Numéro 4 - Automne 2006


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Nouveau numéro du magazine papier de Fragil. Au fil des mois, la rédaction de Fragil propose un contenu rédactionnel toujours aussi pertinent avec des analyses, des reportages, des dossiers. En bref, Fragil est loin d’être un simple city guide ou un magazine urbain pour jeunes gens qui souhaitent claquer leur argent, mais un véritable magazine avec des découvertes, de nombreuses rencontres et de multiples interviews réalisées intégralement par une équipe de rédaction entièrement bénévole.

Au sommaire, ce trimestre :

-  Dossier : la bande dessinée d’auteur : Face à la « culture bédé » dominante, une bande dessinée dite d’auteur expérimente, créée, s’interroge, oeuvrant ainsi à la reconnaissance du genre dans sa diversité.
-  Musiques : les Free parties
-  Arts visuels : Rencontres avec les adeptes du Vj’ing
-  Portfolio : un travail de photographie documentaire réalisé par le photographe Karim Grandi-Baupain.


Lisez le numéro 4 en ligne :

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Edito

La parution ces derniers mois d’un essai écrit à deux mains par Joseph Heath, professeur à l’Université de Toronto et Andrew Potter, chercheur à l’Université de Montréal, est passée inaperçue. Pourtant « Révolte consommée, le mythe de la contre-culture », apporte une réflexion intéressante sur les errances et l’inefficacité de nombreuses actions militantes en rejet de la société de consommation. « L’idée de contre-culture est aujourd’hui profondément ancrée dans notre conception de la société qu’elle influence tous les aspects de la vie sociale et politique. Surtout, elle est devenue le modèle conceptuel de toute la gauche contemporaine. La contre-culture a presque entièrement remplacé le socialisme en tant que base de la pensée politique radicale. »

Chaque jour dans les médias, les initiatives de créatifs, de pseudo intellectuels, de journalistes et de communicants, envahissent les pages et annihilent tout autre forme de pensée et d’information... Le provoc’, le rebelle a la cote et ses codes sont réutilisés sans ménagement par les grandes sociétés du divertissement culturel. La rébellion, corollaire de la critique de la société de masse, est désormais l’un des moteurs les plus puissants de la société de consommation. L’individualisme, l’expression de soi et la différence sont les nouvelles valeurs dominantes véhiculées par ces bourgeois rebelles et contrairement à ce qu’ils dénoncent, incarnent le nouvel esprit du capitalisme. Et les auteurs de cet essai de poursuivre en déclarant : « l’idée de contre-culture a engendré un mépris de la politique démocratique qui, depuis trois décennies, a relégué la majeure partie de la gauche progressiste aux oubliettes politiques. »

L’ordre social n’est pas un système de répression. Il se construit pour améliorer les conditions du vivre ensemble et qui mieux que les associations, les syndicats, les partis politiques et les institutions étatiques le permettent ? Aussi il faut croire en ses outils, les investir durablement, même s’ils comportent énormément de défauts et semblent parfois inefficaces. Certes, cela demande des renoncements à notre liberté individuelle pour mieux garantir la liberté des autres. Il est plus que nécessaire de retrouver le chemin de l’action collective pour affronter les grandes questions d’ordre social, environnemental... qui se posent à nous et auxquelles nous devrons répondre sous peine d’avoir à affronter des problèmes bien plus profonds.

Pascal COUFFIN