Economie sociale et solidaire
Entrepreneurs solidaires cherchent reconnaissance
Le vendredi 19 janvier avait lieu à Paris un rassemblement des acteurs de l’économie sociale et solidaire ; une première rencontre du genre, à l’invitation du CEGES. Les entrepreneurs de cette économie originale étaient réunis à la Maison de la Mutualité pour affirmer tous ensemble leur bonne santé mais aussi et surtout pour interpeller les pouvoirs publics.
Qu’est-ce qui peut bien réunir au cours d’une même soirée de grands groupes financiers tel que le Crédit Agricole, le Crédit Mutuel et La Caisse d’Epargne ; des assureurs comme la MAIF ou la Mutuelle des Motards, ou bien encore les supermarchés Leclerc ? Mieux encore, comment de plus petits acteurs comme la société Oonops, les Foyers des Jeunes Travailleurs ou les Jardins de Cocagne sont-ils invités à la tribune à leur côté ? Simple volonté de mixité socio-économique ?
Nous sommes les forces vives de l’économie nationale
« Nous sommes les forces vives de l’économie nationale » a annoncé non sans fierté le président du CEGES Jean-Claude Dutilleux en guise de bienvenue. Une manière de rassembler tout ce monde métissé autour de ses valeurs communes. Car le CEGES, ou Conseil des Entrepreneurs et Groupements de l’économie Sociale, c’est 800 000 entreprises, et plus de 2 millions de salariés, 55 000 salariés dans les mutuelles de santé, 33 000 salariés dans les mutuelles d’assurances ou encore 31 700 salariés dans les entreprises d’insertion. Mais c’est surtout des millions de sociétaires actifs dans la vie et la gouvernance de leur mutuelle ou coopérative. Une démocratie participative qui existe ainsi de longue date dans nos territoires !
Le CEGES, qui se répartit en 8 collèges « familles » se veut l’instance regroupant toutes ces composantes à l’œuvre dans l’économie sociale : on pourra citer la CPCA pour la branche associative, la GEMA pour les mutuelles d’assurances ou encore l’ASFONDES pour les fondations. Un grand arbre familial que cette économie sociale et solidaire aux ramifications multiples et variées.
Une action d’envergure mais méconnue…
Dans les locaux de la Maison de la Mutualité à Paris, le CEGES avait invité tous ces acteurs, tous ces chefs d’entreprises et de groupements de l’économie sociale. Car malgré leur apparente disparité, toutes ces entreprises sont bâties sur des principes communs. Mutuelles, coopératives, associations gestionnaires, autant de visages de cette économie sociale, vue comme une autre façon d’entreprendre, collective plutôt que privée, solidaire plutôt que hiérarchique, démocratique plutôt qu’autoritaire, viable plutôt que lucrative, à finalité sociale plutôt que capitaliste.
Mutuelles, coopératives, associations gestionnaires, autant de visages de cette économie sociale, vue comme une autre façon d’entreprendre, collective plutôt que privée, solidaire plutôt que hiérarchique, démocratique plutôt qu’autoritaire, viable plutôt que lucrative, à finalité sociale plutôt que capitaliste.
Et c’est sur ces principes communs que ces entreprises, qui représentent 7% de l’emploi en France, se sont retrouvées pour redire leur engagement dans cette économie mais surtout pour plaider, auprès des représentants de l’Etat présents, en faveur d’une meilleure représentativité de leur secteur, dans les instances socio-économiques locales et nationales.
Quand l’efficacité rime avec convivialité
L’ambiance était bon enfant. Les poignées de main s’attardaient avant de commencer la soirée et une impression de retrouvailles de promo s’est vite installé sur le ton du "Tiens !? qu’est-ce que tu deviens ?". Côté plateau, témoignages parlants et retours d’expériences s’enchaînent sur fond de reggae pour les transitions. En introduction, un petit montage vidéo façon kaléidoscope nous présentait de façon ludique les différents visages de cette économie, entre mises en scène pédagogiques et interviews de grands témoins. Un millier de petits et grands entrepreneurs s’étaient ainsi donné rendez-vous pour un moment convivial et chaleureux. Le journaliste Henri Sannier, convoqué pour l’occasion, a animé la soirée. Il a endossé d’autant plus facilement le rôle qu’en qualité d’élu local (maire d’Eaucourt-sur-Somme en Picardie !), il est bien placé pour connaître le travail de toutes ces structures de l’économie sociale, partenaires de premier plan dans les petits territoires ruraux.
Si la Ministre de l’Economie Christine Lagarde n’avait pu être présente (on le regrette…), Jean-Claude Dutilleux, lui a prêté sa voix pour restituer un discours où elle renouvelle sa volonté de travailler avec les acteurs de l’économie sociale. Rien n’est dit cependant quant à leur représentativité, pour laquelle les différents collèges du CEGES ont rejoint le président afin de formuler des propositions. On notera, outre une meilleure représentation dans les instances socio-économiques, une volonté des entrepreneurs du CEGES de voir la création d’un statut européen pour les mutuelles et associations, comme vient de l’adopter l’Union Européenne en matière de coopérative. Dans ce sens, une conférence de l’économie sociale est vivement souhaitée pendant la présidence de la France au deuxième semestre 2008.
À noter toutefois : l’économie sociale prône plus d’égalité dans la gouvernance économique (avec son principe "une personne - une voix" dans les conseils d’administration) mais également vise plus d’égalité hommes/femmes. Or, les trois plateaux du soir offraient 16 interventions différentes mais deux féminines seulement… ! Petite remarque mesquine de ma part mais cette lacune a été marquée sur le ton de la boutade par l’une des deux femmes qui intervenait pour Genilor-FJT. Un bon point cependant pour une soirée totalement "sous-titrée" en langue des signes et pour ça, deux jeunes femmes se sont relayées sur le podium. Chapeau Mesdemoiselles !
Anne Lhériau
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