
Festival de La Route Du Rock les 14, 15 et 16 aoà »t 2009
Sur la Route… du Rock
Fragil soutient La Route Du Rock !
Tels des Sal Paradise et Dean Moriarty du roman de Jack Kerouac, Sur La Route, François Floret et Alban Coutoux, les programmateurs de l’impeccable festival La Route Du Rock, traversent les années, allant de rencontres en découvertes musicales et humaines, s’abandonnant à une certaine loi du hasard, à la recherche d’une fraternité réelle. La programmation de la Route Du Rock correspond à cette quête d’un fantasme, le groupe de rock-pop-électro parfait, avec ses moments d’euphorie, mais aussi ses passages à vide et ses échecs.
Une programmation toujours exemplaire
Dix-huit ans que La Route Du Rock existe et dix-huit ans que ce festival nous éclaire sur l’évolution de la musique pop, rock et électro. Hormis les têtes d’affiche imparables qui ont jalonné ces années, de Cure à Dj Shadow en passant par Franz Ferdinand, Sonic Youth, Blur, Smashing Pumpkins et Justice, la programmation se veut avant tout défricheuse et annonciatrice des tendances à venir. Et cette année, l’affiche ne dérogera pas à la règle.
La programmation de la Route Du Rock correspond à cette quête d’un fantasme, le groupe de rock-pop-électro parfait.
En 1991, date de la première Route Du Rock, sortait Loveless, le deuxième et dernier album à ce jour des précurseurs et géniaux My Bloody Valentine, fondateurs bien malgré eux du shoegazing, courant musical qui voit aujourd’hui une nouvelle génération s’y référer, tel The Horrors, digne représentant, présent sur ce festival. "My Bloody Valentine c’est LA tête d’affiche qui fera se déplacer les vieux croutons de 35-45 ans", dixit François Floret, ceux qui ont grandi via les rugissements des samplers et les guitares saturées de ce groupe mythique qui s’est reformé l’année dernière pour quelques concerts. Pour la jeune génération, il faudra compter sur la présence de Peaches et son électro-sexy, la machine à danser de Simian Mobile Disco, le rock primitif teinté de rhythm’n’blues de The Kills et la fureur et le bruit des fougueux new-yorkais de A Place To Bury Strangers.
Pour ce qui est de l’ouverture, du côté précurseurs, il faudra se tourner vers des groupes qui créent une certaine émulation sur le net ces derniers mois : Camera Obscura écossais distillant une pop raffinée et aux belles orchestrations, St. Vincent jeune américaine proposant des chansons pop matinées de jazz et de blues, Grizzly Bear quatre new-yorkais n’usurpant absolument pas la difficile référence aux Beach Boys, Marissa Nadler mystérieuse américaine offrant une pop-folk éthérée et mélancolique (que nous avions déjà pu entendre au Pannonica), et Telepathe, duo féminin new-yorkais mélangeant des synthés vintage aux guitares saturées, le tout produit par David Sitek de TV On The Radio. Que du bon !
Une programmation une nouvelle fois très riche et éclectique pour laquelle il est difficile de ne pas être exhaustif… Mentionnons tout de même la présence exceptionnelle de Dominique A. Déjà sur la scène de la troisième Route Du Rock, il présentera en exclusivité et en solo son dernier et magnifique album La Musique/La Matière, véritable condensé magistral des différentes expériences soniques de son auteur. Il saura certainement éblouir l’audience du Fort de Saint Père par ses mélodies et sa maitrise du sample en direct de sa guitare et de sa voix, comme il l’avait déjà démontré lors de ses concerts de juin 2004 aux Bouffes du Nord. A ne pas manquer !
Mais les difficultés persistent
Seuls 3000 billets sont actuellement vendus sur les 16500 nécessaires à l'équilibre du festival.
La Route Du Rock se prépare donc pour sa 19ème collection d’été les 14, 15 et 16 août 2009. Et comme chaque année, la tension est palpable chez de ses organisateurs, François Floret, le fondateur, directeur et programmateur, Alban Coutoux, programmateur et Pierre Templé, responsable de la production artistique et de la structure de tournée A.R.T. Booking. L’équilibre financier est toujours aussi précaire. "C’est de plus en plus difficile et compliqué de monter un budget de 1,2 millions d’euros, avec un autofinancement de 65%, un soutien public peu élevé qui représente 20% et les 15% restant étant assuré par le sponsoring", explique François Floret. "Et encore la part artistique, les cachets des artistes, ne représente que 22% du budget global. Tout est absorbé par les frais de production technique, l’aménagement du site et la moitié du budget par les coûts de personnel." Certes un nouveau sponsor s’est déclaré pour cette année 2009, Converse, mais la subvention du Centre National des Variétés (CNV) est divisée par deux et la DRAC a baissé une nouvelle fois la sienne de 2000 euros, les deux sans réelle explication. Pour les trois temps plein de l’infrastructure malouine, la lutte est perpétuelle pour faire perdurer ce festival. "Tout réside aujourd’hui dans la vente des billets et seuls 3000 d’entre eux se sont actuellement vendus sur les 16500 espérés." Le malaise persiste, mais les années précédentes les billets se sont écoulé lors des deux dernières semaines.
C’est donc le moment de réserver son week-end du 15 août et d’acheter ses places pour soutenir l’un des plus pointus et élégants festivals de musique pop français.
Vincent Hallereau
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