L’énergie rock n’roll sur un plateau
Une chorégraphie de Mathilde Monnier
Publique, avant dernière création de la chorégraphe Mathilde Monnier, ne réunit que des filles pour interpréter librement les chansons de PJ Harvey, figure de la scène rock. Huit danseuses vêtues de jeans, tee-shirt, chemisettes et chaussées de basket ont mis le feu sur le plateau de danse lors du festival Art Rock à St Brieuc.
Le Festival Art Rock a proposé cette année une programmation audacieuse et intelligente. Ainsi non content d’avoir que de belles têtes d’affiches (Sonic Youth, Rubin Steiner, Camille, Yann Tiersen...), le festival propose de voir et apprécier d’autres disciplines artistiques tels que les arts numériques, du théâtre ou de la danse. C’est ainsi que la chorégraphe Mathilde Monnier présenta « Publique », un spectacle qui ne réunit que des filles et qui se réapproprient les chansons de PJ Harvey en inventant une gestuelle savante.
Les danseuses assument pleinement leur féminité à l’image de PJ Harvey, figure de la scène rock, qui revendique sa place de femme dans un monde très masculin. L’image de la femme renvoyée par les danseuses est éloignée de tout cliché. Ce n’est pas une danse de la séduction d’où l’absence d’homme sur scène. Moins conceptuel que les autres chorégraphies de Mathilde Monnier, « Publique » est un spectacle assez immédiat qui questionne cependant sur la contamination du plaisir par la danse.
Au long de la représentation, plusieurs visages de la femme rock sont esquissés : des postures aussi bien adolescentes qu’adultes. Chaque geste savamment composé ou librement improvisé sonde le rapport de l’intime et du monde. Ce qui déconcerte dans « Publique », c’est le rythme différent que s’impose chaque danseuse. Autant d’images qui nous renvoient à la figure de PJ Harvey, sensuelle écorchée du rock. La bande son, montage des morceaux de PJ Harvey, est plutôt enivrante et souligne parfaitement le chant brut de PJ avec un « songwriting » aux racines du blues.
Parfois quelques longueurs donnent un aspect un peu foutraque mais de magnifiques solos audacieux et bien ajustés sur une musique enlevée font de « Publique » une chorégraphie sensationnelle voire épidermique.
Pascal Couffin
Bloc-Notes
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