Dans le hip-hop, tout comme au Burkina, la culture s’exalte sous de multiple expressions mêlant les formes et les genres : musiques, danses, chants... Le point commun des deux cultures ? Les valeurs qu’elles portent, comme le respect ou l’intégrité.

Le point commun des deux cultures ? Les valeurs qu’elles portent, comme le respect ou l'intégrité.

Du hip-hop au Burkina

Le hip-hop a été contesté dès son apparition. Pourtant au fur et à mesure des années, il a su s’imposer, notamment avec son expression musicale, le rap. Pour rappel, le mouvement est né dans les années 50-60 aux État-Unis, au moment où la fracture sociale entre la bourgeoisie blanche et la population noire originaire d’Afrique se faisait de plus en plus sentir. En 70, le rap débarque avec notamment, Afrika Bambaataa. Il le représente alors un véritable exutoire, une alternative à la violence urbaine qui sévit dans les grandes villes de l’époque : “Laisse tomber les ondes négatives qui guident tes pas vers la violence et suit nous, tu découvriras alors la puissance de la créativité qui sommeille en toi.” C’est l’un des messages que “Bam” transmettait via son association Universal Zulu Nation. Sa volonté était de donner la possibilité de s’exprimer autrement que par la violence. Avec ses “Zulus”, ils réunissaient les gangs pour les faire évoluer de manière positive grâce à la pratique du Mc-ing ou du DeeJaying.

Sur l’autre continent, le Burkina Faso est constituée de peuples issus de différentes ethnies. Confronté eux aussi à la ségrégation et à la violence, ils ont dû faire preuve d’inventivité pour sortir des conflits et harmonie inter-ethniques. C’est à travers un jeu verbal appelé la “parenté-plaisanterie”, qu’ils cultivent aujourd’hui des valeurs telles que le respect et l’intégrité. Cette coutume, pas banale, consiste à tenir à distance une inimitié latente en se moquant verbalement d’une autre ethnie sans pour autant en venir aux mains. Un autre bel exemple qui démontre que l’ouverture à de nouvelles cultures peut créer de nouveaux liens sociaux.

Le croisement des cultures

Organiser un événement mêlant culture hip-hop et culture burkinabée est donc une évidence. Le 4 avril 2009, ADS et Culturafaso, deux associations ambassadrices de ces cultures, les présenteront de long et en large à travers une copieuse programmation. Grâce à la représentation de ces peuples qui ont trouvé une merveilleuse alternative à la violence, ils donneront la possibilité au public nantais de se réunir et d’avoir une autre vision du monde.

Le festival Faso hip-hop propose un programme différent s'adressant aux plus grand nombre.

À 16 heures, les équipes ouvriront le rideau sur la musique, la danse, des sessions de graffitis et des animations. “Le festival Faso Hip-Hop propose un programme différent s’adressant aux plus grand nombre”, explique Anthony Bondu, l’un des organisateurs. “Nous avons mis en place des animations axées sur la découvertes de la diversité des cultures afro et hip-hop.”

Le soir dès 20h, place à la musique. Au menu de cette soirée, des groupes d’origines burkinabée et d’influence hip-hop (Furious Avengers, Mali Blues Trio et Waguess Family), mais aussi des formations qui s’inspirent d’autres sonorités. Leur musique teintée d’afro-beat acoustique, de folk, de reggae ou de fusion hip-hop fera naviguer le public vers d’autres horizons. “Le but est de n’exclure personne et de rester accessible. Nous n’avons aucun intérêt à faire un événement complètement élitiste”, explique Anthony Bondu. Avec un prix d’entrée de 5 euros, l’accès au voyage est en effet abordable… et équitable : les fonds récoltés seront reversés aux deux associations, notamment pour réaliser des actions culturelles au Burkina.

Amandine Miquelez

  Festival Faso Hip-Hop
  Samedi 4 avril 2009, de 16h à 20h
  Salle des fêtes de Pont Saint Martin (44)

Pour en savoir plus :
  Page Myspace du festival
  Page Myspace de l’Association de Sons