Cody Hudson est né en 1971 dans le Wisconsin. Après des études techniques, c’est en exerçant son premier métier dans l’organisation de soirées qu’il prend goût aux arts graphiques en créant lui-même ses flyers.

De fortes influences musicales. Du folk aux paysages infinis de Neil Young jusqu’à la « chronic » du grand rappeur et producteur américain Dr Dre, Cody Hudson évolue dans un univers musical hétéroclite dans lequel il trouve son inspiration. Et ce sont dans ses dessins de ballons ou de montgolfières que l’on retrouve le plus cette touche musicale avec l’intégration de paroles de chansons. Il a travaillé avec des artistes comme Maya Hayuk et Bigfoot, et a construit une folle installation au Space 1026 avec Juan Angel Chavez et Mike Genovese.

Un travail distinctif

Cody Hudson est un artiste aux multiples casquettes : illustrateur, peintre et sculpteur. Il est connu pour son esthétique visuelle, faite de lignes dites pures, qui lui confère un style moderne urbain.

Il se démarque par ses installations géantes en bois. Sa manière de travailler suscite l’intérêt car ses œuvres sont le fruit de trouvailles dans les bennes à ordures de menuisiers et d’ébénistes, il y récupère toute sorte de morceaux (panneaux, placages, etc.). Un artiste plus dans le montage que dans l’œuvre finie : ses sculptures sont le résultat d’un assemblage de pièces de bois. C’est dans son atelier à Chicago, Cody’s Woodshop, qu’il réalise la plus grande partie de ses œuvres. Mais son art s’étend jusque dans les rues de la troisième plus grande ville des États-Unis : son terrain de jeu urbain favori.

Il est connu pour son esthétique visuelle, faite de lignes dites pures, qui lui confère un style moderne urbain

La spécificité de son travail se retrouve dans sa manière de jouer avec une seule palette de coloris. Il travaille par « vague de couleurs » pendant trois à six mois (récemment le trio rouge, blanc et bleu). Dans une vidéo réalisée par le Magazine Vice, Cody Hudson déclare « J’ai tendance à me poser plus longtemps avec les couleurs, à exploiter toutes leurs possibilités, avant de passer à autre chose » On pense en parallèle à un autre groupe d’artistes exposant à l’Atelier : La BOCA et son goût pour les teintes acidulées. Sixpack définit son travail comme une création dont le contenu est « fait de satire sociale et politique » qui « contraste souvent avec ses dessins-schémas, aux couleurs pastel ». Il y a quelque chose de profond dans ses oeuvres : « son travail est une extension de lui-même » explique Andres Guerrero – directeur de la galerie éponyme à San Francisco – quand il décrit l’activité de l’artiste. Cody Hudson agit également sous le nom de Struggle Inc. : une entreprise qu’il qualifie « d’art commercial ». Sixpack l’a fait intervenir dans la création de t-shirts. Il a fait du graphisme sur snowboard pour Burton et a travaillé pour bien d’autres marques comme Stussy.

une création dont le contenu est « fait de satire sociale et politique » qui « contraste souvent avec ses dessins-schémas, aux couleurs pastel »

Teardrops falling like raindrops

Cody Hudson présente aux Nantais une œuvre intitulée Teardrops falling like raindrops, composée d’un ensemble de sculptures en bois. Celles-ci prennent vie après un assemblage de chaque morceau aux formes et tailles différentes. Cette installation sera exposée exclusivement à Nantes et démontée après l’exposition. Elle a été entièrement réalisée par l’artiste en quatre jours et les ramures qu’il a utilisées ont été récupérées, comme à son habitude, dans des bennes à ordures et en bord de mer. Le bois flotte. Dans son œuvre finale, on retrouve les touches de couleurs bleues et blanches qui rappellent son travail spécifiquement polychrome. Cody Hudson définit sa pratique comme « honnête » vis-à-vis des matériaux : il préfère penser son œuvre après en avoir trouvé tous les morceaux. Il veut « laisser parler les matériaux d’eux-mêmes » et c’est bien ici ce qu’il réussit à faire.

Mélissa Richard

Crédit photos : Christophe Martin