
Hip OPsession 2016 - Rencontre
Vous n’êtes pas prêts : la nouvelle vague du rap arrive !
Ils faisaient partie des têtes d’affiche du festival Hip OPsession 2016. Parfois à peine majeurs, ils ont pourtant déjà plusieurs EP à leur actif, sans compter les tournées qu’ils enchaînent à un rythme effréné. La nouvelle génération du rap français est dans la place. Discussion avec Meis, Georgio et Vald à l’occasion du festival Hip OPsession.
Ils s’appellent Alpha Wann, Big Flo et Oli ou Georgio, Vald, Meis. Et ils ont rempli les salles pendant le festival Hip OPsession 2016. Vous ne les connaissez pas ? Demandez à vos jeunes frères et sœurs, qui connaissent certains de leurs titres par cœur. Dans le rap français, ils commencent à faire leurs armes et remplissent les salles de concert aussi sûrement que leurs clips vidéo passent les milliers de vues sur YouTube. Parfois le million pour les plus connus d’entre eux, comme Big Flo et Oli, qui se sont même offerts l’acteur Kyan Khojandi (de la série Bref) le temps d’un clip.
Big Flo et Oli ont affiché complet à Stereolux le 20 février dernier. L’un des moments forts du festival Hip OPsession 2016.
Des EP, ils en ont un certain nombre au compteur. Des premiers albums qui sortent ou sont prévus pour bientôt. Meis, jeune rappeur nantais, vient de sortir son premier album, Iceberg. Georgio interprète son premier album également, Bleu noir, qui a vu le jour grâce au financement participatif, et donc grâce à la ténacité et au soutien de ses fans. Vald, quant à lui, défend son quatrième projet, NQNT 2, entendez : Ni queue ni tête. Sur les réseaux sociaux, ils sont souvent omniprésents : Facebook, Twitter, Snapchat et Instagram leur servent d’interface naturelle avec leur public qui tweete, like et partage leurs nouveaux morceaux. La génération Y du rap français arrive, passe des écrans d’ordinateur aux scènes des salles de concerts. Rencontre avec Georgio, Meis et Vald pour tracer les contours de cette nouvelle vague qui déferle dans les oreilles.
Alpha Wann (membre du groupe 1995) au Fuzz’yon le 5 février dernier. Le Don Dada avait mis le feu sur scène, avec Caballero et DJ Lo.
Fragil : Comment définiriez-vous la nouvelle génération du rap français ? En faites-vous partie ?
Meis : Par la force des choses, oui, j’en fais partie. Pour moi, c’est peut être une génération plus détachée que la précédente sur ce qu’elle peut penser. Il y a moins de retenue, en fait. Elle assume plus ce qu’elle fait, elle se regarde moins, elle fait moins selon ce que les gens vont penser. Par exemple, il y a des mecs comme Vald qui vont faire des trucs hyper barrés, d’autres qui vont faire des trucs hyper ghetto... Mais il n’y a pas de retenue, tu vois, tout le monde y va de sa manière. Ça c’est plutôt cool.
C’était l’une des premières soirées du festival Hip OPsession 2016 : Didoo et Meis sur la scène du Fuzz’yon.
Georgio : Oui, tu le sens qu’il y a une nouvelle génération, depuis 2011, 2012, avec plein de rappeurs : tout ce qui est l’Entourage ou S. Pri Noir, etc. Il y une génération dans la vingtaine qui arrive, après tu as toujours des mecs un peu plus vieux qui sortent des projets comme Kaaris et d’autres... Plus le temps passe plus il y a de nouveaux mecs qui sortent, c’est normal, c’est ça les générations. Après est-ce que j’en fais partie ? Oui, du coup. Dans cette génération, j’ai l’impression qu’il y a un truc un peu plus instinctif. Mais peut-être que je dis des conneries ! (rires) Après je ne me sens pas du tout concerné par ces histoires de générations, je fais mon truc de mon côté, j’en ai rien à battre. Si demain on n’appelle plus ça du rap, eh bien on n’appelle plus ça du rap.
