ART
Geoff McFetridge : l’art à 360°
Focus sur l’oeuvre de l’artiste Geoff McFetridge
Geoff McFetridge est un graphiste vivant à Los Angeles. Il évolue entre la création indépendante et la collaboration avec de grandes marques. Il est issu de la culture skate et de l’art de rue. Né en 1971 à Calgary, qu’il qualifie lui-même de « Texas du Canada  », il commence ses études au Alberta College of Art. Il part ensuite au California Institute of the Arts, à Los Angeles. C’est à ce moment-là qu’il commence à acquérir sa réputation de graphiste.
Dans son travail, il passe d’abord par une phase d’écriture, en exprimant une idée par une courte phrase, puis il cherche à faire le dessin le plus simple possible. « Je suis plus productif quand je simplifie. » Il crée ainsi une imagerie particulière, dans laquelle on retrouve beaucoup de mains, de têtes, de skates et de cyclistes. C’est dans ces images familières, cette apparente simplicité, qu’il trouve le plus de sens. « J’imagine que je suis à la recherche d’images qui seront des sources inépuisables de sens différents. »
Pour le clip en stop motion de Last Leaf du groupe OK GO, il utilise 2 430 toasts sur lesquels il réalise des illustrations
Pour le magazine Kiblind, ayant organisé en janvier 2014 la première exposition en France rassemblant des originaux de Geoff McFetridge, ses créations « sont clairement des œuvres d’art, mais il reste sur un esthétisme plus ou moins logotypé, simplifié, très marquant dès le premier abord. Il est entre le graphisme et l’illustration. » Pour Romaric Dabin, de l’Espace LVL « McFetridge est pluridisciplinaire, il peut travailler en numérique comme au crayon, en petit format comme en grand. » En plus de ces dessins, il réalise également des vidéos. Pour le clip en stop motion de Last Leaf du groupe OK GO, il utilise 2 430 toasts sur lesquels il réalise des illustrations.
Du Grand Royal aux Beautiful Losers
En 1995, il devient directeur artistique du Grand Royal — le magazine underground des Beastie Boys — pendant deux ans. Il en tire un bilan plutôt mitigé : « J’ai appris que j’étais mauvais pour faire des magazines. » Cette expérience lui permet de se recentrer sur ce qu’il voulait faire en tant qu’artiste. Ce sont surtout les rencontres qu’il a faites au sein de Grand Royal qui l’ont marqué, comme Sofia Coppola ou Spike Jonze. Il a d’ailleurs collaboré avec ces deux réalisateurs, réalisant notamment l’introduction de Virgin Suicides pour la première et tous les éléments graphiques de Max et les Maximonstres pour le second.
Ces expositions mettent en avant un art populaire typiquement américain, par des artistes issus de la rue
Il intègre l’exposition Beautiful Losers, un collectif d’artistes alternatifs et novateurs, fondé par Christian Strike, initiateur du magazine de skate Strength Magazine, et Aaron Rose, fondateur de la Alleged Gallery à New York. Leur première exposition a lieu en 2004 au Contemporary Art Center à Cincinnati. Après avoir fait le tour des États-Unis, cette exposition fait escale en Europe puis vers l’Asie et l’Australie en 2007. Ces expositions mettent en avant un art populaire typiquement américain, par des artistes issus de la rue (skate, surf, graffiti, etc.). Un documentaire sur ce collectif fut d’ailleurs réalisé en 2008 par Aaron Rose.
Beautiful Losers film trailer from beautifullosersfilm on Vimeo.
« Champions don’t stop »
Il travaille pour de grandes marques avec son studio Champion Graphics. Il donne ainsi à son travail un tournant plus marketing. Cela lui permet de satisfaire sa passion du dessin, et d’en vivre. Il a travaillé avec des marques comme Nike, Patagonia, Chocolate Skateboards, Vans ou encore Salomon. On remarque ainsi que son travail reste inscrit dans une certaine culture urbaine et des sports extrêmes. Il réalise des spots publicitaires, notamment pour Pepsi avec la vidéo Champions don’t stop, ou encore Intel, en gardant la même identité graphique.
L’exposition
Dans l’exposition nantaise À cheval entre design graphique et art contemporain, Geoff McFetridge nous présente neuf œuvres. Quatre dessins sur papier au crayon de bois et un à la gouache datant de 2011 sont exposés. On y découvre également quatre acryliques sur toile : A Mirror (2013), That rectangle stole my sun (2011), Girls Lifting Abstraction (2013), Web of Lies et Portrait 1 (2011). On retrouve ses éléments de prédilection : des personnages dont on ne voit pas le visage, des mains, des formes géométriques.
son travail reste inscrit dans une certaine culture urbaine et des sports extrêmes
Et si vous allez voir le film Her de son ami Spize Jonze sorti le 19 mars, ouvrez l’œil : vous pourrez y voir le plan de métro futuriste de Los Angeles dessiné par Geoff McFetridge.
Clara Poinot
Crédit photos : Christophe Martin (Espace LVL)
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