
Hip OPsession 2016 – Numérique
Souriez, vous êtes retweetés
On ne peut plus les éviter. Les réseaux sociaux sont devenus le nouveau moyen privilégié pour communiquer avec le public. Et le festival Hip OPsession ne fait pas exception à la règle. C’est le Collectif Clack qui prend la main sur les médias numériques du festival de hip-hop. Sans parler des artistes programmés, qui, eux aussi, utilisent les réseaux sociaux pour interagir avec leur public.
« Le public est très connecté. Les réseaux sociaux sont devenus un outil de communication primordial pour avoir une visibilité nationale », constate Guillaume David, chargé de communication pour l’association Pick Up Production, qui pilote le festival Hip OPsession. Alors, depuis l’édition 2014 du festival, c’est le collectif Clack qui gère les médias numériques de l’association sur la période de l’événement. Et il n’y a pas de hasard. Car comme l’expliquent Valentin Beauvineau et David Gallard, tous deux membres de Clack, « le collectif s’est monté à l’occasion d’Hip OPsession 2014. » C’est là que l’équipe s’est formée, avant d’œuvrer pour d’autre événements comme les Z’Éclectiques ou encore le Hellfest.
C’est la complémentarité qui prime dans le collectif nantais, à l’image des deux compères : Valentin est community manager, David est photographe. « Dans le collectif, il y aussi des vidéastes, des graphistes, d’autres photographes et community managers... » explique David. « Le collectif s’enrichit de différentes personnalités et de leurs compétences », complète Valentin. Ils se charrient l’un l’autre, les vannes fusent. « C’est du travail entre copains, il faut qu’on se marre ! » rigole David. « Notre force, c’est qu’on se connaît », rajoute Valentin, « on peut discuter de tous les projets ensemble, tout en étant chacun plus fort dans notre domaine ».
Qualité et originalité
Et sur Hip OPsession, comment ça se passe ? « Pendant un concert, tout le monde peut prendre sa photo. La différence avec le collectif Clack, c’est qu’ils proposent des images de qualité », déclare Guillaume David. Se creuser la tête et chercher des contenus originaux à diffuser tout au long du festival, voilà la mission du collectif, qui publie sur les trois interfaces du festival : Facebook, Twitter et Instagram.
Créer un moment avec les artistes
« La particularité d’Hip OPsession, c’est que ce festival dure longtemps. C’est vrai qu’au fil du temps, ça devient difficile de trouver une idée de photo originale, mais c’est notre boulot de trouver LA photo qui va marcher sur les réseaux sociaux et qui sera aimée et partagée », développent les deux membres du collectif. La botte secrète ? « On essaie de créer des moments avec les artistes, quelque chose qui se différencie d’une photo de concert lambda, comme par exemple celle avec l’Animalerie (ci-dessus), qui avait très bien marché l’année dernière. On les voit presque allongés dans le public au Ferrailleur, l’image rendait super bien. Et quand l’artiste sort de scène, prend son téléphone et partage la photo, là on a gagné », développe Valentin. De la qualité plus que de la quantité. Pour Clack, il n’est pas question d’inonder les réseaux sociaux, mais plutôt de trouver un équilibre dans les publications et de présenter des images originales. « Moins, mais mieux », conclut David, avec un sourire en coin.
Pour un retour en images sur l’édition 2016 du festival, c’est par ici :
Social rap networks
Du côté des artistes, le numérique a pris une importance nouvelle. Surtout chez la nouvelle génération du rap, il faut bien le dire. Mais pas que. L’un des rappeurs les plus présents sur Internet et les réseaux sociaux, c’est Demi Portion, qui communique quotidiennement sur sa page Facebook.
Ce qui fait la particularité de Demi Portion, ce sont ses « freestyles 2chezmoi » qu’il publie presque tous les jours sur sa page Facebook, qui sont ensuite relayées sur YouTube. Une vingtaine de ses freestyles originaux sont disponibles à ce jour, tous sur des instrumentales marquantes : Eminem côtoie Keny Arkana et La Cliqua. Et ses productions mitonnées « 2chezlui » cumulent les milliers de vues, que ce soit sur Facebook ou YouTube.
Cerise sur le gâteau : le prochain album de Demi Portion s’intitulera 2 chez moi et comprendrait certains de ces freestyles.
Et s’il fallait encore une preuve de l’audace numérique du rappeur de Sète, il y a son projet de festival hip-hop indépendant à Sète qui, moins de 24 heures après son lancement sur Facebook, rassemble déjà plus de 10 000 personnes intéressées et 3 500 personnes participant à un événement... qui n’existe pas encore. Pas de demi-mesure pour le Demi-festival. On notera que le rappeur lance ce projet de festival hip-hop peu de temps après son passage à la Barakason de Rezé dans le cadre du festival Hip OPsession. Hip OPsession... un festival autour de la culture hip-hop. L’idée a peut-être fait son chemin dans l’esprit du rappeur.