Vald : La nouvelle génération... oui, bah on est dedans. On est des nouveaux rappeurs. On est nouveaux, on est jeunes, on est sur les nouvelles prods...Là on en est au quatrième projet, mais on n’a pas sorti d’album, alors ouais, on est la nouvelle génération. Mais que des classiques ! (il se marre)
Fragil : Quels seraient les chefs de file de cette nouvelle génération du rap français ?
Meis : Je ne pourrais pas te dire une personne en particulier, il y a tellement de styles et de propositions différentes ! En tout cas je trouve qu’en ce moment il se passe plein de trucs. La nouvelle génération ? En vrai, c’est super vaste. Dans différents styles, il y a des des mecs comme Alpha Wann (ndlr : avec qui il a joué le même soir au Fuzz’yon le 5 février dernier à la Roche-sur-Yon), il y aurait Nekfeu qui a vraiment fait le gros projet récemment, et qui a eu une portée énorme, des mecs comme Vald qui font aussi des choses bien, t’as des mecs comme Nemir aussi que je valide à fond...
Georgio : Qui représente bien la nouvelle génération ? Nekfeu, d’abord. Ensuite un mec comme Gradur. Ce sont deux segments du rap qui sont un peu différents mais qui peuvent se retrouver.
Vald : Je ne vois pas vraiment de chefs de file. Je pense qu’on part tous dans tous les sens. Il y a des gens de cette nouvelle génération qui vendent beaucoup, qu’on pourrait identifier comme des leaders, mais en fait pas du tout. Je pense que chaque équipe en a plus ou moins rien à foutre de l’autre, on fait tous ce qu’on veut, il y en a qui marchent, il y en a qui marchent moins.
Fragil : Internet et les réseaux sociaux, c’est important ? Quel est votre rapport avec le public ?
Meis : C’est indispensable. Enfin, ça l’est devenu. Tout se passe sur Internet. Même si les ventes physiques sont importantes, on regarde de plus en plus le digital. Pour les réseaux sociaux, je suis plus sur Facebook et Instagram, Snapchat... Snapchat ça me fait rire, depuis peu. Après, je ne peux pas dire que j’ai un public, ce serait prétentieux de dire ça. Je ne suis pas à un stade où je peux considérer que j’ai un public, je le cherche, je fais les choses pour créer une petite émulation autour de ce que je fais. Dans tous les cas, les gens qui valident ce que je fais, ce sont des gens qui aiment quelque chose d’ouvert. Il n’y a rien de sectaire. C’est assez varié en vrai. On est dans une génération où il va y avoir des trucs travaillés esthétiquement, des trucs qui sont plus sur le texte, etc. Moi j’essaie d’avoir un équilibre entre tout ça. Après, mon public se construit petit à petit sur Internet, mais pas que, il y a aussi les concerts !
Georgio : J’utilise Facebook, Twitter, Instagram. Snapchat, aussi, mais je suis très mauvais ! J’essaie. Et il y a YouTube. On fait des journaux de bord, des petites capsules où on filme la tournée, ou le studio. Ça me permet de tenir le public au courant d’un peu tout ce qui se passe, et pas seulement une à deux fois par an pendant la promo d’un album ou d’un projet qui sort. Ça permet d’être là à l’année. Mon lien avec le public est assez fort ! À la fin des concerts, je reste presque tout le temps une heure à discuter avec tout le monde, à prendre des photos... on échange beaucoup ! Et puis de temps en temps, je réponds aux messages sur Facebook, ou souvent je retweete, pour dire : « J’ai vu, merci ! », donc oui, le lien avec mon public est assez présent.
