
Les rockeurs ont du cœur
Du Coq à l’âme
Le nantais Thierry Le Coq, rockeur avec du cœur, était à l’Olympic le 14 décembre dernier. Son dernier album, Tête de Gondole, sorti en 2005, ne l’est justement pas. Pied de nez ironique aux majors, Thierry Le Coq préfère prendre son temps et nous livrer des morceaux tout en demi- teinte, vocalement limités mais jamais surjoués. Aux oreilles attentives ensuite de savoir saisir toute l’émotion qui s’en dégage.
En épluchant ton dossier de presse, j’ai noté des remarques qui reviennent à chaque fois : « album mélancolique qui demande une écoute attentive, voir plusieurs écoutes ». Es-tu d’accord avec ça et sinon pourquoi ?
Il y a du vrai. Je ne fais pas de la chanson à boire pour rigoler. J’aime les musiques tristes en général et ça transparaît dans ce que je fais. Je ne recherche pas l’immédiateté et j’aime laisser les gens faire l’effort d’écouter plutôt que tout recevoir d’un coup, c’est ma démarche. En concert, j’essaie d’être plus efficace, plus simple peut-être.
Tu es plutôt influencé par la musique anglo-saxonne de la fin des années 60 (Nick drake, Leonard Cohen...) ?
Pour Nick Drake, c’est un ami qui a sorti tous les albums dans les années 90 et me les a offerts. J’ai gardé précieusement le coffret, j’en suis tombé amoureux, ça m’a sauté aux oreilles !
J’aime laisser les gens faire l’effort d’écouter plutôt que tout recevoir d’un coup !
Tu écris tous tes morceaux ?
Oui, sauf à quelques exceptions près. Il y a des collaborations avec des musiciens , notamment sur Tête de Gondole où j’ai pas mal bossé avec Charles-Éric Charrier (alias Man). Il vient d’une scène plus « expérimentale », plus improvisée, ça met des atmosphères différentes sur les morceaux et j’avais envie d’aller vers autre chose musicalement. Mais en amont, je bosse pas mal tout seul.
D’ailleurs cet album a été « fait à la maison » ?
J’enregistre en général chez moi, sauf pour le premier album (La Fenêtre en 1999) enregistré en studio. Je me débrouille par moi-même pour enregistrer parce que ça me laisse le temps de peaufiner à mon rythme, faire des essais sans être pressé par le temps.
Enregistrer chez moi me laisse le temps de peaufiner les arrangements à mon rythme, faire des essais sans être pressé par le temps.
Penses–tu comme j’ai pu le lire dans tous les articles te concernant qu’il existe une « école nantaise » (avec Savel, Philippe Katerine, Dominique A...) ?
Il y a pas mal de musiciens ou chanteurs issus de Nantes mais pour ma part je ne me sens pas issu d’une mouvance spéciale.
Ton dernier album est sorti en 2005, un autre est-il en préparation ?
Je le finis en ce moment. Je l’ai enregistré en partie avec un musicien et en partie tout seul : Erwan Fauchard (Ichabod Crane, My Name is Nobody) a fait les arrangements sur certains morceaux.
Le dernier est sorti avec le label Saravah, peux-tu m’en parler ?
Ils m’ont contacté à l’époque du deuxième album (Interludes, 2002) et le dernier est chez eux aussi. C’est un label qui recherche des musiques un peu différentes, jazz ou d’ailleurs (Afrique, Brésil...). Ils ont commencé avec Brigitte Fontaine, Higelin, etc... Ils ont défriché pas mal de musiques dans les années 70. C’est Benjamin, le fils de Pierre Barouh, qui s’occupe du label maintenant. On peut dire que c’est un label « tête chercheuse », indépendant avec pas beaucoup de moyens. Malgré tout, ils ont un catalogue impressionnant.
Demain , tu seras à l’Olympic, tu fais pas mal de grosses scènes comme ça ou tu préfères l’ambiance des cafés concerts ?
Ça m’arrive des faire des dates comme l’Olympic mais les tournées ne sont pas énormes pour moi du fait que je n’ai pas une grosse exposition médiatique, pas d’actualité pour l’instant. On verra avec le prochain album...
D’où le titre « Tête de Gondole »...
C’est un pied de nez parce que je suis plutôt au fond des bacs !
As-tu signé la pétition contre la fermeture des cafés concerts à 1h ?
Je n’ai pas vu la pétition mais je suis au courant du problème. C’est dommage des fermer les bars si tôt on dirait qu’on cherche à confiner les gens chez eux ou qu’on souhaite restreindre le côté festif du centre ville.
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