
CINÉMA
Chérie, t’as pas vu mes gants Mapa ?
L’HOMME AUX POINGS DE FER VO ST
Retour sur la projection de L’Homme aux poings de fer par l’Absurde Séance. Un film coup-de-poing qui stoppe la rouille.
L’Homme aux poings de fer, c’était un peu ce spectateur qui jouait des coudes et des poings justement pour tenter d’accéder tant bien que mal au Katorza et obtenir une place pour l’Absurde Séance le 7 février dernier. Peine perdue, la soirée affichait complet et une bonne soixantaine de pauvres quidams se voyaient condamner à devoir acheter au prix fort les dernières places qui pouvaient encore se dealer sous le manteau, ou finir par errer de désespoir dans les méandres d’une ville assommée par une nuit pleine et noire. Oui, la vie est parfois cruelle. Heureusement, Fragil vous offre une séance de rattrapage.
Enclenchez la bande-son
Les aventures de Quentin au pays de Tarantino
Tourné en plein Shanghaï, L’Homme aux poings de fer est réalisé par le maître à penser du Wu Tang Clan, RZA (la rédaction tient à rappeler à nos amis lecteurs dyslexiques que toute comparaison avec le sigle RAZ serait purement fortuite, bien que zéro reste le degré le plus proche et constant maintenu durant toute la longueur du film). Produit par Quentin Tarantino, l’influence du maestro est pour le moins palpable à tous les niveaux. Décors, mise en scène, casting d’acteurs, bande-son. Le film regorge aussi de multiples tiroirs que le spectateur s’amuse à ouvrir pour y découvrir influences, clins d’oeil et hommages du réalisateur.
On pense aussi à un « Little Buddha » obèse et sous acides
Kill Bill 3
Affiche prestigieuse pour L’Homme aux poings de fer qui réunit Russel Crowe qui n’en finit plus de prendre du poids pour camper un rôle bourru trapu irrésistiblement drôle. Lucy Liu plus kill billeuse que jamais en tenancière d’un bar à putes armée d’un éventail en couteaux à lames volantes. Dave Batista, sorte de croisement entre Vin Diesel, l’acteur aux trois neurones (xXx), et un buffle, de quoi prendre Tom Hardy — le Bane de Batman — pour une jeune fille. Apparition remarquée aussi de Pam Grier, miss Jacky Brown. Mais aussi Rick Yune, sosie non officiel de Marc Lavoine avec une natte tressée et des yeux bridés. Et bien sûr, RZA lui-même. L’Homme aux poings de fer c’est lui. Mais n’en dévoilons pas plus. La liste ne serait pas complète si on oubliait de rendre hommage à cette pléiade d’acteurs arborant fièrement une chevelure que seuls les membres du fan-club de Catherine Lara osent encore porter.
Quel est le film qui n’a pas inspiré ce film ?
Comme évoqué plus haut, L’Homme aux poings de fer est un hommage appuyé du réalisateur RZA à la filmographie de Tarantino, et à Kill Bill en particulier. Mais le film en télescope aussi de nombreux autres. L’atmosphère installée dans cette Chine féodale n’est pas sans rappeler la fantastique série heroic-fantasy Game of Thrones avec ses multiples tribus qui se livrent une bataille acharnée. Ou bien encore Le Dernier Empereur qui aurait abusé de l’opium pris en flagrant délire au milieu de cette scène en plein décor de la Cité Interdite. On pense aussi à un Little Buddha obèse et sous acides (décidément RZA kiffe aussi Bernardo Bertolucci), aux clips de Bonnie Tyler et aux acrobaties de Super Jamie.
Russel Crowe qui passait par là proposerait bien à Lucy Liu de lui « caresser le nénuphar »
En résumé
Pour vous la faire courte, RZA se fait couper les deux bras par Dave Batista parce qu’il ne voulait pas lui prêter sa copine. Russel Crowe qui passait par là proposerait bien à Lucy Liu de lui « caresser le nénuphar » (sic !). Pas farouche, cette dernière lui rétorque qu’elle aimerait bien goûter à sa saveur d’opium. Parce que ça devenait vraiment trop dur pour RZA de manger avec des baguettes, Russel Crowe lui confectionne alors de nouveaux bras moulés dans du mercure, mais lui conseille de prendre une cuillère en attendant. RZA décide d’aller se venger et de mettre une raclée à Dave Batista qui lui, en revanche, peut recouvrir son corps de mercure doré, c’est plus chic. Pendant ce temps, Lucy Liu — aidée de ses copines — décide d’éliminer tout le gang du Lion d’Argent, car ce n’est décidément pas possible d’être aussi mal coiffé. Le tout filmé dans une déferlante d’hectolitres d’hémoglobine. Si après ça, vous n’avez pas envie de vous procurer L’Homme aux poings de fer en DVD c’est que cette critique s’est lamentablement vautrée.
Jérôme Romain
Bloc-Notes
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