Vald : On est piégés en fait. Internet c’est inévitable. Si t’es pas sur Internet, t’es nulle part. J’ai fait la promo uniquement grâce à ça. C’est pas grâce aux radios, aux télés ni quelconque autre média qu’on en est là. Ce n’est que par les réseaux sociaux et YouTube. On essaie d’être partout. Par exemple, Periscope c’est devenu à la mode, on essaie de s’y mettre, même si j’aime pas trop le concept pour le moment. D’une certaine manière, on vit avec notre temps. Tous les réseaux sociaux sont là, tout le monde est dessus, on en profite, on fait de la pub. Je suis sur Facebook, Instagram, Twitter, Snapchat... Mais j’aime pas trop ça. J’aime pas donner ma vie, je trouve que ça ne regarde pas les gens et en même temps j’ai pas quelque chose d’intéressant à leur montrer. Donc c’est un peu du contenu de merde quoi. De la junk ! J’avertis seulement les gens que je sors des morceaux, des trucs comme ça. Mon rapport avec le public est sain. Je ne leur demande rien, je leur impose ce que je fais, je les insulte, ils sont très contents... c’est très très bien comme ça. (Il se marre) Moi j’ai un horrible public de souillons, ils sont tous bourrés, les yeux dilatés ! (Il imite le mec bourré)
Fragil : Quel rapport entretenez-vous avec le rap ? Quelles sont vos influences musicales ?
Meis : Le rap, c’est ma passion. Mon dernier coup de cœur ? En vrai, en ce moment, j’écoute ce que mes gars font (ndlr : Meis fait partie du collectif la Formule). Je vais écouter du Malik alias Omar Simpson, du Pedro... c’est ce qui me parle. Étant jeune, je kiffais écouter Nas, NTM, forcément, Redman j’aimais bien, Youssoupha, Flynt, tout ça ce sont des trucs que je valide. Je kiffe aussi la soul, le reggae... Je me nourris de plein de trucs, mais je ne me bloque pas trop sur des références.
Le rap que j'aime, c'est le rap où je peux me retrouver. Parfois il suffit juste d'une phase
Georgio : Le rap et moi, c’est une histoire d’amour, une histoire d’amour éternelle ! Mais tu sais parfois tu pars en couille et tu trompes tes amours... (rires) C’est ce que je fais avec plein de trucs, Leonard Cohen notamment. Je ne sais pas pourquoi je suis dans une phase comme ça. Ça fait un an que j’ai envie de respirer du rap. Je ne sais pas... ça me vend un peu moins de rêve. Je suis curieux, j’écoute de tout et ce qui sort, mais c’est vrai que j’écoute moins de rap. En ce moment, qu’est ce que j’écoute ? Attends, je regarde mon Spotify... (Il cherche sur son téléphone) En ce moment, j’écoute une chanson d’Agnes Obel qui s’appelle Riverside. Comme je parle super mal l’anglais, j’ai besoin de traduire les paroles. Et je ne sais pas pourquoi, elle est mélancolique cette chanson, mais moi j’avais l’impression que c’était une chanson du bonheur. Et j’ai traduit les paroles et en fait putain ! Elle est vachement triste !
Et j’aime bien aussi des sons sur l’album d’Arno, Human incognito. Particulièrement l’intro I’m just an old motherfucker et l’outro, Santé. Ce sont les deux seuls morceaux que j’écoute, mais je les trouve vraiment violents. Le dernier album de rap que j’ai écouté et qui m’a vraiment fait kiffé, je l’ai découvert super tard, c’est Je suis une légende de Mac Tyer. Si tu veux te réconcilier avec le rap, écoute ça. Surtout l’intro Je suis une légende, elle est... wow ! C’est vraiment le style de morceau de rap que je kiffe. Genre le mec il se livre, il raconte des trucs, il y a les noms de ses proches... c’est très personnel. Le rap que j’aime, c’est le rap où je peux me retrouver. Parfois, il suffit juste d’une phase.
