
Festival du Film Amérindien 2010
L’audiovisuel, comme moyen d’expression pour les amérindiens
Rencontre avec le réalisteur amérindien Kevin Papatie
La seconde édition du festival Ciné Alter’natif, organisée par l’association De la plume à l’écran, a eu lieu à Nantes du 23 au 27 septembre 2010. Cet événement met en avant des productions uniquement réalisées par des amérindiens. Kevin Papatie, réalisateur amérindien des studios Wapikoni Mobile était présent lors du festival.
Cet outil de formation audiovisuel permet à des amérindiens d'exprimer leur vision du monde et d'extérioriser certaines souffrances
Originaire de Kitcisakik, une communauté algonquine d’environ 400 habitants située en Abitibi, une région du Québec, Kevin Papatie a été « éveillé », « appelé » par le cinéma, lorsqu’à ses débuts le studio Wapikoni Mobile est venu dans sa propre communauté. Dès lors, il s’est uniquement consacré au cinéma. Il a ainsi réalisé quelque télé-séries pour l’Association Nationale des première Nations du Québec et du Labrador et été réalisateur participant de la série La course autour de la grande Tortue, dans le cadre du festival Présences Autochtones, produite par Daniel Bertolino.
Wapikoni, le cinéma s’invite dans les communautés autochtones
Depuis le 17 juin 2004, le Wapikoni mobile permet à de jeunes amérindiens de s’exprimer en montrant un autre visage de leur culture, leur société, leur politique ou leur économie, à travers des supports variés tels que des fictions, des documentaires, des témoignages, ou des enregistrements musicaux. Cet outil de formation audiovisuel, qui prend la forme d’un studio ambulant se déplacant dans les communautés, donne la possibilité à de jeunes amérindiens d’exprimer leur ressenti, leur vision du monde, ou d’extérioriser certaines souffrances causées par la misère, l’alcool, la drogue ou les cas de suicides collectifs qui peuvent frapper leurs communautés. Cette première confrontation au langage cinématographique peut déclencher des vocations, à l’image de Kevin Papatie, actuellement responsable du studio permanent Wapikoni Mobile de sa communauté.
Peut-on parler de Cinéma Amérindien ?
Une vague de nouveaux réalisateurs amérindiens est-elle ainsi en train d’éclore sous l’influence, entre autres, de l’expérience du studio Wapikoni mobile ? Il n’existe pas réellement de cinéma amérindien, comme on l’entend au sens de cinéma européen, par exemple. Les cinéastes amérindiens ayant été formés par des occidentaux, les techniques restent les mêmes, la forme est identique. Cependant, sur le fond, les propos sont entièrement différents. C’est la première fois que les amérindiens peuvent réellement s’exprimer sur leur société, loin des clichés manichéens véhiculés dans les westerns ou les films des studios hollywoodiens. Côté acteurs, il est cependant rare de voir un comédien amérindien jouer d’autres rôles que son propre personnage, un avocat ou un médecin par exemple. Certains clichés ont malgré tout la vie dure.
Antoine Bernier
Photos : Patrice Molle
association DeLaPlumeAL’Ecran
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