"Alma" : Danse avec les sens
La compagnie d’ Esther Aumatell : corps et âme
Durant une heure, la compagnie originaire de Nantes entraîne le public dans un tourbillon d’émotions, qui nous réconcilie et joue avec nos pulsions primaires. Un moment de danse fort et intense, tant par la beauté de ces corps dansants que par celle des ressentis qui nous assaillent et nous transpercent ; à la fois merveilleux et bouleversant.
Créée en 2004, Alma, est le fruit d’un travail entre trois danseurs : Esther Aumatell, Ernest Mandap ,Stéphane Vitrano et le groupe d’ ORANGE BLOSSOM dont la démarche artistique leur est apparentée. En espagnol, Alma signifie âme, souffle, vie. Telle est la fibre qui lie la mise en scène, la chorégraphie et la création musicale, souffle, transe, pulsation, battement,vie, Âme.
Cocon hybride, terreau fertile et mortel
Au milieu de la scène, un immense rideau de plastique joue de ses transparences. Il forme et déforme les corps qu’ il renferme et qui s’entortillent dans ses entrelacements. Servant parfois de cocon ou de chrysalide aux danseurs, les laissant dans un état végétatif ou convulsif, il apporte un réel élément artistique au jeu de ces danseurs de l’ âme, également acteurs de la transe et des rythmes musicaux. Faisant parfois jaillir des êtres animés par la musique et dont les pulsations corporelles dégagent une énergie vitale forte, ce drapé plastifié les fait tout aussi bien disparaître dans ses entrailles.
Entre le temporel et l’éternel : l’épanouissement
Le corps humain lutte, se débat, apprivoise et s’ accommode de l’ espace qui l’entoure : une question de temps, de battements... L’essence humaine, l’âme, appartiennent au monde de l’infini. La chorégraphie est née de la fusion de l’ âme et du corps qui tous deux répondent aux même vibrations. Pour Esther Aumatell, la pulsation est le souffle musical de la vie, révélateur sonore et visuel de l’ âme. Elle allie au plus profond le mouvement et la musique, le corps et l’âme, l’ éternel et le temporel.
Entremêlement de vibrations sonores et visuelles
En alliant la danse et la musique dans une chorégraphie des états d’âmes, le souffle s’échappe et tout bascule. Les corps en mouvement fusionnent et unissent les différentes influences qui émanent de la musique d’ORANGE BLOSSOM. En véritable fil conducteur du récit, la création musicale envoûte et guide les danseurs aux travers les cycles de l’âme. Le son est ponctué par les rythmes traditionnels des percussions où les mouvements prennent des tournures tout aussi primitives que sensuelles. Les corps s’ enlacent, se choquent, rebondissent sur le sol comme si l’âme des danseurs était possédée. Les diverses influences Electro viennent pimenter la chorégraphie et apportent un côté scientifique et expérimental aux gestes palpitants des danseurs enfermés dans leurs tubes de plastique. Dans cette chorégraphie loin des ballets traditionnels, la symbiose entre les percussions et les pulsations du coeur et du corps est totale et l’ âme s’échappe pour devenir libre. Cette chorégraphie est aussi conçue de manière à ce que les musiciens puissent jouer sur scène en même temps que les danseurs.
Un spectacle dans lequel on se sent autant traversé d’ instincts primitifs face à cette sensualité brute que déconcerté par des images oniriques et matricielles..
Hélène TAMALET
Bloc-Notes
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