Mes influences... ça change tellement tout le temps ! Elles ne sont pas directes, ou peut être inconscientes, parce qu’en ce moment j’écoute les Clash et les Libertines, alors ça ne m’influence pas trop dans la musique, peut-être dans l’écriture, en fait. Et puis là je suis en train de lire un bouquin un peu chelou qui s’appelle Philosopher ou faire l’amour (ndlr : essai de Ruwen Ogien paru en 2014 aux éditions Grasset), donc tu vois ça ne m’influence pas non plus directement. Parfois, je vais écouter un morceau de rap et je vais entendre un mot et me dire « Mais il est stylé ce mot, je ne l’utilise pas souvent ! ». Et en fait, d’un mot, ça me fait une chanson, un couplet ou ça me donne une idée de titre, des trucs comme ça. Mes influences sont vraiment diverses et variées.
Des morceaux à l'ergonomie parfaite, prête à utiliser tout de suite
Vald : J’en suis venu à faire du rap parce que je m’ennuyais beaucoup, et j’ai trouvé ce moyen-là de passer le temps. Et maintenant, j’essaie de faire quelque chose d’important, genre de fort. C’est ce que je vais essayer de faire pour l’album. (Il s’arrête et prend un ton lyrique) Quelque chose qui chamboule l’âme ! J’ai des idées, on a déjà des morceaux, c’est bien. Je crois qu’avec le dernier projet on a trouvé les dernières armes, les dernières techniques je les ai découvertes avec Bonjour, Selfie, Poisson, ce genre de forme de morceaux tu vois. Ce sont des morceaux qui ont une espèce de force qui vient de leur simplicité. Ils ont une ergonomie parfaite. Prête à utiliser tout de suite. Là le but ça va être d’essayer de faire des trucs de plus en plus forts, qui rassemblent de plus en plus de gens. En redoublant de concepts, il n’y a pas d’autres méthodes. L’idée, c’est de produire des morceaux surprenants, des trucs qui marquent, que ce soit par les clips, la forme musicale ou les paroles. À un moment donné, il faut fracasser un de ces tableaux, sinon, t’avances pas. J’écoute beaucoup de rap. Quasiment que ça, je crois. Après, je suis fasciné quand les autres styles de musique marchent. Genre l’électro où il n’y a presque pas de paroles, qui marche de ouf. En réalité, tous les styles de musique qui marchent et qui rassemblent les gens, je trouve ça beau. Même si je n’y suis pas sensible ou quoi, je trouve ça stylé. Mes inspirations, ce serait Young Thug, Kanye West... et Lil Wayne, pour ses anciens titres. Mes autres influences ? Les Fleurs du mal, Baudelaire ! Nous aussi on lit ! L’albatros ! Oui, les Fleurs du mal, la Bible et la Divine Comédie. (Il s’arrête un instant avant de reprendre en rigolant) L’Avare de Molière, les Fourberies de Scapin, Zadig ou la destinée de Voltaire !
Vald clôturait le festival Hip OPsession avec Hustla le 27 février sur la scène de Stereolux.
Fragil : Selon vous, le rap est-il toujours porteur d’engagement, de combat, ou est-ce juste quelque chose pour se divertir ?
À partir du moment où tu montes sur scène, tu mets en avant quelque chose
Meis : Je pense qu’on attend moins de la musique à ce niveau-là aujourd’hui. La musique n’a pas la même utilité qu’elle pouvait avoir il y a quinze ans ou quarante ans. Des mecs comme Bob Marley ont véhiculé tout un message parce que la musique était plus porteuse que tout autre canal de communication à l’époque. On écoute la musique de façon différente, mais malgré ça aujourd’hui il y a beaucoup de messages qui sont transmis. Pour moi, c’est devenu plus subtil. Après, chacun a son combat avec sa musique. À partir du moment où tu montes sur scène, tu mets en avant quelque chose, que ce soit toi ou autre chose : des idées, les gens que tu représentes, ta communauté... à partir du moment où tu parles, tu t’engages. Tu véhicules quelque chose à travers ça. Même si tu fais de la merde, tu t’engages à faire de la merde !
