Association Femmes dans la cité
Des femmes et leur Petit Prince dans la cité
Le festival Cinébanlieue donne la parole aux femmes
Un curieux parfum féminin rôde pour la troisième édition du Festival Cinébanlieue, organisé par l’association Extramuros dans les locaux de l’Université de Paris 13. Le thème « Femmes dans la cité  » est sà »rement responsable de ces bavardages et rires qui ne sont pas exclusivement féminins. Pour ouvrir le débat sur la place des femmes dans les quartiers, le documentaire « Femmes dans la cité  » tombe à point.
Dans l’amphithéâtre qui accueille la projection, quelques curieux sont venus, irrémédiablement attirés par une source d’énergie mystérieuse , une personne que tous les regards guettent : Nadjet Benzhora, l’« héroïne » du documentaire « Femmes dans la cité ». Une femme semblable aux autres, en apparence. Arrivée d’Algérie en 1988, elle pensait être armée d’un passeport indiscutable pour l’emploi : un bac + 4. Face aux refus des employeurs, elle enrage puis s’engage dans l’association « Femmes dans la cité ». Accompagnement scolaire et alphabétisation sont le lot de cette structure que rien ne semble distinguer des autres aides disponibles dans cette cité HLM de la Seyne-sur-Mer dans le Var.
Femmes dans la cité est devenu une référence dans un C.V. C’est le symbole des femmes qui ont envie de se battre, qui se sont prouvées à elles-mêmes qu’elles étaient capables d’exercer une activité professionnelle
Nadjet décide alors de créer un restaurant d’insertion, embauche des femmes de l’association en CDD, les forme et leur trouve un travail à l’issue de leur période d’apprentissage. "Notre taux de replacement est de 80%. La cuisine constitue une première expérience professionnelle mais certaines femmes choisissent de changer de domaine". Une quarantaine de personnes ont déjà pu exprimer leurs talents culinaires aux fourneaux du restaurant Le Petit Prince.
Pas de quartier pour la précarité des femmes dans la cité
Dans ces villes morcelées en quartiers défavorisés, l’association « Femmes dans la cité » accueille "des femmes de toutes origines qui arrivent à construire un projet ensemble. Elles s’appuient sur leurs ressemblances pour communiquer entre elles, s’échanger des recettes mutuellement, issues de leur cuisine traditionnelle. Le but est de leur remettre le pied à l’étrier et non pas de gagner à tout prix de l’argent comme dans n’importe quelle entreprise". En effet, rien n’a plus de prix ici que ce groupe composé de sept nationalités différentes qui partage en commun le déracinement et une certaine confusion en regardant une société qui rend l’intégration de plus en plus difficile. Une femme témoigne : "Cette association est un lieu de dialogue et d’échange mais nous devons rester authentique, fidèle à notre culture, pour mieux rencontrer l’Autre".
Je veux que toutes ces femmes puissent mettre leurs racines dans le sol. Avec cet immeuble, elle seraient propriétaires d’un petit bout du territoire, en un mot, elles seraient elles-mêmes un morceau de France
Au-delà de l’enjeu culturel, une pointe de fierté féministe ressort dans le regard et les paroles de Nadjet : "Femmes dans la cité est devenue une référence dans un C.V. C’est le symbole des femmes qui ont envie de se battre, qui se sont prouvées qu’elles étaient capables d’exercer une activité professionnelle. Elles ont aussi changés de regard sur elles-mêmes ou plutôt elles ont obligés leur environnement à changer de regard". Dans le cœur de la responsable du restaurant palpite encore d’autres projets comme un jardin partagé entre plusieurs femmes pour que chacune d’elles puissent faire pousser ses légumes et faire goûter sa culture. Elle envisage aussi de les rendre propriétaire d’un logement en achetant un immeuble commun. "Je veux que toutes ces femmes puissent mettre leurs racines dans les sol. Avec cet immeuble, elle seraient propriétaires d’un petit bout du territoire, en un mot, elles seraient elles-mêmes un morceau de France".
Chloé Vigneau
voir le portrait d’Aurélie Cardin de l’association Extra Muros dans le magazine papier numéro 5 de Fragil consacré aux banlieues
Bloc-Notes
-
«  Chasse fermée  » remporte le prix du public au palmarès d’Univerciné 2013
-
Hellfest 2013 : Fragil prend refuge dans le nid des enfers
-
La 7ème Vague ouvre le bal des festivals
-
Le sculpteur Yonnais Pierre Augustin Marboeuf expose à Nantes pour la première fois
-
Edito du 12 avril 2013 : du fond des abysses