
Festival International de Théâtre de Rue d’Aurillac
Le théâtre du réel aux nues
Entre créations symboliques et révoltes artistiques, le festival s’est déroulé du 19 au 22 Aoà »t 2009
Petite ville située dans le cœur du Massif Central, Aurillac est chaque été le lieu qui attire en nombre les amateurs et amoureux du théâtre de rue. Depuis 24 ans, la programmation officielle du festival accueille une vingtaine de compagnies de théâtre, nationales et internationales, et pas loin de 500 compagnies de passage, venues du monde entier, qui font de cet événement un des premiers festivals français de théâtre de rue.
L’objectif de ce festival outre de faire découvrir des compagnies théâtrales est aussi de mettre en avant de véritables créations, metteurs en scène et auteurs.
Le cru de cette édition 2009 : liberté, poésie et engagement !
Des thèmes riches de sens qui ont investi rues, places, jardins et lieux inconnus du 19 au 22 août dernier. Cinq jours pour se surprendre, se rassembler, découvrir, s’émerveiller ou encore se promener dans les allées du Supermarché Ferraille une satire sociale mise en avant dans le prisme des hauts lieux de la consommation, installée par la troupe des Requins Marteaux.
Outre ce rendez-vous incontournable, on y croise de joyeux saltimbanques tels les comédiens de la compagnie AFAG Théâtre qui nous racontent l’histoire des Trois Mousquetaires en 30 mn. On y rencontre artistes, danseurs, vidéastes et clowns contemporains comme la Compagnie Maboul Distorsion qui, dans son spectacle Parallèle et bipèdes, pose à travers son décor de carton pâte un regard implacable sur notre quotidien.
Pour nous qui nous plaignons sans cesse que le théâtre ne parle pas assez du monde et de ses maux pour se confiner dans une culture élitiste, le festival d'Aurillac aura fait preuve d’audace et de sang neuf pour cette édition 2009
Le Festival d’Aurillac invite tous ceux qui sont mus par leur passion du théâtre et de la scène, toutes les personnes qui par leur engagement aident à la découverte, à l’accompagnement… Tous ces passionnés qui diffusent les nouveaux talents avec l’énergie, l’idée et la folie nécessaires dans cette période de vache maigre lorsqu’on aborde le théâtre.
“G178” par les Compagnies Générik Vapeur & Xarxa Théâtre
Tous les ans, dans un souci de coopération internationale, deux projets tandem sont dévoilés au Festival International du théâtre de rue. Cette année, avec G178 et Les Pendus, Aurillac se paie le luxe de rendre vrai la chimère de l’anarchie à travers des mises en scène, parfois violentes, qui culbutent les certitudes, en faisant du mot un véritable outil de connaissance.
Ce projet franco espagnol est la rencontre entre une troupe marseillaise Générik Vapeur et une compagnie catalane Xarxa Théâtre.
G178 trace la chronique chaque jour renouvelé des injustices et des conflits de notre monde. Pourfendeurs indélicats des poseurs de tout ordre, G178 nous conte la fable des exclus du G20. Spectacle déambulatoire où la mise en scène s’adapte à l’échelle urbaine, c’est mot-à-mot un spectacle vivant ! Théâtre de rue en mouvement qui nous livre peut être un message subliminal : et si le débat citoyen était dans la révolte implacable et rieuse contre la stupidité du pouvoir et des époques ?
“Les Pendus” par la Compagnie Kumulus et Nadège Prugnard
Où est donc la gloire, dans les entreprises de créations théâtrales, si l’on ne dérange pas les consensus, les idées reçues, le pouvoir établi, les dogmes… Le projet Les pendus est une rencontre franco-française entre la Compagnie Kumulus et l’auteur Nadège Prugnard. Ce nouveau spectacle, dont la mise en scène en huis clos force les âmes sensibles au malaise, traite étroitement de la société moderne dans laquelle nous vivons. Avec une fascinante exactitude des mots, des personnages, des voix… Les Pendus est une parodie de la tragédie contemporaine.
Un théâtre qui éclaire avec émotion et virulence le choix d’un auteur ne mâchant pas ses mots pour aborder la liberté, la mort, le racisme, la violence, le mépris… Appel au désordre, poing levé contre les consensus, humour et cynisme… plus qu’ailleurs, ici, le héros de théâtre est un philosophe. La mise en scène se passe d’explication, la représentation est comme on l’imagine, simple et splendide.
De l’audace
Pour nous qui nous plaignons sans cesse que le théâtre ne parle pas assez du monde et de ses maux pour se confiner dans une culture élitiste, le festival d’Aurillac aura fait preuve d’audace et de sang neuf pour cette édition 2009 ! Ces deux créations que sont G178 et Les Pendus se font écho de voix qui transcrivent le monde, la violence, la guerre, la mort jusque dans le corps et l’intimité. Force est de constater que c’est un vent de révolte qui a soufflé dans le Cantal cette année.
Stéphanie Dupin
Crédits Photos dans l’ordre d’apparition :
Jean Claude Labourier
Alexandre Lejeune pour le Logo G178,
Jean Claude Labourier à suivre sur son twitter
Un aperçu de l’édition 2006 en sons et en images :
Tous unis au festival des Arts de la Rue à Aurillac.
Les arts de la rue déambulent à Aurillac/portfolios/462]
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