
Live report
Doc Gynéco reprend les consultations
C’est devenu une habitude chez certains rappeurs. Remonter sur scène pour les vingt ans d’un album certifié classique. Doc Gynéco n’échappe pas à la règle. Le 15 avril 1996 sortait Première consultation, pépite dépassant le million de ventes. Sa réédition a incité le docteur à reprendre du service sur scène, entre gros coup commercial et nostalgie d’un certain âge. Il faisait étape à Stereolux à Nantes le 13 mai 2016.
21 heures pétantes ce vendredi 13 dans la salle maxi de Stereolux, le concert affiche sold out. Bruno Beausir, la nonchalance à son paroxysme, arrive sur scène au son de Viens voir le docteur alors qu’une partie du public traîne encore entre le bar et le fumoir. Pas de stéthoscope en vue mais un complet sportswear pour le Docteur qui aime à s’improviser footballeur.
Premier temps mort après une demi-heure de show quand une dizaine de personnes, en majorité des filles, sont invitées à venir zouker aux côtés du doc.
Niveau accessoires, l’association bonnet lunettes de soleil est de mise, agrémenté de ce bout de tissu au poignet que les tennismen et certains basketteurs connaissent bien. De quoi éponger les quelques gouttes de sueur qui semblent déjà perler sur le front de l’artiste. Ne pas oublier qu’il fait chaud sous les cocotiers, en témoigne deux jeunes quadras déjà en débardeur. Une coupette blanche en plastique dans une main, la seconde battant la mesure. « Est-ce que ça le fait » ? » « Ouais ouais ». Côté scène le doc se faufile entre les membres de son imposant groupe : guitare, basse, batterie, clavier, section cuivre, platines... Tout y est.
Doc Gynéco - Né Ici par Hakunamatata67
Temps forts et temps morts
Premier temps fort de la soirée avec Né ici repris par une bonne partie du public. Premier temps mort ensuite après une demi-heure de show quand une dizaine de personnes, en majorité des filles, sont invitées à venir zouker aux côtés du Doc. Et ce qui devait arriver arriva. L’une d’entre-elles tente de l’embrasser. Cette audace, qui doit sans doute rappelé au Doc les avances de la droite décomplexée, est recadrée gentiment. Transition toute trouvée avec le triptyque féministe Vanessa, Ma salope à Moi puis Les Filles du Moove et sa dédicace aux « barbies zoulettes ». La température montée d’un cran, il est l’heure pour le Doc d’enlever une couche.
Les supporters du FC Nantes exultent alors en découvrant un maillot jaune pétant, Synergie sur le torse et Kappa sur la manche. Après les 45 premières minutes, il est temps pour le Doc de regagner une première fois les vestiaires. Il laisse donc le champ libre à son backeur chargé de prendre le relais. Celui-ci se lance dans un couplet ragga loin de faire l’unanimité. Juste devant nous une bande de mecs se marrent : « On dirait limite le tonton qui vient squatter le micro pendant le mariage ! ».
(CLIP) Doc Gyneco - Nirvana par laffranchi
Vieillir dans le rap
Boozoo aka Papillon bandana du groupe La Clinique, se rattrape en rappelant à tout le monde que l’été approche au son de Playa. Rappelons aux amateurs de presse people qu’il s’agit du fameux clip où Clara Morgane est sauvée de la noyade par ce bon vieux Boozoo. Le tout en combo bandana pantacourt s’il vous plaît ! Il enchaîne sur son solo de Tout saigne histoire de prouver qu’il en a encore sous le capot malgré les années. Dieu sait pourtant que vieillir dans le rap n’est pas une sinécure.
Le Doc revient sur scène et ne joue qu'une partie de L'homme qui ne valait pas 10 centimes, zappant ainsi le deuxième couplet.
Le Doc, que l’on croit revigoré, revient sur scène pour une deuxième mi-temps où il marque finalement le pas physiquement. Il ne joue qu’une partie de L’homme qui ne valait pas 10 centimes, zappant ainsi le deuxième couplet, pourtant l’un des meilleurs de sa carrière. On poursuit avec son passage sur le titre collectif Affaire de familles puis le très douteux Si tu crois que je pèze
Heureusement que Papillon et le public sont là pour épauler le doc qui navigue entre les backstages et la fosse. Quelques errances microphoniques qui rappellent un live remarqué au Hit Machine. A côté de la console, un Antillais cheveux grisonnants tiré à quatre épingles montre des signes de lassitudes. Les solos successifs des zicos permettent de maintenir le navire à flot. Retour du Doc à 22h sur un Passement de jambes visiblement très attendu. Une forêt de téléphones immortalisent le moment. Boozoo ne marque pas de point en lançant un évitable « allumer vos portables pour éclairer nos cœurs ! »
Puis arrive Nirvana introduit par un hommage à la jeune fille qui s’est suicidée en direct sur Périscope. Doc gynéco est épuisé. On dirait qu’il vient de défendre toute une série de Playoffs sur Stephen Curry en le voyant déguster une simple gorgée d’eau. Hydratation salutaire et premier au revoir avant de revenir avec son groupe pour le classique Dans ma rue dont la sirène Ouest coast du refrain sonne la fin du bal.
Texte : Jacques Le Pévédic
Photos : Pierre Pigeault
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