Publié le 23 avril 2005

Charlotte Houang


Affirmer que Le Peuple de l’Herbe est aujourd’hui devenu l’un des groupes majeurs de la scène française peut surprendre. Et pourtant. L’accueil réservé pour sa venue au Palais d’Auron a été sidérant.

On savait que Cube, leur troisième album, fait un carton dans les bacs (19ème vente française en mars !). Il n’empêche, le collectif lyonnais n’en attendait pas tant : une salle blindée, rapidement transformée en dancefloor et une acclamation délirante pendant près d’une heure, le tout dans une atmosphère étouffante. Le set de mercredi a confirmé également, outre leur ascension, les orientations plus hip-hop des nouvelles compositions du Peuple de l’Herbe, permises par l’arrivée de JC, qui place d’entrée son flow ravageur sur le titre Mission. On le sait, l’expérience scénique du groupe n’est plus à prouver. Quelle salle, quel festival ne les a pas accueillis ? Un acquis qui n’autorise surtout pas le groupe à se reposer sur ses lauriers : les DJ’s varient sans cesse leurs beats, le trompettiste nous rappelle que l’improvisation fait aussi partie du jeu chez les Lyonnais. La scène du Palais d’Auron accueille quelques agités sortis de la fosse et venus danser sur la mixture sonore des cinq trublions de la soirée.

Espérons que le spectacle offert par le Peuple de l’Herbe permettra de sortir des clichés et idées reçus trop formulés sur le groupe. Non, le Peuple de l’Herbe (avouons qu’avec un nom pareil, ils l’ont quand même bien cherché) ne fait pas du dub pour les fumeurs de cigarettes qui font rigoler. Certains journalistes vont-ils vraiment aux concerts ? A lire la revue de presse de ce matin, on en doute.

Ronan Le Borgne