric Boisnard (musique). Ces deux frères ont très vite séduit un public en mal de légèreté et d’humeur amusée dans l’univers du rock.
La particularité d’Archimède est de s’inscrire dans des mélodies improbables, des paroles étonnantes, et un chant assez haut, parfois même criard. On retrouve des thèmes récurrents comme l’amour avec “l’Amour PMU” ou encore l’humanitaire avec “Passe par Paris”. Chansons dégagées plus qu’engagées comme aime le souligner Nicolas. Leur musique s’inspire notamment des Beatles, d’Oasis, ou de Blur pour le côté anglais et des sixties français, de Dutronc ou de Polnareff pour ce qui est de l’influence littéraire : l’envie profonde de faire du rock français à l’anglo-saxonne.
Du sophiste, Archimède aurait donc la maîtrise des jeux de langage, du parti pris du sensible ?
Privilégiant le son avant le sens, c’est avec des textes légers et soignés qu’Archimède nous divertit de façon intelligente. Une vision du monde un peu surréaliste, comme l’évoque notamment la chanson “Dussé-Je”.
Archimède écrit sur le fil du quotidien de la vie. Mais la vie dans leur chanson change de visage, elle est plusieurs fois amour, publicité, révolte ou humour… Finalement, leur écriture se rit du sérieux, peut être à juste raison pour y trouver de la profondeur.
Dans l’atmosphère de leur premier album sorti en juin chez Sony, intitulé du nom du groupe, les mots français ricochent avec finesse sur les sons pop et rock. Sur scène le groupe s’adapte aux lieux qu’il visite installant son décor épuré. Sans extravagance, on est séduit par le jeu de scène de Nicolas, un tantinet dandy, maîtrisé mais sans perfection.
Musicalement, Archimède se fait l’écho de guitares tranchantes, de suites d’accords subtilement calculés pour nuancer des rythmiques jamais statiques. Des rythmiques qui décrivent tour à tour les affres d’une écriture travaillée, torturée parfois cynique. Une façon d’aller toujours plus loin dans la recherche musicale qui est la leur.
Simple mais jamais fade, une aisance naturelle sur les morceaux orchestrés, des titres de rock euphoriques parfois déjantés (“Au diable Vauvert” ou “Fear Facteur”), les 11 titres habilement arrangés de ce premier opus promettent un bel avenir à ces Lavallois !
Si tel est le cas, La Puce à l’Oreille aura eu le nez fin.
Stéphanie Dupin
Photos : André Hébrard http://www.leonlarcher.com
Site d’Archimède : http://www.archimedemusic.com/audio
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