Mimes mabouls pour jonglages disturb
La compagnie Maboul Distorsion présente "Cabalot" à Avignon
Après avoir traversé le Rhône à dos de navette, nous sommes arrivés sur l’ île de la Barthelasse où se dresse le Chapiteau le Chapaloire. Accueillis par la fanfare déjantée du Sergent pépère et la guinguette du chapiteau, la soirée nous semble prometteuse. Fin de soirée, les Mabouls nous ont à tous rendu nos yeux d’enfants, remplis de candeur et d’émerveillement. On se laisse volontiers prendre au jeu d’ un patron sadique, d’un maître d’hôtel narcissique, de serveurs acrobates et d’un larbin bon à rien. C’est drôle, malin et bourré de talents en tous genres.
Créé le 22 octobre 2005, le spectacle Cabalot est présenté pour la première fois à Avignon. L’an passé, la compagnie nantaise avait établi son chapiteau avec, dans ses caravanes, le spectacle hilarant les Mêm, déjà très orienté vers une certaine parodie de la vie quotidienne. Cette fois-ci, les Mabouls s’attaquent aux conditions sociales difficiles du monde du travail.
Le nom de Cabalot prend son origine dans celui de caboulot et pour cause : sur scène, tout nous rappelle de façon caricaturale les ambiances des troquets où pour une fois la représentation se place du côté des pros plutôt que de celui des clients. Le scénario est écrit à plusieurs mains et la mise en scène est de Laurent Serre. Pour cette création, la compagnie, jusque là essentiellement masculine, s’ enrichit de deux femmes : l’une acrobate, l’autre chanteuse.
Sur scène...
Le patron est un tyran, ses employés sont terrorisés et on en rigole...L’un, souffre-douleur, est exploité et spolié. C’est aussi le personnage le plus humain qui pousse les autres à la révolte. Le comique du dérisoire est de rigueur. Les plateaux valsent, les bouteilles et les brosses à dents aussi !... Les gestes quotidiens sont singés et volent en éclats avec les jongleries des uns et les acrobaties des autres. Les rêves tumultueux du patron prennent vie, et hop ! une araignée humaine recouverte de lampes frontales se hisse sur une corde lisse et exécute des pirouettes telle une araignée sur son fil. Avec peu de moyens sont créées des images belles, drôles et poétiques.
Un cirque débridé
Hors des sentiers battus du cirque traditionnel, le cirque des Mabouls est basé sur le mime et la manipulation d’objets, mais la diversités des disciplines l’ élève à un rang bien supérieur. Cyrille Gerard se définit comme faisant "du cirque social et artistique au service de la narration". Projections visuelles, jonglage, trapèze, corde, compositions musicales, bruitages et inventions en tous genres en font un spectacle novateur et tonique. Avec les Mabouls on ne s’endort pas ! C’est sans paroles que les comédiens nous font rire et nous impressionnent . Tout n’est que bruitages, musique et onomatopées réalisés par des musiciens hors pair qui, eux, jonglent avec une multitude d’instruments. Tout est créé en live, ce qui apporte une certaine fraîcheur au jeu des comédiens et un accompagnement, explique Françoise Pelherbe.
Un spectacle trans-générationnel
Le fond fait rire les grands de bon coeur et la forme émerveille les petits. L’harmonie entre les différents univers burlesques de Cabalot produit un moment fort pour tous et on le voit bien. Dans la salle, un marmot pas plus haut que trois pommes semble avoir déjà tout compris et s’esclaffe tout en applaudissant. "Les enfants, en ayant un fou rire communicatif, amènent souvent leur contribution au spectacle !" confirme Françoise Pelherbe.
Un spectacle à ne pas rater.
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