La crise. Tout le monde ne parlait que d’elle l’année dernière. Tous s’affolaient de voir cette intruse s’immiscer dans le quotidien des français. Les politiques et les journalistes ne vivaient qu’avec ce mot-lààla bouche. La crise, Florence Aubenas, grand reporter de renom, avait du mal àla saisir. Ironie du sort, de la fenêtre de son bureau au Nouvel Observateur elle apercevait une des coupables : la Bourse de Paris. Nous étions le 1er janvier 2009, et ce jour-là, la journaliste comprit qu’il était urgent et nécessaire de prendre la route, partir loin de la sphère politico-médiatique pour se rapprocher au plus près de celle que l’on pointait du doigt ici-bas. La crise, Florence Aubenas la côtoya pendant six mois. Six mois d’immersion dans la vie des précaires où elle n’était plus journaliste mais femme de ménage. De cette expérience est né Le Quai de Ouistreham, un succès de librairie qui a pour sujet la crise dans toutes ses dimensions. Un récit poignant et utile livré par une femme dont le public du Lieu Unique n’est certainement pas prêt d’oublier ni le sourire, ni l’engagement.