FUN 16 : Festival Universitaire de Nantes
"Richard III" de Carmelo Bene, mis en scène par Anne Théron
En mélangeant narration, installations techniques, vidéos, recherches sonores et travail chorégraphique, Anne Théron a su donner vie à l’adaptation de la pièce Richard III de Carmelo Bene. Pendant une heure, le spectateur ne s’ennuie pas et suit la représentation avec émerveillement. Fragil a rencontré Anne Théron, artiste associée au TU qui présente lors du FUN la création Richard III.
Anne Théron a voulu mettre en scène les didascalies de l’œuvre de Carmelo Bene. C’est ce qui fait l’originalité et la richesse du spectacle.
La pièce Richard III de Shakespeare a toujours intéressé Anne Théron. Dans cette œuvre, la morale est détournée : "ce n’est pas parce que Richard est mauvais qu’il devient laid, c’est parce qu’il est laid qu’il devient monstrueux". Cependant, c’est le caractère très contemporain de l’adaptation de Richard III par Carmelo Bene (en 1977) qui a séduit Anne Théron pour sa mise en scène. Dans cette adaptation de la pièce de Shakespeare, le système royal a disparu et on voit apparaitre le Duc de Gloucester entouré de femmes. Tout au long de la pièce, on assiste à la transformation du Duc de Gloucester, caricature de la difformité, en un homme de guerre qui se normalise progressivement pour laisser place au Roi Richard III. Mises à part quelques scènes coupées, la mise en scène d’Anne Théron suit la même progression que l’adaptation de Carmelo Bene.
Spectacle de la transparence.
Dans son spectacle, Anne Théron a voulu mettre en scène les didascalies de l’œuvre de Carmelo Bene. C’est pourquoi, tout comme pour une émission télévisée, un personnage présente les protagonistes, leurs états d’esprits ainsi que les actions à venir. C’est en quelque sorte un personnage omniscient. Cela permet de guider le spectateur dans la narration. C’est ce qui fait l’originalité et la richesse du spectacle.
Dans sa mise en scène, Anne Théron a choisi de laisser apparaitre tout l’aspect technique. En effet, les cadreurs, régisseurs son et lumière, ainsi que tous les techniciens côtoient les acteurs sans que cela dérange le spectateur. La technique fait partie intégrante du spectacle dans cette version de la pièce Richard III. D’après la metteur en scène, « même les techniciens peuvent être considérés comme des artistes », ils font un travail tout aussi important que les acteurs.
Mise en scène « d’objet vivant »
Dans son spectacle, Anne Théron ouvre plusieurs portes à la représentation. Tout d’abord, elle joue avec la vidéo en faisant apparaître les acteurs sur différents postes de télévision installés sur tout le plateau, en même temps qu’ils parlent. On assiste, en quelque sorte, à un dédoublement des personnages. Le spectateur a donc le choix entre regarder directement les acteurs jouer sur scène, sur les postes de télévisions ou bien encore sur le grand écran en fond de scène. Ensuite, un grand travail chorégraphique très réussi permet d’embellir la prestation des acteurs. Il donne aussi lieu à une utilisation complète de tout l’espace scénique. Enfin, toute la représentation est accompagnée de recherches sonores très pertinentes qui s’additionnent aux jeux des acteurs pour former une complexité scénique.
Anne Théron a donc su allier narration, installations techniques, vidéos, recherches sonores et travail chorégraphique pour donner vie à l’adaptation de Carmelo Bene, et ainsi la rendre encore plus contemporaine.
Antoine Bernier
Photos : Jérôme BLIN
Plus d’infos sur le Roi Richard III
Voir le deuxième numéro du TUlipp, le journal vidéo quotidien réalisé par DIPP, où l’on retrouve Anne Théron qui présente lors du FUN la création Richard III :
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