Festival des 3 Continents 2008 - Nantes
Voyage initiatique kazakh
Rencontre avec Marat Sarulu, lauréat du prix du public
Ce conte esthétique et onirique entraîne le spectateur dans les steppes d’Asie centrale, à la découverte des origines d’un personnage tourmenté. En dépit de la gravité de son sujet, ce film Kirghiz verse volontiers dans la farce. Entretien avec son réalisateur Marat Sarulu.
Prix du public du 30ème festival des 3 continents cette année, Chant des mers du Sud débute par la scène d’un accouchement improbable et comique. L’enfant qui vient de naître a des traits kazakhs alors que ses deux parents sont russes. Voilà toute l’intrigue du film : une apparente aberration dont le père, Ivan, va chercher à comprendre la raison. L’enfant sera à l’origine de disputes de voisinage et de profondes remises en question des personnages.
Il n’est donc pas seulement question ici de la métaphore du voyage qu’induit la recherche de ses origines ; il s’agit également d’un voyage réel, à travers des pays dont les frontières se mélangent
Voyages et origines
Dans tous les films de Marat Sarulu, le thème du voyage est récurrent. « Les personnages sont à la recherche de leurs voies », déclare le réalisateur. Ils voyagent à travers leurs pays, à travers leurs origines et leurs propres pensées. Il n’est donc pas seulement question ici de la métaphore du voyage qu’induit la recherche de ses origines ; il s’agit également d’un voyage réel, à travers des pays dont les frontières se mélangent.
Le film nous emmène ainsi dans le périple intérieur d’Ivan, père à la pensée tourmentée depuis la naissance de son fils. Il va effectuer un voyage spirituel, mais également physique, en visitant son grand-père ; celui-ci va lui servir de guide dans cette quête d’identité. Au fur et à mesure de ce voyage dans l’origine de leur famille, le spectateur est amené à comprendre la raison de la différence entre Ivan et son fils. Un doute persistera tout de même sur la paternité d’Ivan, mais réduit au rôle d’un ressort comique.
Une coproduction
Marat Sarulu révèle que Chant des mers du sud est issu d’un projet entre quatre pays d’Asie centrale. Grâce à cette coproduction, le financement de un million et demi de dollars a pu se faire facilement, ce qui est à tous égards exceptionnel, car les aides sont en général plus basses pour les réalisateurs kazakhs. Marat Sarulu tempère cependant : si le budget a été conséquent, des désaccords dus à des différents culturels ou des divergences de points de vue ont menacé de faire échouer le projet.
Un habitué des montgolfières
C’est Philipe Jalladeau, en visite au Kirghizistan, qui après avoir visionné un de ses films, a proposé à Marat Sarulu de participer à ce festival. En 2002, le réalisateur kirghiz avait gagné la montgolfière d’or avec son film Le faisan d’or. Dès lors, plusieurs distributeurs ont commencé à lui porter attention.
Son nouveau séjour à Nantes fut l’occasion d’une pause dans son travail en cours. Il amorce actuellement un autre projet, dont il confie qu’il sera porté par l’image plus que par le son. Rendez-vous en 2009.
Antoine Bernier
Photo M.Sarulu : Erwin Eninger
Cet article a été réalisé conjointement par une équipe d’étudiants du Département Infocom de l’Université de Nantes.
Equipe : Alexis Annaix, Antoine Bernier, Erwin Eninger, Aurélien Lahuec, Marco Streit.
Coordination éditoriale et pédagogique : Renaud Certin et Emilie Le Moal.
Le regard de Fragil sur les 3 Continents 2008.
Tout sur les 3 Continents, jour par jour, année après année.
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