
Un tour du monde en esperanto
David avait appris l’anglais, mais cette langue, bien qu’elle soit présente dans le monde entier, n’est pas parlée par tous et il l’envisage plutôt comme une « langue-accessoire  ». David veut dépasser les conversations "utilitaires" pour tenter de mieux comprendre les cultures des pays qu’il traverse.
Du 15 Juillet 2000 - 15 Juin 2002 David Chollet fait un tour du monde avec son amie Rachel. Cette langue lui permettra de communiquer aisément dans 22 des 36 pays qu’il a traversé, il a été hébergé par des familles d’espérantophones qui lui ont ouvert les portes de leur maison et offert un accueil désintéressé. L’espéranto est donc une clé qui parvient à ouvrir les portes généralement fermées aux étrangers comme c’est le cas en Inde. Mais cet accueil, si désintéressé soit-il n’est pas sans réciproque, ceux qui accueillent ont leur nom dans un annuaire réservé aux espérantophones : le pasa porto, et à leur tour, s’ils voyagent, ils pourront en bénéficier. Cette tradition de l’accueil va donc de pair avec une des idéologies que véhicule l’espéranto, celle de l’échange, de l’ouverture à l’autre, mais c’est aussi un certain état d’esprit, celui du voyageur-découvreur, et David tient à cet aspect communautaire de l’espéranto.
Parmis les espérantophones, un certain nombre sont espérantistes, c’est à dire en faveur d’un apprentissage obligatoire de la langue. Ce n’est pas le cas de David, pour lui il faut avoir la possibilité de l’apprentissage mais aussi et surtout en avoir le choix. C’est pourquoi, si l’idéologie que véhicule l’espéranto et son aspect communautaire en rebute certain, c’est tant mieux car la communauté des espérantophones existe par sa rareté. Pour David, l’idéologie est un frein nécessaire et utile à l’espéranto. Mais les valeurs partagées par tous les espérantophones ne sont pas exclusives d’une certaine diversité. Si David reconnaît que les espérantophones sont des personnes plutôt en marge de la société (écolos, naturistes,...), il précise aussi que cela n’empêche nullement toutes les catégories socio-professionnelles d’être représenté (agriculteurs, médecins,...). Un constat a cependant pu être fait : on parle moins l’espéranto dans les pays où la religion musulmane est dominante deux facteurs pourraient en être à l’origine : Zamenhorf, inventeur de l’espéranto, était juif, et l’alphabet latin. Cependant, le ciment qui uni les espérantophones n’est pas la religion mais bien la langue.
La langue est un facteur d’identité rassemblant les hommes, et c’est pourquoi, pour David il n’y a pas comme certains le pensent de conflit entre l’espéranto et l’anglais. Et s’il y a lutte contre l’adoption de l’anglais comme langue internationale, c’est à la faveur de l’anglais, c’est à fin de lui permettre de garder un statut de langue littéraire et d’éviter qu’elle ne se transforme en une langue-outil. Actuellement, l’anglais reste la langue la plus parlée dans le monde et c’est pourquoi David conseille de l’apprendre : c’est celle qui permet de se débrouiller dans la rue, demander la direction... mais lorsqu’il s’agit d’avoir une conversation, David préfère l’espéranto, la facilité d’apprentissage de la langue, la possibilité de créer une infinité de mots à partir simplement des mots de base font que les conversations ne sont pas limitées par le manque de vocabulaire.
Camille MORIN
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