
Cuisine urbaine
Vous reprendrez bien un quartier de Breil ?
Depuis quelques semaines déjà , une étrange agitation règne dans le quartier du Breil à Nantes. Lorsque la rumeur parvient jusqu’à nos oreilles, on capte les mots «  Jeppoy,  » «  maquette comestible  », «  quartier cuisiné  »...
Tout a commencé en août lorsqu’une étonnante habitation de type tente rouge a fait son apparition dans les rues du quartier, posant sa toile et plantant ses piquets au gré des rencontres : sur un espace vert, un morceau de bitume (sans piquet du coup), près d’un lampadaire ou à l’ombre d’un arbre. Habitée par un certain Jeppoy, la tente a sillonné le Breil pendant trois semaines à la rencontre des habitants pour capter les saveurs du quartier, ses goûts, ses modes cuisson, vapeur ou friture, ses habitudes alimentaires et culinaires, ses pêchés mignons...
Manger son quartier c'est une réflexion sur le territoire et l'espace
Explications et rencontre avec l’artiste responsable de tout ce raffut !
Le projet « Manger son quartier » est né en 2008 à la Havane. « La première maquette a été construite dans un quartier social un peu semblable au Breil. Il est constitué de barres, mais pas de barres de nougatines ni de chocolat, de barres d’immeubles ! », nous explique Jeppoy. « Manger son quartier » c’est un peu ça : transformer des barres d’immeubles en barres de chocolat !
290 personnes ont été sondées au cours de l’été afin de dessiner une cartographie gustative du quartier. La rumeur s’est répandue, a grandi, a suscité de la curiosité, du dialogue entre les gens. « Manger son quartier c’est une réflexion sur le territoire et l’espace », nous livre Jeppoy entre une bouchée de carottes râpées et une tranche de pain de mie fourrée au saumon. Car le projet part de là aussi, de rencontres autour d’une table pour partager un repas ensemble et imaginer le met qui représentera le mieux son morceau de quartier. Une centaine de personnes ont déjà pris part au projet et sont prêtes à cuisiner ensemble, mais aussi pour les autres. « C’est un projet participatif, qui inclut les habitants. Cela permet de s’interroger sur l’endroit où l’on vit. Le quartier reprend ici sa vraie définition, les gens se parlent, se rencontrent, se découvrent, partagent un moment convivial ensemble ».
Savoureux quartier
Derrière cette maquette de 16m2 aux saveurs de lavande ou de tilleul, Jeppoy défend un regard porté sur la planète, sur notre alimentation, sur le gaspillage aussi. « Cuisiner c’est une histoire de vibration, grâce à cette maquette, le béton va nous nourrir ! »
Tout au long du mois de septembre des ateliers cuisine sont organisés pour aider les habitants a redonner du goût à leur quartier qui compte 3900 âmes, 1100 arbres, 400 lampadaires, 4 abris de bus, 30 conteneurs, plus de 100 entrées d’immeubles, une cinquantaine de maisons individuelles... La maquette qui va naître de ce paysage urbain a pour le moment élu domicile au 4 rue Feyder. Le cadastre a été customisé, colorié, découpé, reste à saupoudrer la pelouse, monter les arbres, placer les immeubles. Dégustation prévue le dimanche 10 octobre sur l’esplanade Raimu. On en a déjà l’eau à la bouche d’autant que la recette est gardée secrète !
Pour consulter le bulletin journalier de l’état gustatif du quartier c’est ici http://urbacomestible.canalblog.com/
Coralie Martin
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