Georgio : Ça dépend qui tu écoutes. Le rap en masse est très mis en avant, et ce que la plupart des gens écoutent, c’est du divertissement. À première vue je n’ai pas l’impression de faire du rap divertissant, mon seul engagement politique c’est de vivre de mon art. Je ne veux pas croire qu’on écoute de la musique pour s’instruire, même s’il y a besoin d’avoir des messages intellectuels, ou avec des idéaux politiques, c’est quand même pour te divertir, parce que tu kiffes ça. Même si parfois ça peut t’instruire, il y a forcément quelque chose de l’ordre du divertissement, dans la musique.
Vald : Oui, je pense que c’est du divertissement avant tout. En fait, la musique, c’est avant tout quelque chose pour faire du bien. On n’écoute pas la musique pour faire la guerre. Ça n’a pas de sens. Mais ceci dit, c’est bien de faire un divertissement intéressant. Avoir des paroles un peu surprenantes, peut-être quelque chose qui va te pousser à réfléchir de temps en temps. Des concepts plutôt, qui te font réfléchir. Mais oui, c’est avant tout un divertissement et c’est important que ça soit un divertissement. C’est de la musique, bordel ! Moi j’essaie de divertir en faisant quelque chose d’un peu intéressant. Telle est ma volonté. Après, est-ce qu’on y arrive ? Je ne sais pas.
Question bonus de Fragil pour Vald : Pourquoi la langue des signes dans le clip de Bonjour ?
Vald : En fait on s’est dit : « Vas-y on traduit dans toutes les langues déjà aux quatre coins de l’écran ». Et après on s’est dit qu’on n’avait qu’à le traduire en langues des signes aussi. Ce qui n’a d’ailleurs aucun sens. Parce que quand tu es sourd, tu n’es pas forcément aveugle en même temps. Tu as déjà les sous-titres. Il n’y avait pas besoin des signes de main. C’est assez stupide en fait. Mais je ne sais pas, il y a un côté... un côté Florent Pagny qui m’a pas déplu. On aurait pu le faire en braille aussi, mais plus complexe, le braille, avec YouTube ! (il se marre)
Se marrer comme Vald, faire sa musique chacun de son côté sans penser aux autres comme Georgio et avoir moins de retenue, assumer sa musique comme Meis. Voilà ce qui pourraient constituer quelques caractéristiques de la nouvelle génération du rap français. C’est vrai qu’ils n’ont pas l’air de se prendre trop au sérieux, tous les trois. Ils citent leurs aînés dans le rap français, mais écoutent du rock et de la soul. Utilisent les réseaux sociaux pour interagir avec le public et se promouvoir, et enchaînent les salles de concert. La musique reste un divertissement pour eux, une façon de se raconter qui peut à l’occasion faire passer quelques messages forts, subrepticement. Ou n’avoir strictement aucun sens et avoir pour seul but de faire hocher la tête en rythme. Mais chacun a l’envie et l’énergie de monter sur scène pour dynamiter le public et de produire toujours plus de morceaux. C’est un peu ça, la nouvelle génération du rap français : pas de prise de tête, c’est juste de la musique.
Propos recueillis par Marie Jousseaume
Photos : Mourad Ghanem / Antoine Galtier
Bloc-Notes
-
«  Chasse fermée  » remporte le prix du public au palmarès d’Univerciné 2013
-
Hellfest 2013 : Fragil prend refuge dans le nid des enfers
-
La 7ème Vague ouvre le bal des festivals
-
Le sculpteur Yonnais Pierre Augustin Marboeuf expose à Nantes pour la première fois
-
Edito du 12 avril 2013 : du fond des abysses