Oxmo Puccino, lui, va plus loin encore que la page Facebook et autres réseaux sociaux pour interagir avec son public, puisqu’il a carrément lancé sa propre application : Le Cercle, disponible sous Android et iOS. Une application simple d’usage, avec bien sûr des contenus exclusifs pour les fans connectés d’Oxmo. On y retrouve des podcasts et des vidéos d’interviews ou de concerts, mais aussi son dernier album, La Voix lactée, sa discographie et plusieurs playlists. Bien sûr, la version gratuite est plus limitée que celle pour les abonnés, qui bénéficient notamment de titres inédits, de livestream avec Oxmo Puccino, mais aussi de réduction sur le merchandising et d’événements privés. De quoi donner envie. Avec un bémol tout de même. Dans un post disponible sur son application daté du 23 février dernier, Oxmo Puccino explique :
Affaire à suivre, donc, pour l’application d’Oxmo Puccino.
Les quatre valeurs sûres : Facebook, Twitter, Instagram et Snapchat
Pour les nouveaux rappeurs qui percent, les réseaux sociaux sont aussi incontournables, et c’est naturellement qu’ils se tournent vers ces plate-formes de diffusion. Les réseaux sociaux ? « C’est indispensable », affirme Meis, jeune rappeur nantais. « Tout se passe sur Internet », poursuit-il. Lui-même utilise ce qu’il appelle « les classiques » : Facebook, Instagram, Snapchat, un peu moins Twitter. « Et puis on se construit avec Internet, mais pas que, il y a aussi et surtout les concerts ! » ajoute-t-il.
On essaie d'être partout
Même avis pour les autres, que ce soit Georgio ou Vald. « On essaie d’être partout », explique Vald. « Là, Periscope, c’est devenu à la mode, on essaie de l’utiliser, même si je n’aime pas trop le concept pour le moment ». Il utilise les mêmes réseaux sociaux que Meis. Avec un bémol : « Je n’aime pas trop ça, donner ma vie. Ça ne regarde pas les gens, et en même temps, j’ai pas quelque chose d’intéressant à leur montrer ». Alors s’il s’en sert, c’est clairement pour parler de sa musique et communiquer : « J’avertis seulement les gens quand je sors des morceaux, des trucs comme ça ». Et Internet pour lui, c’est « inévitable. On est piégé en fait. T’es obligé d’être sur Internet, si tu n’es pas sur Internet, tu n’es nulle part. La promo, je ne l’ai faite que grâce à ça. C’est pas grâce aux radios, ni grâce aux télés ou quelconque autre média qu’on en est là. Ça n’a été que les réseaux sociaux et YouTube, pour moi. »
Facebook, Twitter, Snapchat, Instagram, ce sont les mêmes réseaux sociaux que Georgio utilise. « Même si sur Snapchat je suis mauvais, j’essaie ! » s’amuse-t-il. Sans oublier bien sûr YouTube, qui est sans conteste son terrain de jeu favori. « On fait des journaux de bord, des petites capsules où on filme la tournée, ou le studio etc. Ça me permet de tenir le public au courant d’un peu tout ce qui se passe, et pas seulement une à deux fois par an pendant la promo d’un album ou d’un projet qui sort. Ça permet d’être là à l’année. » Et son lien avec le public ? Il n’est pas seulement derrière un écran. « Mon lien avec le public, il est très fort ! À la fin des concerts, je reste presque tout le temps une heure à discuter avec tout le monde, à prendre des photos... on échange beaucoup ! Et puis de temps en temps, je réponds aux messages sur Facebook, ou souvent je retweete, pour dire : « J’ai vu, merci ! », donc oui, le lien avec mon public est assez présent. »
Les réseaux sociaux au sein du festival Hip OPsession sont devenus incontournables, tant du côté des organisateurs du festival, Pick Up Production, qui porte un soin particulier à la qualité de sa communication via le travail du collectif Clack, que du côté des artistes. Ils percent grâce à Internet, mais ils ont surtout trouvé, au travers de toutes les plate-formes disponibles en ligne, un espace d’interaction complémentaire avec le public. Qui n’est pourtant pas près de remplacer à leurs yeux un échange in real life.
Pour en savoir plus sur le collectif Clack, c’est dans cet article de Fragil.
Texte : Marie Jousseaume
Photos : Collectif Clack / Hip OPsession
Vidéos : Fragil / Demi Portion
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