Publié le 12 février 2004

Pascal Couffin


Jeunes femmes et mamans intermittentes du spectacle se sont réunies mercredi 11 février devant l’Assemblée pour rencontrer le Président de l’Assemblée, Jean Louis Debré, et lui remettre plus de 6000 signatures de la pétition qui a été lancée après constatation d’une réévaluation défavorable aux droits au congé maladie et au congé maternité.

Les intermittents, compte tenu de la précarité de leurs emplois et de la pénibilité de certains métiers, bénéficiaient de conditions aménagées. L’application du nouveau protocole du régime des Intermittents au 1er janvier revient sur l’ouverture de droits au congé maladie et congé maternité. La loi s’applique rétroactivement. Aussi des dizaines de mamans ou malades, se sont offusqués de voir subitement leurs droits disparaître par le fait que ces congés ne sont plus comptabilisés dans les mêmes conditions.

Des dizaines de femmes enceintes et de jeunes mères en détresse ont réagi suite à l’appel à l’aide de Delphine, cameraman et intermittente, adressé aux députés, syndicats et associations. Un collectif « Femmes et mamans en colère » s’est créée et une pétition a été soutenue par la Société des réalisateurs de films. Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture, a été sensible à ce cri de détresse et a réclamé au Président de l’Unedic de remédier à ce problème en revenant à la situation antérieure.

Elles n’ont pas été reçues par le Jean-Louis Debré, mais par un de ses proches collaborateurs, qui a été attentif à leur situation. Comme toujours ! Mais ce nouvel écart souligne une fois encore l’ingratitude dans laquelle a été signée la réforme du protocole des intermittents. Parce que la question des intermittents n’a pas trouvé de réponse socialement viable, la lutte continue et reprend, avec cette initiative, un nouveau souffle.

Soutenue par la SRF, Société des réalisateurs de films, les intermittents envisagent de demander aux réalisateurs de ne pas envoyer leurs films à la prochaine édition du Festival de Cannes. L’on reparle d’annuler des festivals. Acculés, les intermittents choisiront-ils de s’inscrire à nouveau dans une forme de résistance qui s’est montrée vaine, l’été dernier ?