
Retour en images et punchlines
HIP OPsession 2016, point final : le sens de la formule
Deux semaines de festival, une exposition, des spectacles, des conférences, une dizaine de concerts, un week-end entier de battles de danse... le festival Hip OPsession a été riche. Retour en images et en punchlines sur ce cru 2016 du hip-hop à la nantaise.
Le hip-hop, c’est une culture qui couvre plusieurs champs : danse, rap, graffitis et djaying. Toutes ces facettes étaient présentes pendant le festival Hip OPsession 2016. Et comme le hip-hop se regarde mais aussi s’écoute, chacun y est allé de sa punchline (une phrase choc, provenant d’un morceau de rap ou non), qu’elle soit sa préférée, ou celle qui lui venait à l’esprit en premier. En avant la musique.
« We come in peace… But we’re ready for war »
Certainement l’une des soirées les plus chaudes du festival. Cinq ans après leur passage à l’Olympic, les New-Yorkais d’Onyx, l’un des fleurons du rap hardcore des 90’s, ont retourné Stereolux en bonne et due forme. « We come in peace… But we’re ready for war » : la punchline répétée à plusieurs reprises par Fredo Starr et Sticky Fingaz résume parfaitement cette soirée faite de sueur, de MCs déchaînés de bières et de bouteilles de whisky.
We come in peace… But we’re ready for war
Il faut dire qu’Onyx a été extrêmement bien servi avec The Doppelgangaz et Mixcity & Mr. Reed en première partie, et Jaclyn Gee et Snak the ripper en ouverture de set. Les auteurs de Bacdafucup étaient aussi emmenés par DJ Illegal / Snowgoons (déjà venu à HIP OPsession en 2014), référence de taille en matière de précision. Brûlant !
« RIP J-Dilla... RIP J-Dilla... »
Il fallait être sourd au Ferrailleur pour ne pas entendre les dédicaces répétées de Slum village au mythique J Dilla. Et pour cause, le producteur, rappeur et DJ de Detroit parti en 2006 à l’âge de 32 ans, était membre de Slum village jusqu’en 2001. Ce qui laisse de sacrées traces. Quinze ans après, les deux MC Young RJ et T3 font chauffer les prod de Jay Dee comme au premier jour avec évidemment nombre de dédicaces posthumes "RIP J-Dilla". Tout ça avant de laisser la place au talent brut made in UK : Jay Prince. Magique.
« Vous nous faites passer pour des dinosaures avec nos poum poum tchack »
La salle de jazz Le Pannonica accueillait Sly Johnson dans le cadre du festival HIP OPsession. L’ancien membre du Saïan Supa Crew a malheureusement enchaîné les déconvenues : un band prévu mais absent, des problèmes de son tout au long de sa prestation et surtout un première partie, Box Office, qui avait clairement vidé l’eau de la piscine avant le plongeon de la tête d’affiche. Robin et Sibé, champions de France de human beat box, ont tellement brillé en première partie que Sly Johnson a lâché un mot sympa pour eux à la fin de son show : « C’était vraiment violent ce que vous avez fait les gars ! Vous nous faites passer pour des dinosaures avec nos poum poum tchack ». Pas faux.
« Fuck tes multi-syllabiques nous c’est sur le terrain qu’on étudie la vie »
Punchline de Malik alias Omar Simpson choisie par Meis, rappeur nantais membre du collectif la Formule. Il s’est produit sur scène en première partie du concert d’Alpha Wann au Fuzz’yon en ouverture du festival.
« Du pur son de vermine sur la FM c’est rare comme trouver des couilles dans le slip des élus FN »
Extrait de La Loi du point final, de Lino & Oxmo Puccino. Punchline sélectionnée par Valentin Beauvineau, community manager au sein du collectif Clack.
La révélation rap de l’année, c’est peut-être bien eux. Big Flo et Oli ont joué à guichets fermés à Stereolux. Accompagnant les deux prodiges, Meis, mais aussi Dajanem, Alexinho et Mr Smith dans le cadre de la tournée Buzz Booster qui les a conduits à la Roche-sur-Yon et à Angers.
« Ce qui handicape les gens c’est le regard qu’on porte sur eux »
Punchline de Radikal MC, qui s’est produit en duo avec l’artiste chansigne Laëty sur la scène du Ferrailleur. L’un des moments magiques du festival où les applaudissements se voyaient et s’entendaient. Laëty, elle, a choisi de citer Jean Massieu :
« La reconnaissance, c’est la mémoire du cœur »
« J’te parle comme ton reupé et j’suis dans ta daronne » ou « On s’lève à l’heure du réveil pour construire des merveilles »
Vald hésite pour le choix de ses punchlines et s’auto-cite. « On s’lève à l’heure du réveil, ça c’est fort ! », s’amuse-t-il. Avec un plateau alléchant, il aura conclu l’édition 2016 du festival Hip OPsession. Sur la scène de Stereolux, il y avait aussi Hustla, Lady Leshurr, Dj Poska et The Bockbangerz. De quoi finir en beauté.
« Each one teach one »
Punchline de KRS One choisie par Pierrick Vially, chargé d’action culturelle au sein de l’association Pick Up Production. « Chacun a à apprendre de l’autre, c’est représentatif de la culture hip-hop », explique-t-il.
Si la musique changeait les choses elle serait illégale
C’est la punchline de Lino qui est venue à l’esprit de Georgio. « Mais je suis pas aussi dur que cette vision-là de la musique, je pense que ça peut changer des choses, à sa manière. », nuance-t-il .
Le directeur du festival, Nico Reverdito, a trouvé sa punchline pendant le concert de Demi Portion à la Barakason de Rezé :
« Ma révolution j’l’ai faite avec des CD-R »
Du week-end de battles de danse au tout dernier concert à Stereolux, le festival Hip OPsession aura permis de faire le plein de sensations hip-hop en tous genres : que ce soient des punchlines scandées au micro, des mouvements de breakdance sur le béton du lieu unique, des scratchs de DJ dans les salles de concert ou des graffitis au murs de l’Atelier. Des souvenirs pour tenir jusqu’à l’année prochaine.
Textes : Marie Jousseaume et Pierre-Adrien Roux
Photos : Sarah Cross (Slum Village, Sly Johnson) / Mourad Ghanem (Georgio, Alpha Wann, Meis, bénévoles) / Antoine Galtier (BigFlo et Oli, The Roots, conférence de presse, Vald, Hustla) / Xoel Freire (battles) / Alice Grégoire (Radikal MC et Laëty) / Pierre-Adrien Roux (Onyx)
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