Au nord-est de l’Espagne, la Catalogne est la région de la péninsule ibérique la plus tournée vers l’Europe. Elle est devenue un pôle culturel important. Tout en conservant une identité propre, la Catalogne se démarque par une grande diversité culturelle et un fort dynamisme. C’est un refuge où les artistes peuvent mettre en valeur leur avant-gardisme et leur non-conformisme. Loin du cinéma traditionnel et commercial, le cinéma catalan est donc réputé à travers le monde pour son originalité.

Un style cinématographique différent

Peu conventionnel et surprenant, le cinéma catalan possède un style bien particulier. Beaucoup de réalisateurs catalans privilégient la forme au fond dans leurs films :le thème importe donc moins que la façon dont il est traité. Les histoires qui y sont racontées sont souvent tirées de la vie de tous les jours et nous présentent des personnages ordinaires dans des situations quotidiennes. La trame du récit sert généralement de support à la mise en scène qui constitue la force et la personnalité du cinéma catalan. En effet, les réalisateurs aiment aborder un thème classique de façon décalée, voire vraiment étonnante. Ainsi, dans Le taureau bleu (El brau blau), le réalisateur Daniel Villamediana nous raconte une histoire de tauromachie sans taureau, ou encore Albert Serra, avec son film Le chant des oiseaux (El cant dels ocells), revisite de façon poétique et moderne le parcours des rois mages à la recherche du sauveur. Le style parfois très personnel de ces films représente une prise de risque évidente quant au succès du film, ce qui est une autre caractéristique du cinéma catalan.

Des difficultés de production

Ce cinéma a beaucoup de succès à l’intérieur de la région mais, selon les producteurs, ce n’est pas un cinéma commercial destiné à tout public. Il a donc de nombreuses difficultés à s’exporter vers le reste de l’Espagne et l’Europe. Et trouver les moyens de production pour financer ces films est une chose délicate. Heureusement, le cinéma catalan jouit d’une grande notoriété dans les festivals de cinéma partout à travers le monde. Enfin, certains réalisateurs tels que Ventura Pons (Barcelone, une carte (Barcelona, un mapa)) sont également producteurs, ce qui leur permet d’avoir une totale liberté pour créer leur films et d’apporter du dynamisme à ce type de cinéma.

Un cinéma qui évolue

Face à ces problèmes de production, le cinéma catalan ne reste pas sans réagir. Certains réalisateurs essayent de s’adapter aux contraintes commerciales tout en essayant de préserver ce qui fait leur réputation. On ne trouve donc pas uniquement du cinéma d’auteur en Catalogne mais également un cinéma plus commercial, qui essaye tout de même de conserver une certaine qualité. Pour cela, les réalisateurs tentent de concevoir des films avec des histoires universelles qui peuvent toucher tous les publics et ce dans tous les pays d’Europe. Certains réalisateurs catalans participent ainsi à de grandes productions espagnoles ou étrangères comme Isabel Coixet avec Paris, je t’aime (2006). Le cinéma catalan est donc a la fois singulier et pluriel car il ne se limite pas à un genre unique et peut prendre plusieurs formes.

Barcelone, un décor de plus en plus apprécié

La Catalogne et son cinéma ont aujourd’hui porté Barcelone, leur métropole, sous les projecteurs, révélant une ville moderne et tournée vers l’Europe. Son Ecole Supérieure de Cinéma et d’Audiovisuel de Catalogne (ESCAC) forme chaque année des étudiants aux métiers du 7ème art. De nombreux jeunes réalisateurs talentueux y ont été formés comme Juan Antonio Bayona (L’orphelinat / El orfanato), représentant d’un cinéma catalan qui s’exporte. Ces réalisateurs barcelonais utilisent le cadre proche que constitue leur ville comme toile de fond pour leurs films. Son architecture et son ambiance méditerranéenne, qui lui donnent un charme particulier, ont même séduit de grands réalisateurs étrangers tel Woody Allen qui y a tourné son dernier film Vicky Christina Barcelona.

Erwin Eninger

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El Brau Blau / Le Taureau bleu

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Barcelona (Un mapa)

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  Lien vers le site du Festival du Cinéma Espagnol de Nantes

  Ces articles ont été réalisés par une équipe d’étudiants de la filière Infocom de l’Université de Nantes. Equipe : Alexis Annaix, Antoine Bernier, Erwin Eninger, Aurélien Lahuec, Marco Streit.
  Coordination éditoriale et pédagogique : Emilie Le Moal

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