L’asphalte est chaud, les festivaliers aussi. La bière coule depuis 14h. Les Nuits de l’Erdre ont commencé depuis vendredi avec entre autres Charlie Winston, Sting et le Nantais Madeon. Je franchis les portes, Biga Ranx met déjà le feu aux poudres avec DJ for the night (album Nightbird) sur la scène 2 du festival. Dans la fosse, une dizaines de photographes est déjà en place. J’emboîte mes optiques, charge mes cartes. C’est parti !

BIGA RANX

Biga Ranx fait agiter la foule. Le chanteur de Tours, 26 ans, très présent sur les ondes de Radio Nova déboule sur des basses (beaucoup) trop saturées. Dans mon dos, les demoiselles du premier rang se déhanchent sur son flow. Le showman est facile à shooter. A gauche comme à droite de la scène, le p’tit gars se lâche pour le bonheur du public et des photographes. Biga Ranx nous a fait une belle surprise en nous donnant l’accès à la fosse pour toute la durée du concert. Et ça, c’est cool !

Changement de scène (mainstage). Lilly Wood and the prick balancent leurs premières notes. Je fourre les appareils dans le sac et file au bar retrouver deux-trois potes.

CHINESE MAN

Youth star débarque et met le feu. Le thermomètre explose. Fidèle à son Instagram, Youth pose en mode {selfie} devant mon objectif. Say cheese !

21h45 : scène 2. Chinese man est dans la place. C’est blindé. Zé Mateo, Sly et High Ku, accompagnés de cuivres, nous envoûtent avec Once upon de time (album The Groove Sessions, Vol. 3) en présence du MC Tumi… sur écran. Le public est chaud. Le public est beau. Youth star débarque et met le feu. Le thermomètre explose. Fidèle à son Instagram, Youth pose en mode selfie devant mon objectif. Say cheese ! Trois chansons passent. La sécu nous fait signe de sortir. En quittant de la foule, je me retourne et apparaît Taiwan MC. Tant pis, il ne fera pas partie de mon portfolio.

Je me dirige vers la main stage et déjà une bonne centaine de personnes sont positionnés pour attendre l’événement de la soirée : Die Antwoord. Capuche sur la tête, survet’ orange, un membre du staff traverse la scène principale. Des cris annonce la couleur du prochain concert.

DIE ANTWOORD

Dans la fosse, je discute cinq minutes avec un mec de la sécu. Apparemment, il ne mesure pas ce qui l’attend. Je lui explique qu’il va avoir du taf. 22h50 : Chinese man ferme les portes. Les 16 000 festivaliers se massent devant la scène et poussent déjà pour être au premier rang. Frissons garantis. La pression monte, la capsule saute.

Définition de Die Antwoord : groupe sud-africian composé de Yo-Landi Vi$$er, Ninja, et du DJ Hi-Tek. sous cacheton et marijuana, symbole de la ZEF music. Définition de ZEF music : hip-hop electro punk rave beauf. En bref, du mauvais goût qu’on adore.

On a trois chansons pour trouver notre bonheur. Hi-Tek, masqué en mode freak, se lance avec deux danseuses à capuche. Ninja est vêtu de son mythique costume de Pikachu. Il embrase la scène, relancé par l’entrée de Yo-Landi, pokemon rose. Le début de concert est tel qu’on l’attendait : ouf ! La sécurité est vite débordée et enchaîne les évacuations. Par souci de sécurité, nous devons quitter le devant de la scène après les deux premiers morceaux seulement.

Le concert de Die Antwoord se termine. Finalement, on s'attendait à quelque chose de plus déglingué, négligé. Punk quoi !

Là, intervient LE problème du photographe dans les grands festivals. La foule compacte et hystérique nous oblige à passer des feux de la rampe au fin fond du public. Je me positionne derrière la régie son et observe le reste du concert, un peu déçu, pour deux raisons. 1- je suis frustré, comme l’ensemble des photographes, d’avoir été éjecté aussi rapidement, au moment où le concert commençait à prendre une tournure very zef. 2- je suis tout seul. Hashtags : #lost #vousetesoulespotes.

Le concert se termine. Finalement, on s’attendait à quelque chose de plus déglingué, négligé. Punk quoi ! On a surtout eu l’impression d’un concert formaté ressemblant tous les autres Die Antwoord qu’on trouve sur Youtoube.

2h du mat. Birth of Joy n’est pas mon grand délire même si la pêche musicale et scénique est belle et bien présente. Un dernier verre, je rentre sans shooter The bloody beetroots. J’ai les batteries vides.

Texte et photos : Misteur MaD