Une première remarque s’impose donc, non seulement on ne peut pas restreindre les militants antiaéroport aux seuls dangereux gauchistes et baba-cools idéalo-utopistes, mais pire encore, ceux-ci apparaissent très largement en prise avec la réalité.

L’organisation de cette vaste manifestation en témoigne. Alors que de nombreux bénévoles faisaient le pied de grue dès 9 h du matin pour accueillir et orienter les différents participants, le site internet, de l’événement détaillait depuis longtemps déjà, toutes les informations pratiques, nécessaires à son bon déroulement.

Que l’on vienne en car ou en voiture, que l’on soit à mobilité réduite ou non, que l’on souhaite dormir au camping ou accéder à une porte du parcours en particulier, toutes les options étaient non seulement possibles, mais directement téléchargeables.

Preuve, s’il en fallait une, qu’« opposition » n’est pas synonyme de « nihilisme » et que celle-ci peut bien au contraire, être constructive.

Dès le milieu de la matinée, les participants ont commencé tranquillement à s’acheminer vers l’emplacement de la chaîne humaine non sans s’arrêter à l’occasion, auprès des différents points d’information.

La pluie, ne s’étant pas invitée à la fête, des piques-niques et autres « aires de repos » se sont progressivement organisés tout au long du tracé.

À 14 h, fidèles à leurs postes, les différents militants se sont disséminés sur le parcours et donné la main.

Si leur nombre diverge encore, selon les estimations de la police ou des organisateurs, force est de constater que le tracé prévoyant initialement 25 000 personnes était largement comblé, si ce n’est quelques chaînons manquants compensés de-ci de-là par des doubles voir des triples files.

Printemps, pacifisme, familles, jeunes et retraités étaient donc au rendez-vous. Appelant de leurs vœux des projets de société à utilité avérée, plus sobres en dépenses publiques et sans profond contresens écologique.

Élise Jaunet

Crédits photos : Élise Jaunet