
Fragil au festival Astropolis 2009
Surkin, Ebony Bones, Kap Bambino : aux nouvelles frontières de l’electro
Au cœur de la hype, révolutionné par de nouveaux instruments et l’apport d’autres musiques, l’electro s’est profondément recyclé ces dernières années. Chaque mois, de nouveaux sous-genres redéfinissent les contours de la musique synthétique. En voici quelques exemples, avec illustrations live.
Fringues et synthés de la nouvelle french touch
Outre leur nom en tête d’affiche des festivals internationaux, Justice, Boys Noize, Surkin et Para One ont un point commun : ils ont poussé la porte des labels français Ed Banger Records, Institubes et Kitsuné Music. Ces dj ont dépoussiéré la techno par la compression des basses, la multiplication de breaks et l’emploi de boîtes à rythmes et de synthétiseurs des années 80. Surtout, cette scène ne s’occupe pas que des oreilles. Avec Justice, Ed Banger a créé une image, une charte graphique, des produits dérivés, une identité complète. Merchandising et musique sont les bras armés de Headbangers Entertainment, la société qui chapote Ed Banger Records et la boutique de vêtements en ligne Cool Cats.fr. Et avant d’être un label musical, Kitsuné vend des vêtements hype à deux rues du Louvre.
Live Surkin from Magazine Fragil on Vimeo.
Chanteuses à voix et boîtes à rythmes
Même artificielle, la musique electro aime le sang et le stupre. C’est d’ailleurs ce que vous trouverez aux concerts de Solange La Frange, Sexy Sushi ou Kap Bambino. Des formations mixtes où une voix féminine rivalise de décibel avec un son electro-rock plutôt musclé. A la tête des Suisses Solange La Frange, Julie la tatouée éructe et vide sa canette de bière sur le public. Plus sophistiqué mais moins habillé, le duo nantais Sexy Sushi dépense son énergie entre un son synthétique et des paroles à la gloire du mauvais goût. Kap Bambino opte pour une techno binaire et un chant strident. Dans les machines de ces trois groupes, quelques restes de l’énergie indus et des provocations punk, un peu de sueur de Nine Inch Nails, un peu de bave de Courtney Love.
Live Kap Bambino from Magazine Fragil on Vimeo.
United color of electro
L’electro s’est toujours greffé à d’autres genres musicaux. Récemment, Santigold et Ebony Bones ont poussé la fusion un peu plus loin en incluant rock, reggae, hip-hop et electro dans des chansons aux formats pop. Là où d’autres se contentent d’emprunts grossiers, Santigold et Ebony Bones piochent dans chaque tradition et réalisent un son nouveau parcouru de basses dub et de rythmes synthétiques. Nouvelle esthétique, nouvelles excentricités de filles qui savent bien s’entourer. Derrière Santigold se cache le producteur Diplo, génie de la miami bass qui a déjà révélé M.I.A. au grand public. Leur son est une fusion mature qui soulève un voile de la musique du futur. Une musique de la génération Internet, qui possède une discothèque sans frontières et s’affranchit des chapelles musicales.
Rédaction : Timothée Blit
Captation live : Hugues Bougouin ; Romain Ledroit ; Timothée Blit
Live Ebony Bones : Festival Marsatac 2008
Photos droits réservés
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