LECTURE
Les comédies à la française
Voilà un livre qui nous fait la liste des principales comédies françaises des années 1950 à nos jours. Spécificité bien française qui est grosse pourvoyeuse d’entrées et qui a généré de gros blockbusters (comme "La grande vadrouille" ou la série des Charlots). Dans cet ouvrage, les deux auteurs (Christophe Geudin et Jérémie Imbert) revisitent les répliques cultes des comédies françaises, cela va des films de Jacques Tati, Georges Lautner, Claude Zidi ou Gérard Oury.
Travail de compilation étourdissant avec affiches de film de l’époque, nombre d’entrées et anecdotes de tournage. Livre passionnant et dictionnaire amoureux pour un genre souvent méprisé mais gros pourvoyeur d’entrées des années 1950 à nos jours (n’oublions pas que certains films avec Louis de Funès ont allègrement et systématiquement dépassé les 5 millions de spectateurs que ce soit Le petit baigneur, Oscar, Fantômas ou la série des Gendarmes à Saint-Tropez).
Du rire au culte
Livre qui est donc un recueil de ces comédies mais aussi de ces réalisateurs, ces « faiseurs » (selon la Nouvelle Vague) comme Jean Girault, Robert Dhéry, Philippe de Broca ou André Hunebelle. Livre parsemé d’anecdotes et de citations de tournage (notamment des interviews de Pierre Richard ou de Jean-Marie Poiré). Les deux auteurs s’intéressant d’abord aux comédies à succès les plus pourvoyeuses d’entrées et sociologiquement les plus intéressantes. Exemple de film culte pour certains comme Le Père Noël est une ordure, « Les Bronzés » ou les films de Chatiliez comme « La vie est un long fleuve tranquille » ou « Tanguy » (titres de film qui deviennent expression courante de la langue française).
Film culte avec surtout des répliques cultes à savoir : « je ne vous jette pas la pierre, Pierre », « c’est fin, c’est très fin, ça se mange sans faim » Le Père Noël est une ordure (1981)) ; « je peux vous offrir un petit cigare, pourquoi petit ? » (Les Ripoux (1984) ; « un barbu c’est un barbu ; trois barbus c’est des barbouzes ! »(Les Barbouzes, 1964).
D’un genre plutôt sous-estimé et méprisé, on va vers des comédies à gros budget pour effectivement toucher un maximum de gens dans les années 1990
Livre qui montre aussi l’évolution du rire à travers les époques et les périodes. D’un genre plutôt sous-estimé et méprisé, on va vers des comédies à gros budget pour effectivement toucher un maximum de gens dans les années 1990 ; cas flagrant de Jean-Marie Poiré qui se lancera, à partir des années 1990, dans la série des Visiteurs après l’échec, plutôt injuste d’ailleurs de Mes meilleurs copains en 1989. Pour lui, il fallait vraiment faire du box-office et en finir avec les comédies sociologiques lourdaudes comme Les hommes préfèrent les grosses (1981) ou Twist again à Moscou (1983).
Ces comédies ont ainsi révélé de véritables auteurs de génie comme Michel Audiard, Francis Véber, Martin Lamotte, Pierre Tchernia ou même Jean Poiret (un film comme La gueule de l’autre (1979) est un sommet de drôlerie et de finesse d’écriture).
Comédies à la française qui ont aussi généré de véritables stars comme Pierre Richard, Michel Galabru, Louis de Funès, Bourvil, Fernandel mais aussi plus récemment Gérard Depardieu, Francis Perrin, Coluche ou Daniel Auteuil première époque (avec la série des Sous-Doués ou les films de Lauzier). Ainsi, certains films ne se faisaient que sur les noms de ces vedettes ou duos de stars (Pierre Richard-Gérard Depardieu, Bourvil-Louis De Funès, Villeret-Lhermitte, Jean Réno-Christian Clavier...).
Pour finir, ce livre montre aussi qu’à partir des années 1990, les sources et les auteurs comiques se diversifient ; finie la grande époque du café-théâtre avec l’équipe du Splendid dans les années 1970, voilà des auteurs comme Alain Chabat ou les Inconnus venus directement de la télévision, profitant du soutien de chaînes puissantes comme Canal Plus ou TF1.
Dominique Vergnes
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